Live Report : Saez – Galaxie d’Amnéville – 11 avril 2013
De retour sur le devant de la scène après un silence de deux ans, Saez se permet le luxe de sortir non pas un, mais deux albums à quelques mois d’intervalle. Pour marquer l’événement Damien Saez et sa bande sillonnent les routes de France en faisant étape, cette fois, dans les plus grandes salles de l’hexagone. Une fois n’est pas coutume, c’est au Galaxie d’Amnéville que l’artiste pose ses guitares le temps d’une soirée dont beaucoup se souviendront.
Six mois seulement après la sortie de son triple album Messina, Saez revient et nous propose un disque résolument rock : Miami. Résonnant comme une suite directe à J’accuse, sorti en 2010 et considéré par beaucoup comme son meilleur album, il était évident qu’une tournée nationale allait suivre. Contrairement aux quelques dates réalisées en novembre-décembre 2012, c’est cette fois-ci dans les grandes salles de France et de Belgique que Damien Saez a décidé de s’arrêter.
Il est passé 19h00 lorsque j’arrive au Galaxie en ce pluvieux jeudi d’automne… je veux dire de printemps ! Alors que je m’approche des grilles, je constate avec soulagement que celles-ci sont déjà ouvertes et que, une fois mon pass en main, je pourrais directement aller me réfugier. Passage rapide par le check de sécurité, j’entre dans le hall et parviens à dénicher une place en fosse à une dizaine de mètres de la scène. Un coup d’œil à ma montre m’indique qu’il me reste environ quarante-cinq minutes d’attente. Qu’à cela ne tienne, quelques mots échangés avec mes voisins, un ou deux messages envoyés (technologie quand tu nous tiens), je revérifie l’heure et suis stupéfait de constater qu’il est 19h55, le concert devrait commencer d’ici cinq minutes.
Habitué des concerts de Saez, je sais pertinemment qu’un retard est de mise mais ce soir, force est de constater que l’artiste se surpasse. Comprenant rapidement qu’il n’y aura pas de première partie, l’impatience commence à me gagner lorsqu’à 20h40, les lumières restent désespérément allumées. La tension monte dans le public qui appele le groupe. Une annonce micro nous informe que la soirée sera divisée en deux parties. L’excitation est palpable tandis que les minutes s’égrainent, plus longues les unes que les autres.
20h55. La musique augmente d’intensité dans les hauts parleurs du Galaxie alors que résonnent les premières notes de piano de Quais de Seine, introduction instrumentale de Messine, la troisième partie de l’album Messina. Les lumières s’éteignent au bout d’une ou deux minutes et les hurlements retentissent, laissant vite place au silence. Alors que l’introduction s’achève, Saez s’avance sur la scène, guitare à la main, et vient s’installer à l’intersection de deux cônes de lumière, face au micro. Choisissant un morceau acoustique inédit pour démarrer, il enchaîne rapidement sur Les Anarchitectures qu’il nous offre dans sa version complète inédite, changeant de guitare en plein milieu du titre.
Au bout d’un peu plus d’une demi-heure de set acoustique, l’artiste est rejoint sur scène par le reste de son groupe et se lance dans une série de titres électriques et endiablés. Piochant les chansons dans l’intégralité de son répertoire, à l’exception de son premier album Jours Étranges, Damien Saez prend plaisir à revisiter ses morceaux au rythme de ses envies. On retrouvera donc le texte de Marie sur le musique de Marie ou Marilyn, ou encore une version ultra-rock de Les printemps, morceau plutôt calme et résolument acoustique, interprété à grand renfort de guitares saturées.
Enchaînant les verres de (whisky) coca aussi vite que les cigarettes, Saez se déchaine sur scène, donnant toujours plus à un public qui ne fait qu’en redemander. Ouvert et détendu, il se laisse aller à quelques sourires et ponctue certaines chansons de commentaires laissant entendre qu’il est conscient de la situation actuelle de la région (Arcelor Mittal…) et soutient les victimes du système (Ma petite couturière, La fin des monde…).
Après 1h25 de prestation, le groupe quitte la scène sous les acclamations, offrant au public une pause d’une quinzaine de minutes avant un retour triomphant pour la deuxième partie du spectacle.
De plus en plus à l’aise, Saez ne semble pas décidé à quitter la scène de si tôt. Lorsqu’il en descend finalement une heure plus tard, c’est pour y remonter très rapidement pour un premier rappel. De retour sous les cônes de lumières pour quelques titres acoustiques, on ne peut s’empêcher de voir en lui l’ombre d’un certain Serge Gainsbourg. Clope à la main, habité par ses textes et les vapeurs d’alcool, il nous gratifie d’un poignant Putain vous m’aurez plus, suivi de J’veux qu’on baise sur ma tombe, le tout repris en chœur par le public. Alors que les dernières notes de Tu y crois termine de résonner dans la salle, Damien quitte la scène une nouvelle fois pour y faire un ultime retour moins de deux minutes plus tard et achever la soirée comme il se doit sur un magnifique Châtillon-Sur-Seine.
Loin des strass et des paillettes, Saez reste fidèle à lui-même et nous a offert, une fois encore, un concert de plus de 2h40 durant lequel chacun aura pu trouver son bonheur. Mêlant les classiques à des choix plus audacieux et inattendus, le groupe aura su répondre aux attentes de tous et offrir une prestation sincère et généreuse dont les maladresses n’auront fait qu’améliorer la qualité. Un exemple pour beaucoup d’artistes.
Article : Dom Panetta
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