Interview : Cats on Trees

Cats on trees cover

Cats on Trees fait partie des groupes que vous avez le plus entendu en radio ces six derniers mois et fera partie de ceux que vous entendrez le plus en festival cet été. Depuis le lancement de l’album sobrement nommé  Cats on Trees , leurs mélodies se propagent dans l’Hexagone, en débordant allègrement sur les pays frontaliers. Le vendredi 30 mai, les Toulousains seront en concert au Luxembourg dans le cadre du festival Saveurs Culturelles du Monde organisé au Casino 2000 de Mondorf les bains. Pour l’occasion Yohan, le batteur du duo, nous a accordé une interview téléphonique alors qu’il parcourait les routes entre deux concerts.

 

Je vais commencer par prendre de vos nouvelles. Nous nous étions rencontrés lors de votre passage au Festival Zikametz… à Metz, c’était quelques mois avant la sortie de votre album et Sirens Call venait de trouver son premier gros diffuseur radio. Maintenant que vous êtes bookés partout en France, que vous avez été nommés aux victoires de la musique et avez reçu un disque d’or, la joie à dû atteindre des sommets. Qu’est-ce qui vous a le plus marqué durant cette année ?
Yohan :
Et bien écoute, c’est toujours extraordinaire, là on va commencer à travailler l’étranger. L’album sort bientôt en Allemagne et en Angleterre. On fait partie des groupes qui vont faire le plus de festivals cet été. Nos concerts sont quasiment tous complets, les gens nous donnent énormément. Notre emploi du temps est très dense mais c’est riche en émotions. Chaque jour on est portés par des choses motivantes.
Il y a plein d’éléments qui nous ont marqué, des moments qui viennent en mémoire. On a récemment refait des sessions de cordes en studio. Quand un orchestre de 12 cordes joue des arrangements que tu as contribué à faire avec Albin de la Simone c’est quelque chose d’hallucinant.

On a fait une Cigale à Paris il y a quelques jours, qui était complète depuis bien longtemps et le public était génial, nous a donné quelque chose d’extraordinaire et chantait plus fort que nous. On a un nouveau show avec de nouvelles lumières, ça donne une autre dimension au concert. Pour cette date on avait un orchestre à cordes sur plusieurs morceaux. C’est presque un rêve.
On continue à être hyper heureux, mais aussi hyper surpris. Je pense à tous ceux qui nous accompagnent et ont contribué à notre développement, notamment  Tôt ou Tard ou Zouave qui nous poussent avec beaucoup d’amour et avec qui on vit une histoire vraiment extraordinaire.

 

Cats on trees 2 photo Matthieu Henkinet

 

Avant tout cela, il y a eu les Inouïs du Printemps de Bourges. Vous considérez y avoir loupé votre prestation mais cette expérience vous a permis de signer sur le label Tôt ou Tard. Ce qui m’amène à deux questions. Si c’était à refaire vous planteriez à nouveau ce live ? Plus sérieusement, quelle est votre conception d’un live réussi ?
Il y a quelque chose qui me surprend toujours : quand tu crois avoir planté un concert, les gens viennent te voir en te disant que c’était super. Et parfois tu penses avoir super bien joué et tout le monde vient te voir en disant « tu étais fatigué non ? C’était pas terrible ». Je pense que c’est propre à chacun. Pour la date du Printemps de Bourges, on l’a racontée du point de vue artiste, avec tout le stress et la pression liés à l’échéance et ce qu’on peut projeter sur un tel concert où sont présents dans la salle les labels, les tourneurs, les journalistes… C’est un peu comme passer un examen, tu le prépares beaucoup et cest une échéance très importante qui te rend nerveux.

Un concert réussi c’est souvent un concert où tu ne penses pas forcément à ce que tu fais, tu te laisses guider par l’inconscient. La moindre idée ou pensée comme « c’est quoi le prochain morceau ? » ou « tiens, ils n’ont pas l’air très contents » te pousse à faire plein d’erreurs et c’est là que le concert peut basculer.
Concernant ce concert là, c’est le début qui a été difficile. On pensait beaucoup aux enjeux, au regard des gens et ça nous a sorti de l’interprétation. On a fini par se mettre dedans, on a fait des pains qu’on avait jamais faits, mais ce n’était pas catastrophique non plus. On aurait pu mieux faire mais pour revenir à ta question, on changerait peu de choses dans ce qu’on a vécu, et surtout pas ça. Le chemin qu’on a fait nous a permis de rencontrer des personnes formidables et on n’aurait pas envie de faire autrement.

 

Cats on trees photo Matthieu Henkinet


Depuis vous vous êtes rodés au live, vous parcourez justement la France et même l’étranger dans des salles de plus en plus cotées et de plus en plus souvent à guichet fermé. Est ce qu’il y a malgré tout un endroit où vous rêveriez de jouer ?
Il y en a plein. On en est qu’au début, on adore partir à la rencontre de gens nouveaux, de personnes intéressantes et vivre de nouvelles expériences. Il y a toujours des challenges et un rêve accompli en appelle un autre. Je pense que ce qui nous pousse c’est l’envie d’aller plus loin en portant le projet autant qu’on le peut,  avec autant d’enthousiasme, de passion et de foi. C’est important de se fixer des objectifs et de tout faire pour les atteindre.
On prend beaucoup de plaisir à faire ce qu’on fait comme on le fait aujourd’hui mais on a encore plein de choses à faire artistiquement et plein de projets qu’on souhaiterait développer. On ne va pas s’arrêter là.

En somme, vous cultivez énormément la relation humaine.
Bien sûr, avec tout le temps que tu passes et la passion que tu mets, tu ne peux pas le faire avec des personnes que tu n’apprécies pas. Une bonne collaboration c’est d’abord de l’entente.

Justement, est ce que de nouvelles collaborations sont à venir ? Pour de nouveaux clips, un nouvel album ?
On verra quand on y sera. Pour l’instant on est dans le processus créatif, ensuite il y’aura un moment d’arrangement, ensuite où lon fera un tri et à ce moment-là on cherchera peut être de collaborer avec quelqu’un qui apportera autre chose aux compositions et qui complète notre univers. On procède par étapes, il faut laisser le temps à la musique de se construire.

On a évidemment toujours plein d’envies, mais les collaborations ça se fait au fil des rencontres, on ne peut pas prévoir qui voudra travailler avec toi. Tu peux prévoir avec qui tu veux travailler, mais il faut que ça soit réciproque, un travail commun.
Le côté musique à l’image nous intéresse aussi énormément, on a toujours été inspirés par les B.O. de films et ça nous fait rêver, mais ça se fera si ça doit se faire. Il n’y rien d’écrit ou de travaux commandés. L’art ne se commande pas, ne se contrôle pas en tout cas pas de manière consciente, il faut laisser les choses se faire et garder l’envie.

Il me reste à vous poser notre question rituelle, à choisir, Beatles ou Rolling Stones ?
Les deux ont des qualités et de gros défauts. J’aime beaucoup les deux… Et puis ça dépend qui dans les Beatles et les Rolling Stones. Je suis plus fan de Keith Richards et de Charlie Watts que de Mick Jagger. Je ne les connais pas personnellement, mais j’ai lu récemment la bio de Richards et ça m’a fait sourire souvent. Ce sont des vies dissolues, un peu extrêmes…
Les deux groupes ont fait avancer la musique, ce que j’aime bien chez les Rolling Stones c’est qu’ils ont mis en lumière la richesse de la musique blues, la soul et un tas d’artistes fabuleux, ce qui a changé la face de la musique. Après j’adore les Beatles pour la qualité des compositions, des harmonies. Ils ont des chansons extrêmement riches et des périodes très intéressantes, ainsi quun héritage, dont on profite encore aujourd’hui. Difficile de faire un choix entre ces deux groupes que j’aime beaucoup pour des raisons différentes.

Interview et photos : Matthieu Henkinet

1 Comment

  • […] J’avais eu la chance de les voir lors de leur passage l’an dernier au festival Zikametz, à l’époque où seul leur single Sirens call était sorti. L’album et la reconnaissance qui ont suivi ne faisaient que se dessiner au loin pour le duo toulousain. Leur live m’avait déjà énormément plu à l’époque, et l’annonce d’un set retravaillé dans l’interview que nous a accordé Yohan il y’a peu n’a fait que gonfler ma hâte. […]