A l’occasion de leur 40è année de carrière, les fameux Stranglers faisaient leur retour à Paris, dans la salle de l’Olympia, ce lundi 7 avril 2014. L’occasion était trop belle de découvrir cette machine à tubes.
Bien heureux d’être là, les français de The Tanks se chargent de la première partie. Du rock format power trio avec un leader guitariste/chanteur en costume, presque bon enfant en comparaison du son à demi-garage produit par les instruments. Une prestation agréable, en ayant cependant une légère impression de répétition niveau mélodies à la fin du set. Rien à redire sur l’énergie, la motivation est là !
A peine 21h retentit et « les 20min d’entracte offertes par l’Olympia » consommées, que se lance une vidéo sur quatre tableaux numériques géants accrochés derrière le groupe. Le quatuor fait son entrée et on remarque d’emblée l’absence de Jet Black à la batterie. Une basse furieuse lance le premier round et JJ Burnel se trémousse d’avant en arrière en martyrisant sa corde de mi. Rythme lancinant, voix posée avec l’accent anglais de Baz Warne (ex-Toy Dolls), le décor s’installe énergiquement et le premier quart d’heure passe très rapidement, entre hochements de tête et accords engagés des Stranglers. Dave Greenfield au synthé suit plus ou moins, ne nous épargnant pas quelques fausses notes bien senties. No More Heroes entraîne allégrement les quadra/quinqua et plus qui peuplent la salle. Les punks Threatened, Summat Outa Nowt et Peaches contrebalancent d’autres morceaux comme La Folie plus lents, au clip sous forme de déambulation dans les rues de Paris. Petite déception sur Golden Brown, jouée sous anesthésiant et où notre homme au synthé multiplie les erreurs. Always the Sun vient comme le beau temps après l’averse éteindre les larmes de tristesse et relance la machine…en demi-teinte.
Pendant une bonne vingtaine de minutes, le concert « sombre » dans un rythme très mid tempo, avec des rock mou que semblent néanmoins apprécier la salle, dont les fauteuils auront tous trouvés preneurs, contrairement à la fosse à moitié remplie. Nice & Sleazy, l’instrumental Walk on By et la reprise des Kinks, All Day and all of the Night auront cependant tôt fait de mettre tout le monde d’accord. On notera aussi deux petites interruptions pour des raisons synthétiquement techniques, qui donneront l’occasion au bassiste d’origine française de réviser ses compétences dans la langue de Molière, plaisanter sur l’équipe de France de rugby et renvoyer une chaussure (droite) dans la foule. Il aura également l’occasion de nous expliquer l’absence de Jet Black pour cause « d’amusement un peu trop abusif la nuit passée ». Les fans apprécieront.
En bref, deux heures de concert d’un groupe aux quatre décennies d’activité pour un Olympia satisfait. On aurait peut-être préféré se passer de quelques chansons plus mollassonnes mais on ressort malgré tout content d’avoir vu la légende en action !
Texte & photos : Ugo Schimizzi
A noter que le live est visible – dans une qualité aléatoire – sur ArteConcert à cette adresse : http://concert.arte.tv/fr/stranglers-lolympia
On notera les écrans prévus à l’avance, où Jet Black est encore crédité comme batteur du live ;)