Interview : The Sisters of Mercy – Andrew Eldrich

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Pour qui ne connaît pas The Sisters of Mercy et qui n’a jamais participé à l’un de leurs concerts, ils ne seront pas déçus du voyage. First and last and always, Temple of Love, Dominion / Mother Russia…les a propulsés dans les cœurs des rockeurs à travers le monde. C’est à partir de là qu’ils ont marqué les esprits de leurs futurs fans. Il est incontestable que la base du groupe est Andrew Eldrich, chanteur charismatique du groupe. Volontiers provocateurs aux textes souvent cyniques, ils sont aujourd’hui considérés comme l’un des groupes créateurs et piliers de la musique rock/gothique.

Ce groupe a connu des hauts et des bas comme pour tout groupe qui existe depuis des décennies, mais le seul fait qu’ils soient encore présents sur scène et qu’ils fassent les délices des fans de première heure, tout comme les nouveaux, prouve toute la qualité de ce groupe de légende. The Sisters of Mercy est un groupe à ne pas rater, non seulement pour les fans de style rock/gothique mais également pour tous les fans plus jeunes de musique qui veulent accéder à un bout d’histoire musicale. Rendez-vous le 24 mai 2014, The Sisters of Mercy va une fois de plus faire trembler les murs de la Rockhal. Andrew a répondu à nos questions parfois de manière impertinente, comme nous pouvions nous y attendre.

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Bonjour Andrew ! Aux débuts de The Sisters of Mercy, comment avez-vous vécu la comparaison par rapports aux autres groupes de new wave et de rock comme The Cure ou Depeche Mode ? Le ressentiez-vous comme une compétition ou plutôt comme une source d’inspiration ?
Au début, nous nous sommes sentis plus proches de la scène rock le long du corridor M62 (une route qui relie Liverpool, Manchester, Huddersfield, Leeds et Hull dans le nord de l’Angleterre), incluant des groupes comme The Mekons, Red Lorry Yellow Lorry et Red Guitars over in the West, The Chameleons, Echo And The Bunnymen et The Fall. Nous nous admirions tous un peu à contrecœur et on partageait des pintes dans les recoins de boîtes de nuit.

Plus tard, nous avons fait partie intégrante d’une scène musicale beaucoup plus grande, qui a été appelée le rock and roll. Nous avons tous été influencés par le grand style rock et punk, représenté par Motörhead, The Ramones, Pere Ubu, The Stooges et ainsi de suite … ou plutôt, les bons groupes ont été influencés par eux.

Chaque album de The Sisters of Mercy a été enregistré avec un autre line-up. Le chanteur et auteur-compositeur, donc vous, Andrew Eldritch, et la drum machine appelée Doktor Avalanche sont les seuls fils conducteurs des albums. Etait-ce un choix ou est-ce plus une conséquence de certaines « mésententes artistiques » ?
Pour certains, c’était un choix. D’autres sont partis en cours de chemin et certains ont été forcés de marcher droit. Certaines différences étaient artistiques et d’autres moins.

La politique des Sisters dit que toute personne impliquée peut apporter ses propres goûts à la table des Sisters… tant qu’ils sont aromatisés à la sauce Sisters.

Le groupe a sorti trois albums studio originaux, dont le dernier a été publié en 1990. Envisagez-vous un nouvel album complet bientôt ?
Pas de sitôt, mais il ne faut jamais dire jamais. Nous pensons toujours à ce sujet, mais il nous en coûterait tellement en termes de temps et d’argent que nous préférons vous faire écouter les nouvelles chansons en live.

Avez-vous d’autres projets à venir dont vous désirez nous parler ? Des tournées ? Un nouvel EP ? Des singles ?
La raison pour laquelle nous faisons ces interviews maintenant est parce que nous sommes en tournée en mai. Chris du groupe essaie de me forcer à faire un single. On ne sait jamais. Les choses sont très malléables dans le monde des Sisters.

Est-ce que le projet parallèle « The Sisterhood » existe toujours ?
Les chansons existent encore. Le projet n’a plus lieu d’exister.

Si Doktor Avalanche était une personne, comment le décririez-vous ?
Il serait grand, fort, impétueux et très, très dur.

Le groupe a cessé ses enregistrements en 1993 et a fait une grève contre sa maison de disques de l’époque Time Warner, maison de disque que vous avez accusée de retenue de royalties et d’incompétence. Pouvez-vous nous dire ce qui s’est passé précisément ?
Time Warner était, et est encore, incompétent. Comment pouvez-vous décrire autrement un label dont les représentants ne pouvaient écrire ni «Vision» (sur une réédition non autorisée de notre album « Vision Thing »), ni « Greatest » (dans un e-mail quand ils voulaient publier un autre best-of non autorisées de nos plus grands succès pour gagner beaucoup d’argent). Donc, nous nous sommes arrêtés de travailler. Après un moment eux aussi. Allez comprendre…

Au moment où vous travailliez encore avec Warner, vous avez créé votre propre label appelé « Merciful Release ». Était-ce seulement pour votre propre musique ou vouliez-vous produire d’autres artistes ?
Nous avons lancé un bon nombre de groupes. Certains d’entre eux sont mêmes toujours en activité.

Bien que Time Warner ait fini par vous laisser partir en 1997, vous n’avez pas signé avec un autre label et n’avez pas choisi un label indépendant, malgré le fait que vous ayez de nombreuses nouvelles chansons dans vos sets live. Pourquoi ?
L’expérience nous a échaudés légèrement. Nous n’avons pas eu besoin de distribution, donc nous n’avons pas eu besoin de coucher avec un autre groupe d’idiots potentiels, petits escrocs ou marchands d’arnaque.

Les Sisters of Mercy ont été cités comme une influence majeure par les fans de Metallica, Nine Inch Nails, My Chemical Romance et beaucoup d’autres. Comment vous sentez-vous par rapport à cela ?
Nous faisons simplement ce que nous faisons et nous espérons que nous ne sommes pas tenus responsables pour des choses qui ne nous correspondent pas du tout.

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Quelles sont vos principales influences ? Anciennes ? Nouvelles ?
Toutes les bonnes choses de l’ancien temps : Pere Ubu. Suicide. The Stooges. The Ramones. Motörhead. The Sweet. The Fall. T-Rex. Bowie.

Aujourd’hui, je n’écoute pas beaucoup de musique. Le cinéma est mon moyen d’expression favori et je regarde des milliers de films. De temps en temps l’un des gars de la bande me joue quelque chose de sensationnel. Chris Catalyst m’a récemment envoyé le dernier album de The Bronx, ce qui était super. La guitare basse vaut à elle seule le détour.

Quelles sont vos relations avec les réseaux sociaux ?
J’évite délibérément et très clairement les médias sociaux. Je ne suis ni sur Facebook, ni sur Twitter. Nous avons un site, qui détaille nos concerts et des news. Nous ne voyons pas la nécessité de documenter toutes nos heures de veille ou de partager ce que nous allons faire pour le dîner cette semaine.

Ceci dit, Chris a récemment créé un compte Twitter officiel pour le groupe, mais ce n’était seulement que pour discréditer plusieurs faux comptes ouverts à nos noms par-ci, par-là. Je n’y vois encore d’intérêt personnellement.

Quelle est votre relation avec les fans ?
Nous nous levons chaque jour et nous jouons nos chansons. Nous essayons de ne pas jeter des choses dans le public. Je me plais à penser que nous avons un grand respect les uns pour les autres.

Chez Karma nous avons une question rituelle : préférez-vous les Beatles ou les Rolling Stones? Et pourquoi ?
Je préfère les Beach Boys.

Propos recueillis par : Nathalie Barbosa

 

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