Grand nom du blues, l’Américain Popa Chubby était également présent dans le Guitar’s Festival mis en place cette année au Seven Casino à Amnéville. Belle date ce mercredi 27 novembre pour l’artiste et le spectateurs, ravis !
Pour Popa Chubby, né Horowitz à New York en 1960, le blues peut être également une musique de « méchants », jouée par des gens qu’il vaut mieux respecter, au risque de mettre sa vie en péril. Après un début de carrière dans la mouvance punk, c’est cela qu’il a insufflé dans sa musique que l’on peut qualifier de blues-rock à couleur plutôt agressive. La connotation sexuelle est également très présente dans l’univers de « Pop a Chubby » qui, en argot veut dire « Avoir une érection ».
Le ton est donné. Nous pouvons maintenant entrer dans la salle du Seven Casino à Amnéville, ce 27 novembre 2013. Longue file d’attente, le public prend possession des lieux. La salle est comble, pleine à craquer (sans que la jauge ne soit dépassée, évidemment). Y aura-t-il autant de monde sur scène ? Négatif. Ils seront trois. Un power trio de choc, qui va nous délivrer un concert chargé d’électricité et d’adrénaline. On s’attendait à du blues bien roots. Le répertoire proposé était beaucoup plus varié. Du blues, bien sûr, mais aussi du rock bien appuyé et des hommages divers (Hallelujah de Jeff Buckley, et Jimy Hendrix, entre autres) et de très belles balades. Le fantôme de Jimy était dans la salle ce soir, c’est sûr. Il s’est manifesté à plusieurs reprises comme par exemple, lorsqu’il entendu ce magnifique Purple Haze.
En raison de nombreux problèmes de santé, Popa Chubby joue assis. Malgré tout, pour l’avoir vu de très près, je peux vous assurer que ces deux heures intenses lui demandent beaucoup d’énergie. Et avec sa Fender bien calée sur les jambes, de l’énergie, il en a à revendre. Les haut-parleurs de son mur d’amplis installé juste derrière lui, s’agitent tellement qu’il n’a pas besoin de ventilateur pour maintenir à niveau constant une température qui s’obstine pourtant à grimper dans le reste de la salle. Sa voix granuleuse pleine de puissance ne dénote pas au milieu de ce déluge de décibels. Il assure, le gaillard, ça tient la route. Le concert file bon train. Pas d’arrêt, pas d’escale, direct au terminus.
Le traditionnel basse/batterie a également fait « le job » ce soir. Notre œil critique sur le bassiste, souvent le musicien le moins remarqué dans un groupe, a apprécié la prestation. Efficace, et une intervention en solo éblouissante.
En parlant de solo, Popa Chubby joue également de la batterie. C’est ainsi que nous avons été gratifié d’un duo de batterie à la fin du concert. Ce qui a mis la salle KO, pour de bon. Quelques heures ont été nécessaires pour que la pression redescende après la sortie du public. Une chouette soirée.
Référence discographique : Universal Breakdown Blues (2013) – Electric Chubby Land (2009)
Article et photos : Manu D’Andréa