Iron Maiden – Roeser le 1er juillet 2014

maiden

La Vierge de Fer en concert, c’est toujours un événement… et quand on a la chance d’avoir le groupe Iron Maiden a quelques kilomètres de chez soi, ça l’est encore plus. Nous avions déjà eu l’occasion de voir les papes du heavy metal se produire au Sonisphere l’an dernier, les revoici cette fois à Roeser en ce mardi 1er juillet, sur le site du Rock @ Field.

D’ailleurs, le site en question n’est pas forcément le plus simple d’accès. Autant dire que Iron Maiden en live, ça se mérite. Il nous faut alors nous garer a plusieurs kilomètres du site, avant de prendre une navette, qui nous amène à l’orée d’un bois, où nous prenons un chemin de terre… avant d’arriver enfin devant la scène sacro-sainte. Précisons tout de même que si cette description peut faire penser à une quête laborieuse d’un mauvais jeu de rôle (de quoi mettre dans l’ambiance donc), l’organisation est tout de même optimale, avant, comme après le show.

Arrivés au lieu de la grand messe (noire), nous sommes accueillis par Ghost, nouveau phénomène de la scène metal, qui marque notamment par le look des musiciens, tout de noir vêtus (qu’il faut d’ailleurs appeler « goules ») et par celui de leur leader, Papa Emeritus, sorte de prêtre zombi. Avec tout cela, vous vous attendez sûrement à des bruits de cochons égorgés et des accordages à vous faire vrombir l’estomac ? Que nenni, Ghost joue à fond la carte du décalage et nous parle de sacrifice humain (Ritual) sur des sons, certes metal, mais aux fortes influences seventies, frisant le kitsch le plus extrême. Sans les accoutrements et le folklore entourant le groupe, Ghost serait sûrement à ranger dans une case étrange, mêlant sons indus et claviers rétro. Sans se prendre au sérieux, le groupe offre un agréable moment aux fans de tous horizons, pressés d’en découdre avec la bande à Dickinson.

Ghost, au complet

Ghost, au complet

Arrive  le moment tant attendu de (re)voir entrer Maiden sur scène. Passée l’intro et les deux premiers morceaux, le prédicateur Dickinson s’adresse à la foule, étonné qu’il est de se retrouver en plein air, alors que la Rockhal initialement prévue pour le concert, s’est retrouvée complète cinq minutes après la mise en vente des places.
Très peu de changements sont à constater depuis le concert au Soniphere, l’an dernier. Bruce l’admet lui même, avec humour « Cela fait trois ans qu’on fait le même tournée, on a donc changé quelques morceaux… Vous avez d’ailleurs de la chance de nous voir en fin de tournée, au moins on est sûrs de connaître les titres par cœur ! ».

Et les morceaux, ils les connaissent sur le bout des doigts, d’autant qu’un concert des papys du heavy, c’est parfaitement rôdé, de l’enchaînement des morceaux, à la mise en scène… là aussi, si on aime le kitsch. Les marionnettes et les bâches à l’effigie de la mascotte Eddie se succèdent et se ressemblent, au même titre que les solos de guitare, parfaitement maîtrisés. La recette est toujours la même, mais c’est aussi ça qui fait la sève du groupe. Au niveau de la setlist, pas de surprise pour toute personne les ayant déjà vus sur cette tournée. Seule deux titres ont changé depuis le début de ce Maiden England Tour : Afraid to Shoot Strangers a été remplacé par le sympathique Revelations et Sanctuary est venue conclure le concert en lieu et place de Running Free. En dehors de cela, l’ensemble reste bien équilibré et les titres phares abondent, jusqu’au fameux Fear of the Dark, accompagnant la tombée de la nuit.

 

Eddie, mascotte de Iron Maiden / photo : Ugo Schimizzi

Eddie, mascotte de Iron Maiden / photo : Ugo Schimizzi

 

Un concert de Iron Maiden, c’est un peu comme un repas de famille. On sait déjà à quoi s’attendre et si on accepte le côté kitsch du décor – comme on accepte les blagues reloues d’un oncle éméché – on passe un excellent moment, durant lequel on finit par chantonner, à coup de fausses notes, les tubes impeccablement interprétés par Bruce Dickinson, sur lequel le temps ne semble pas avoir de prise. Reste que si la Vierge de Fer assure toujours un show de très bonne facture, le prix des places (89 euros tout de même !) peut largement freiner, même l’amateur de metal le plus acharné. A ce stade, les voir en festival semble tout de même plus rentable, d’autant que la timide heure et demi de live, s’adapte très bien à cette formule. Mais ne boudons pas notre plaisir, Maiden reste avant tout un grand groupe de scène et ils l’ont encore prouvé cette fois-ci, à Roeser.

Texte : Guillaume Hann

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