Interview : Beady Eye

Après que Noel Gallagher ait claqué la porte du groupe Oasis suite à une violente dispute, quelques minutes avant leur entrée sur la scène de Rock en Seine en 2009, le groupe restant ne s’est pas démonté pour autant au sens propre comme au sens figuré. Son petit frère Liam, avec qui l’entente avec Noel avait déjà fait de nombreuses étincelles auparavant, décide de poursuivre sa route musicale accompagné par Gem Archer, Andy Bell et Chris Sharrock, tous anciens membres du groupe Oasis, sous le nouveau nom de « Beady Eye ». Comme un pied de nez au grand frère, Liam et sa bande publie rapidement après la séparation leur premier album Different Gear, Still Speeding, adoubé par la critique. Ils reviennent en 2013 avec leur nouvel album, appelé tout simplement BE.

 Si vous voulez les découvrir ou faire la comparaison avec Oasis, ils poseront leurs amplis ce vendredi 21 février à la Rockhal. Andy Bell, guitariste de Beady Eye et musicien largement sous-estimé du rock indé, a passé 7 minutes 30 avec nous. Oui, vraiment : 7 minutes 30, dont les deux dernières minutes qui sont un moment pour la postérité. On vous laisse découvrir la petite surprise à la fin.

 

Bonjour Andy et revenons un peu en arrière, veux-tu ? J’ai lu que lorsqu’Oasis s’est séparé et que vous avez décidé de former Beady Eye, vous aviez besoin d’un bassiste et que donc tu as décidé d’apprendre la basse. Pourquoi cette décision ? Tu es guitariste, non ? 

Bonjour Nathalie ! Oui, absolument ! Comme tu l’as dit, ils avaient besoin d’un bassiste et non d’un autre guitariste, donc j’ai appris à jouer de la basse. A vrai dire, cela n’a pas été un très grand sacrifice. Je ne me suis pas forcé à le faire et en y repensant aujourd’hui. Je suis convaincu que je l’aurais fait de toute façon à un moment ou un autre de ma vie. C’était un processus d’apprentissage intéressant et grâce à cela j’ai eu une vision différente de la musique que l’on faisait. Je me suis rendu compte que la basse était très liée à la batterie et j’ai compris le sens des mots « section rythmique ». Cela veut dire que si tu n’es pas en rythme, tu peux ruiner la chanson ! Alors que si la guitare se trompe, en principe, personne ne s’en rend compte.

Sur votre dernier album BE, il y a un titre avec un chouette jeu de mot « Don’t brother me ». En plus il fait référence au titre des Beatles « Don’t bother me ». Les deux frères Gallagher sont-ils toujours en froid ?

Oui, il me semble bien. Nous n’en parlons pas, mais je pense qu’il n’y a rien de neuf à ce niveau-là.

 

Que penses-tu de cette chanson « Don’t brother me » ? 

J’aime beaucoup cette chanson et elle m’a plu à la première écoute. Maintenant je n’ai jamais commenté les paroles avec les autres membres du groupe. En fait, on se connait depuis tellement longtemps, qu’on n’a pas besoin de parler des paroles des chansons ! (rires)

 

Quelle est ton opinion personnelle concernant votre nouvel album BE ? Les critiques ont été très prudentes à son sujet. 

Je pense qu’il y a une évolution importante, notamment concernant la présence de notre nouveau producteur Dave Sitek. Le son est plus direct et sans détour. Et son style personnel est très frais.

Justement, pourquoi avoir choisi Dave Sitek ? Et pourquoi avoir décidé de changer de producteur ?

Le premier album s’est fait très vite, car nous voulions conclure l’histoire avec Oasis. Avec Dave, nous voulions quelque chose de différent et Dave est connu pour ses expérimentations en matière de musique. On était conscient du fait qu’il faisait une musique totalement alternative, mais on était prêt à aller dans sa direction. J’ai beaucoup aimé son expérimentation au niveau du son et ses petits gadgets dans le studio. Sans oublier aussi le fait qu’il ne se prenant pas au sérieux.

 

Relation presse : La question suivante, sera la dernière question. Merci.

 

Ah la vache, c’est super court. Bon ben : préfères-tu les Beatles ou les Rolling Stones ? Et pourquoi ?

C’est une question très intéressante, car Oasis a souvent été comparé aux Beatles. En fait, je vais choisir les Rolling Stones. J’aime le fait que leur carrière est remplie de moments magiques du rock ‘n’ roll. Ils n’ont aucune vraie structure et rien n’est étudié d’avance. Ce sont, pour la plupart des très bons moments, de courts moments éphémères.

C’est vraiment n’importe quoi ce que tu racontes !

 

Euh, c’est qui derrière ?

C’est Chris Sharrock, le batteur du groupe. Il vient d’écouter la dernière question.

 

Tu peux me le passer s’il te plait ? 

Andy : Oui, bien sûr.

Chris : Oui, allô.

 

Bonjour Chris, tu n’avais pas l’air d’accord. Pourquoi avoir dit cela ?

Chris : En fait, Andy a l’esprit de contradiction, donc comme on s’attend à ce qu’il dise les Beatles, il a répondu les Rolling Stones. (gros fou rire derrière) Bref, on est tous les deux des grands fans des Beatles et on a regardé ensemble le film Hard Day’s Night l’autre jour. Les Beatles, c’est le plus grand groupe du monde ! Du monde, que dis-je, de l’univers ! Ils viennent d’une autre planète ! Et je ne dis pas ça, parce que je viens aussi de Liverpool. Ils ont tout changé ! D’ailleurs, attends, je me mets à genoux là et je leur dis merci !

Andy, très loin derrière : Il est vraiment à genoux, là !

Chris : Si je devais faire un classement, ce serait : 1. Les Beatles, 2. Les Who, 3. Les Kinks. Les Rolling Stones seraient très loin derrière !

Propos (rapidement) recueillis par : Nathalie Barbosa

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