Interview : Natas Loves You

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C’est au Luxembourg qu’est né Natas Loves You, projet pop qui emmêle pop psychédélique, disco rêveuse, électro à voix et soul turbulente. Le premier album du groupe, The 8th Continent, est une sorte de manifeste transculturel qui révise tous les équilibres, comme si Curtis Mayfield et les Beach Boys s’enfermaient en studio avec Air. Avec une tournée à la clef, le groupe Natas Loves You présentera son premier opus le 24 février 2015 dans l’espace neuf de la Rockhal : le « Floor« . Nous avons parlé avec le claviériste Pierre-Hadrien Trigano, alias PH, avant leur retour à la « maison » en février 2015.

Bonjour PH ! Je sais que vous pensiez avoir la poisse avec ce nom au début, mais peux-tu me dire comment vous est venue l’idée pour « Natas Loves You » ? Quel a été le cheminement ?
Bonjour Nathalie ! Au début on s’est appelé « Natas » pendant un moment et je ne saurais même pas te dire où et quand le nom complet est apparu. Il est un peu comme nous, il s’est développé au fur et à mesure que le temps a passé. D’ailleurs nous ne revendiquons pas qu’il soit interprété de telle ou telle manière. Dans notre bio, on parle de Satan mais aussi d’un dessert appelé « Natas ». Donc il n’y a rien de bien précis. Nous ne sommes pas blancs ou noirs. Nous sommes plutôt colorés !

Peux-tu aussi nous parler de votre sigle, qui figure aussi sur votre album ? C’est un genre de 8 ?
C’est plutôt un symbole de l’infini revu et corrigé. C’est moi qui l’ai dessiné et c’est le frère du bassiste qui la refait un peu mieux. Ce sigle nous suite déjà depuis un moment et je trouve qu’il correspond bien avec cet album appelé « huitième continent ».

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Avant de parler de votre album, peux-tu nous dire comment vous vous êtes tous retrouvés à Paris ? Vous sentiez-vous trop à l’étroit au Luxembourg ?
Il y a eu un moment où à 18-19 ans, nous sommes tous partis faire nos études. Virgile s’est retrouvé à Paris et comme certains d’entre nous ont de la famille aussi à Paris, ça s’est fait naturellement. Je dis toujours que les pièces du puzzle s’y sont rassemblées. Et puis, ce n’était pas dans notre conception de vouloir faire de la musique séparément. Par rapport au Luxembourg, c’est vrai que nous avons eu plus d’opportunités à Paris. Qui peut dire ce que nous aurions fait, si nous étions restés à Luxembourg ? Je ne peux pas répondre à cette question aujourd’hui.

Comment la capitale française influe-t-elle sur votre musique ?
C’est une bonne question où j’ai, là aussi, du mal à trouver une réponse cohérente. Je n’ai jamais vécu aussi longtemps qu’à Paris en ce moment, donc je ne sais pas trop comment serait ma musique si j’habitais Londres ou Pékin. Paris doit influer sur notre musique jusqu’à une certaine mesure, certainement. En tout cas, ce qui a une grande influence ce sont les gens que nous y rencontrons.

Pour revenir à votre album, iTunes vous classe dans la musique « alternative » et sur votre page Facebook dans le genre de musique que vous faites, vous mettez « the right kind » (ndlr : traduisez « le bon type »). Comment décrirais-tu votre style ?
On a pas mal d’influences et je pense que ça s’entend dans notre musique. J’aime bien les termes de pop psychée. Moi j’appelle ça de la « pop sous influence ». En ce moment nous écoutons pas mal de musique africaine, de jazz, de hip-hop et beaucoup de musique du monde. Tout ça se retrouve dans l’album et sur scène.

Peux-tu nous parler du concept à la base de cet album The 8th Continent ?
On a voulu raconter une histoire, celle d’un personnage qui s’enfuit et qui se retrouve dans un nouveau monde. Cet album c’est un peu un recueil de nouvelles et chaque chanson représente le ressenti du personnage et toutes les étapes qu’il traverse. Il y a la recherche, l’angoisse, le partage et le fait de se retrouver dans l’autre aussi.

Ce huitième continent n’a donc rien à voir avec le huitième continent constitué de plastique qui flotte dans l’Océan Pacifique ?
Non, on a découvert ça il y a pas longtemps en fait. Notre huitième continent, c’est le continent de la pensée. C’est plus l’expression d’un sentiment…au début cela représente la pensée et à la fin l’aventure.

Ce n’est donc pas un album militant, pour la défense de l’environnement ?
Non, pas du tout. On s’écarte d’ailleurs très largement et autant que possible du militantisme.

Peut-on parler de cette couverture, qui, un peu comme votre clip Got To Belong, fait très « vacances d’été » (ndlr : clip à découvrir ici) ? Quelle est l’idée derrière la couverture et cette ambiance ?
A la base, nous étions partis sur un dessin très psyché et très beau. Finalement on s’est rendu compte qu’il était très loin de la réalité de l’album. On a voulu prendre une image plus fraternelle. L’idée de nous mettre tous ensemble sur la pochette était la plus simple mais aussi le plus évidente.

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C’était important pour vous de venir présenter l’album au Luxembourg ?
Oui, c’est vraiment particulier. On revoit toujours des têtes qu’on aime bien, des personnes que nous connaissons depuis l’adolescence. C’est vraiment très agréable de revenir, comme certains membres y ont vécu. Ce n’est pas comme quand tu as dans une ville que tu ne connais pas et que tu dors dans un hôtel très froid et que tu t’endors devant la télé. C’est un peu notre maison loin de la maison.

Enfin notre question rituelle : Si tu devais choisir entre les Beatles ou les Rolling Stones, qui choisirais-tu et pourquoi ?
Je vais prendre les Beatles sans aucun conteste ! Ils ne sont pas aussi cools que les Rolling Stones mais ils s’en moquaient, ce qui pour moi, me les rend encore plus cools. Je ne sais pas si cela est très logique, mais leur musique est pour moi la plus complète des deux.

Propos recueillis par : Nathalie Barbosa

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