Interview – Fakear

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Rencontre avec le jeune talent Fakear, à l’occasion de la sortie récente de Sauvage, d’une beauté envoûtante. Nous étions à la release party de cet EP au Nuba le 25 juin dernier, pour passer un long moment avec son créateur, armés d’une joie non feinte !

Tu as été assez occupé ces derniers temps. As-tu senti cette accélération ces 2-3 derniers mois ?
Oui complètement. Ca demande de mettre sa vie perso de côté, pas mal d’organisation et de récupérer une hygiène de vie un peu cool mais c’est hyper gratifiant, du bonheur et du bonus, c’est ce qu’il faut se dire. Ca s’est vachement accéléré depuis Panorama et la tournée des festivals. Depuis la sortie de Sauvage, je sens encore plus le coup.

Le clip a déjà été vu près de 200 000 fois…
Oui c’est assez dingue ce qui se passe autour de cette sortie !

Je sais que tu as déjà été interrogé sur l’attente que tu peux susciter. J’ai l’impression que tu passes à nouveau un cap en lisant les critiques de Sourdoreille, des Inrocks, mais aussi le fait d’être programmé aux Vieilles Charrues.
Oui, c’est vrai, y a une nouvelle step de passé. Mais, après, je me mets pas plus la pression au niveau artistique. C’est quelque chose qui changera pas. Je veux garder cette espèce de sincérité et pouvoir me prendre la tête sur des productions, ne rien considérer comme acquis.

Je me prendrais toujours plus la tête sur un morceau que sur ma manière de m’habiller avant un concert.

J’ai vu que tu faisais auparavant une fac de musicologie, je ne sais pas si tu as pu continuer…
Non, j’ai arrêté, j’ai du arrêter. En plus, je n’ai pas de manager, donc c’est un boulot à temps plein pour moi. J’ai des mails à gérer, la direction artistique à assumer, j’ai plus du tout le temps d’aller à la fac.  Je suis épuisé, alors que je fais des concerts uniquement les week-ends.

Mais je sens quand on est dimanche. Pour le reste, j’ai perdu le fil des jours, j’ai juste un repère pour cette journée-là, parce que je ne reçois pas de mails.

Est-ce que cette fac t’a apporté dans la construction de tes morceaux ?
Ca m’aide pas à composer, ça m’aide à comprendre ce que je fais. Au départ, je tapais des notes sur un clavier en me disant « cool ça sonne bien ». Maintenant, je sais que c’est une suite de tels accords, parce que j’ai les outils pour l’analyser, le comprendre. Mais concrètement, ça m’a apporté de la culture. Par contre, ça ne m’a pas donné des clés ou une maitrise plus grande dans le travail de compositeur.

Quand tu t’es lancé dans ces études, tu voulais être artiste ?
Non, je voulais être technicien. J’ai d’ailleurs fait musicologie parce que j’avais pas réussi à rentrer en BTS ingénieur du son, ni même à l’école Louis Lumière. Du coup, je faisais la fac pour avoir un bac +2 pour tenter ensuite Louis Lumière. J’ai une base sur les techniques du son, j’ai aussi fait un peu de régie théâtre, c’est des choses qui sont vraiment restées et que j’aime continuer à faire.

Tu as pas mal pu appréhender cela à Caen, au Cargo, l’apport des techniciens, quand tu étais en résidence non ?
Carrément, c’est vraiment eux, les techniciens, le squelette d’un projet. C’est toujours un plaisir d’aller en résidence, pour avoir le son réel, la scénographie réelle, c’est un confort. Ca transforme la vision d’un projet, c’est hyper primordial.

Il me semble aussi que le grand changement dans ta carrière, c’est la semaine que tu as passée au Bataclan avec Fauve. Tu peux revenir sur cette expérience ?
En fait, on s’est rencontré à la Flèche d’Or en mai 2013, parce qu’ils m’ont pris comme première partie d’une de leurs nuits fauves et on a vachement sympathisé. Mais ça s’est fait ultra naturellement. La première partie de février, Giorgio, il assurait aussi la première partie de Fauve à la Flèche d’Or le soir où j’y étais. Au final, il a fait les 5 Bataclan de février et moi ceux de mars. Si on avait plus de temps à nous, je pense qu’on passerait beaucoup plus de moment ensemble, parce qu’on s’entend vraiment très bien avec les Fauve. Mais on est sur la route tout le temps !

Au mois d’avril, c’était Grand Blanc, un groupe de Metz…
Oui, carrément, j’avais vu ça. D’ailleurs, ils ont fait la date à Metz et à la base ça devait être possiblement moi pour la première partie. Et finalement, ça n’a pas pu se faire et Grand Blanc a pris ma place. Mais du coup, une fois là-bas, ils ont énormément accroché et ils les ont pris pour les Bataclan.

Tu sens que ton arrivée à Paris à aider à te faire connaitre ?
C’est plus pratique pour beaucoup de choses mais ce n’est pas l’arrivée à Paris concrètement qui a rendu cela possible. Moi, je suis arrivé ici un an avant que de remporter le tremplin de la salle de Caen, qui a été la première étape de Fakear et qui m’a permis de trouver les différents interlocuteurs avec qui j’ai bossé ensuite. Tout le monde était sur Paris. Du coup j’aurais déménagé au bout du compte, mais je pense pas que ça ait aidé au final. Je pense que c’est beaucoup plus facile de monter dans son coin, que de démarrer à Paris, c’est vraiment dur, il y a trop de choses.

J’ai vu que tu bossais avec des MPC, tout en ayant une approche assez rock. Quel rapport entretiens-tu avec tes machines ?
C’est un instrument comment une guitare. J’y porte la même attention. Je les bichonne, mais il y a moins besoin d’entretien que sur un instrument traditionnel. Au final, ouais, j’y fais gaffe et j’ai ce rapport là très démonstratif, je veux les montrer, que ce soit de beaux objets. C’est pour ça que j’ai switché, j’étais sur des MPD jusqu’au Bataclan avec Fauve, et après je me suis racheté des Machines, c’est leur nom, mais en plus elles font de la lumière. C’est plus scénique, démonstratif. Je suis passé d’une Stag à une Fender ! C’est un peu ce rapport là.

Tu gardes une relation très rock à la scène, qui sont d’ailleurs tes goûts d’origine…
Oui complètement, j’ai pas envie de me planquer derrière un praticable. Mais je critique pas, il y a des gens qui le font très bien, qui sont posés derrière leur pratos. Disons que moi, c’est pas ma culture. C’est venu plus naturellement de pencher les machines, faire des gestes. Je suis passé du rock à l’électro du jour au lendemain, j’ai gardé le même type de live.

Tu disais dans une autre interview n’être pas fan de la foule, voir même être un peu casanier et, paradoxalement, tu vas te retrouver aux Vieilles Charrues devant un public énorme. Quelle relation développes-tu avec ton public ?
C’est le truc le plus beau. J’ai un lien vachement proche, notamment par les réseaux sociaux. Dans une soirée, tu croises 20 personnes, t’as pas le temps de parler à ces 20 personnes. Du coup, je passe plutôt par les réseaux pour entretenir le truc. Je publie tout, Facebook, Twitter et je réponds aux commentaires des gens. Je fais l’effort de leur écrire en message perso, creuser les choses. Ca prend du temps mais je trouve ça hyper enrichissant. J’apprécie être sur scène, avoir un espace très large, mais c’est vrai que j’ai du mal à aller voir des concerts, être au milieu de plein de gens, ça m’oppresse vachement. C’est le même sentiment qu’être tassé dans le RER, j’ai un peu de mal. J’ai tendance à peu sortir, je préfère mater des séries ou faire de la musique dans mon coin, jouer à un jeu vidéo, entretenir mon imaginaire. Le lien social, je l’ai par autre chose.

Justement, tu n’es pas angoissé là de voir le NUBA se remplir petit à petit, pour toi qui plus est ?
Si si, totalement. Ca m’angoisse un peu, dans le sens où déjà j’ai un peu la pression, mais aussi le fait qu’il y ait plein de gens dans tous les sens, c’est perturbant. Bon, après deux-trois mojitos, je pense qu’on est un peu plus détendu dans la foule, je vais me lâcher un peu !

Ta musique respire le voyage – je ne suis pas le premier à te le dire – j’ai vu que tu avais pour habitude de partir à travers l’Europe. Qu’est-ce que tu cherches en voyageant ?
Je cherche à alimenter l’imaginaire, aller dans des endroits que je connais pas du tout. Je pars jamais tout seul. Du coup c’est enrichissant, tu partages des choses hyper fortes. Et puis tu reviens à des choses très basiques, tu te remets à ton échelle. Qu’est ce que je vais manger, qu’est ce que je vais boire, où dormir. Tu guettes la météo, tu regardes les nuages, le vent. Il faut prévoir un abri pour telle heure. Ca fait vachement de bien. C’est là où tu comprends que notre corps, notre biologie et notre nature sont programmés pour ça. Pour checker la nature, être en lien avec les arbres, le temps. Tu es vachement mieux. C’est une cure de jouvence de ouf, tu te sens totalement ressourcé.

D’où le choix de tes pochettes…
Oui, même si les images ne proviennent pas forcément de voyages que j’ai fait. Morning Japan c’était l’Irlande. Dark Land c’est l’Islande et Sauvage la Croatie. C’est toujours en lien avec les voyages. La musique est toujours alimentée par le voyage.

Ca m’a fait penser à cette série de documentaires « nus et culottés ». La rédecouverte de choses simples et essentielles.
Oui carrément, c’est vraiment le défi et c’est un truc totalement vital pour moi. En France, on a aussi plein de choses à découvrir.

Tu as dis « on fait de la musique car c’est comme une thérapie, un langage »
J’irais même plus loin que ça. On fait de la musique, parce qu’on a besoin. C’est vital. C’est une thérapie dans le sens où on est des musiciens, on est des gens qui ont pas les mots. Comme les écrivains. Ils ont la plume mais pas les mots. Comme les sculpteurs, les danseurs.

Moi, j’ai pas les mots du coup je compose des choses qui vont servir de mise en papier et de photographie d’instants, peu importe l’émotion que je vis, forte ou de la vie quotidienne, j’ai besoin de les retranscrire.

Comme si on allait chez le psy ou qu’on écrivait des bouquins. J’ai mon langage et Fakear c’est un langage à part entière, comme quand on apprend une langue. Et Morning Japan c’est les prémices de ça. Dark Land c’est un peu plus maitrisé et Sauvage de plus en plus. L’album de Fakear sera vraiment quelque chose de très maitrisé. Je sais maintenant quand je compose exactement où je veux aller, quel effet je veux rendre et comment le faire.

J’ai le sentiment de maitriser ma langue et de pouvoir dire précisement ce que je veux.

La musique c’est un besoin. Si je compose pas pendant deux semaines d’affilées, je vais tomber malade. De manière physique. Presque. Mon corps a besoin et se manifeste quand je ne fais pas de musique. Du coup, je compose énormément. Je compose aussi pour des trucs comme ça, pour me libérer. Des fois je jette, des fois il y a une minute à garder. Je dois faire une quinzaine-vingtaine de morceaux par mois et je dois en garder un-deux parfois. C’est une production très prolifique, presque pathologique. Plus je compose, plus je compose, ça devient une addiction. Il faut que j’arrive à me sevrer, économiser pour lâcher plusieurs bonnes idées dans un morceau. Il y a toute une démarche comme ça d’économie.

J’ai lu que tu réécoutais beaucoup ce que tu faisais.
Complètement, pour arriver à un point où « est ce que j’ai vraiment réussi à exprimer ce que j’ai voulu exprimer » ? Est-ce que je me sens bien ou est-ce que je me sens mal ? Du coup c’est de l’écoute tout le temps de ce que je fais jusqu’à m’en saouler pour savoir si j’en suis content de manière globale ou si je dois jeter. Dans l’écriture tu es obligé de créer, mais avec la musique, tu as la possibilité de faire des reprises. Mais j’ai pas du tout cette envie. Ca me donne moins de plaisir de faire une reprise. C’est sympa, avec tes potes, tu partages un moment humain mais musicalement c’est bien moins intéressant pour moi. C’est très autiste comme processus.

Tu as fait des voyages en Scandinavie, ça me fait penser à Jan Garbarek, du jazz.
Ah oui, moi j’écoute vachement de jazz nordique, je suis carrément fan ! Je ne le connais pas, j’essayerai !

Ce serait quoi la plus belle chose qui puisse arriver à ta musique ?

Que ce soit la pub de Quechua. C’est un peu un fantasme. Que les mecs soient là en mode rando avec du Fakear derrière, ce serait génial.

Mais bon, non… la plus belle chose vraiment. En fait, j’ai déjà eu des témoignages plus ou moins de ça, mais ce serait que ma musique puisse soulager des gens. C’est tellement émouvant quand des gens te disent ça, genre « ça m’a fait vachement du bien, c’était une période difficile de ma vie ». Ca c’est la plus belle chose, oui, faire du bien à des gens !
Je peux pas répondre à tout, mais j’essaie un maximum. Mais c’est vrai que l’envers du décor, c’est que les critiques négatives, je les prends vachement en pleine face. Je les prends pas pour moi, je sais qu’il faut prendre de la distance et que c’est envers ce que je fais, mais c’est la contrepartie, le jeu. Je prends vachement à cœur les critiques positives…mais négatives aussi.

On va revenir un peu sur Sauvage. Un titre en français, le premier morceau – la Lune Rousse – est aussi en français. Une logique ?
Non, pas du tout ! Moi, Sauvage, c’est un mot qui me plaisait et qui caractérisait vraiment le truc. Et je voulais pas l’appeler Wild, parce que wild c’est connoté en anglais. Et puis même, c’est moins musical. Sauvage, c’est plus évocateur d’autres choses en français. La Lune Rousse, c’est personnel. La raison de ce titre est plus personnelle. Le reste est en anglais, parce que c’est du feeling. Darjeeling, français ou anglais c’est pareil, Neptune aussi. C’est plus un délire de musicalité du titre plus que de volonté de le rattacher à quelque chose. C’est marrant, parce que tout le monde a snippé l’influence indienne de tout l’EP, alors que pour moi c’est beaucoup plus africain. En même temps, c’est vrai, j’ai tendance à le ranger là dedans parce qu’il y a des morceaux avec des chants de pigmés dedans. Mais c’est drôle, la Lune Rousse, tout le monde s’est dit « indien », c’est juste le sample de voix qui est indien, mais c’est pas évident !

J’ai vu que tu parlais beaucoup de certaines de tes influences comme Bonobo ou Rone et des souvenirs plus « rock progressif » genre Genesis. Aujourd’hui, tu continues aussi à apprécier des choses qui sortent, dans une mouvance plus rock ?
Carrément. Je donne un peu de la tête dans les deux mais je suis vachement l’actualité, plus pop. Je me suis détaché de la scène rock garage qui me parle moins pour me reporter vers de la pop et de la folk, comme Isaac Illusion, des Français qui sont devenus par la force des choses des potes. C’est très onirique, j’aime cet univers. J’adore toute la clique Animal Collective et Ariel Pink of the Graffiti, un mec qui a les cheveux roses et qui a fait les premières parties de Animal Collective aux Etats-Unis. C’est dingue, c’est dingue, totalement psychédélique. Il a sorti un premier album, il est incroyable. Je suis aussi un grand fan des Beat Voxes en folk.

J’ai vu que tu expliquais à Sourdoreille ton sentiment de personnification des instruments. Par exemple, tu disais qu’un synthé « fat » représentait la colère, le violon signifiait pour toi l’apaisement. Tu vois vraiment un sample comme une émotion ?
Ouais ! Ouais, ouais ! Les samples, c’est presque des émotions pré fabriquées. Tu peux lui donner un ton, une couleur. Après, les synthés que tu crées, ce sont des sons hyper typées. Je vais mettre un peu de tristesse, un peu de mélancolie, un peu d’une émotion. Il y a des synthés plus joyeux mais je les utilise moins. Après, je fais un peu ma popote avec ça. Il y a plein d’ingrédients. Il y a un synthé qui, à la base, va être très colérique, avec lequel tu peux faire une mélodie très apaisante, ça va donner un mélange un peu cool. Moi j’aime bien faire cet équilibre là entre deux émotions hyper paradoxales et aller chercher…

le synthé sur Neptune, très fat, que tu entends sur le refrain, si on fait des accords plaqués avec, c’est très doux, très sympa, mais juste je l’ai poussé dans ses retranchements et je l’ai fait grincer pour qu’il sorte des trucs.

Comme on peut faire avec une guitare, on peut la faire pleurer, rire, etc. Je garde vachement cette vision là. Je cherche pas le son trop fat, trop moderne ou quoi, je veux un son vivant.

J’ai lu quelque chose de touchant dans une interview où on te balançait des réponses, c’était à toi de trouver les questions. A un moment, tu disais que tu pensais à ta mère avant de rentrer sur scène. Quel regard porte ta famille ? Tu animes des repas de famille façon DJ ?
Non, non ils me font pas subir ça, c’est cool d’ailleurs. Bon, je pense que j’avais dit ça un peu pour lui faire plaisir, c’est pas tout à fait vrai. Mais, disons que mes parents sont hyper fiers de moi, c’est hyper touchant, parce que eux dans leur jeunesse, ils avaient un projet qui a été jusqu’aux Inouïs du Printemps de Bourges de l’époque. Mon père chantait et ma mère faisait les chœurs et du violon. Ensuite, ça s’est tassé, ils ont décidé de faire des gosses, dont moi. C’est marrant, cette année, je suis passé aux Inouïs et mon père l’a fait 25 ans avant. Donc, bon, c’est émouvant pour lui, ils sont hyper fiers de voir comme ça prend, comme ça avance. C’est touchant.

Tu as parait-il une grosse addiction pour la bonne bouffe. Tu imagines ta musique dans un restro gastronomique, une espèce d’expérience à vivre ?
Ah non ! Je suis Normand ! Autant j’essaie de faire de la musique avec un côté fin, raffiné, délicat, pas trop bourrin, autant j’aime bien la bonne bouffe genre…bonne bouffe ! J’adore la tartiflette, raclette, les trucs savoyards mais je vois pas ma musique dedans. C’est clair que non !

Peut-on parler du morceau Damas, notamment la manière dont il a été composé ?
Justement, c’est la discussion avec un ami Syrien, de ce qui se passait à Damas. Sa famille était là-bas, alors que lui était avec moi en France. Du coup on faisait un espèce de point géopolitique sur ce conflit et il m’a raconté plein plein de choses. Déjà, ça travaille un peu, tu es forcément choqué d’un tel discours. Tu comprends aussi concrètement comment ça se passe, quelle est la situation. Ensuite, l’autre détail, c’est qu’il faisait la cuisine et pendant qu’il préparait le repas, il écoutait ses disques de musique traditionnelle syrien et il chantait par-dessus. Et je me disais « c’est trop classe », ça m’a fait quelque chose. J’ai récupéré tous ses CDs, je les lui ai renvoyés. Je le remercie d’ailleurs sur la page Bandcamp de Darkland. Il y a un remerciement à touarchmad. Ce morceau a vraiment une histoire.

Niveau interview, je voudrais maintenant faire un prolongement de celle réalisée par So Foot. Caen est cette année remonté en ligue 1. Alors…heureux ?
Alors… ah bon ! Caen, il faudrait leur créer une ligue – je le dis dans Sofoot je crois – il faudrait la ligue 1,5. Mais mon père doit être au courant, parce que j’habite tellement près du stade que les soirs de match de ligue 1, on est juste blindé de bagnoles. Mais oui, après, l’équipe de Caen, c’est plus l’enfance. Le foot est devenu une industrie opaque, bizarre. C’était déjà drivé par le fric avant, mais maintenant c’est plus transparent. Le foot…pff j’ai lâché prise. J’en garde des bons souvenirs mais je préfère m’arrêter là.

Enfin, notre question rituelle : Beatles ou Rolling Stones ?
Je suis vachement les deux. Mais je suis plutôt Rolling stones, parce que il y a un côté tellement viril, en sueur, ils créent de la magie avec tellement rien. Alors que les Beatles se donnent beaucoup de moyens techniques, pour que ça marche tout autant. Mais les Rolling Stones, Mick Jagger, Richards, tu leur files une guitare et ça marche. Cela dit, Lennon tu lui files un piano ça marche aussi. C’est une question compliquée, mais plus les Stones quand même. J’écoute ça plus en mode « viril ». Il y a quelque chose de bonhomme dans le son, qui aide à se remonter le moral.

Propos recueillis par : Ugo Schimizzi

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