Blues Pills – Blues Pills

Blues Pills - Blues Pills

Note

L’habit ne fait pas le moine à ce que l’on dit. Tout comme juger un livre à sa couverture. Qu’arrive-t-il alors quand ces adages sont mis à rude épreuve d’une manière catégorique ? Le premier album éponyme de Blues Pills, sorti le 25 juillet, avec sa superbe couverture, est là pour apporter des réponses.

Créée par l’artiste Marijke Koger-Dunham, la pochette de l’album attire l’œil immédiatement et donne envie de découvrir l’univers du groupe. Et ce, peu importe ses préférences musicales. Psychédélique et colorée, elle symbolise à elle seule les influences et l’état d’esprit des années 1960. Une image assumée jusqu’au bout par le jeune quatuor de blues rock qui signe en cette année 2014 leur premier album, après plusieurs EPs et un live. Il n’y a qu’à voir leur look tout en bouclettes et habits amples pour s’en rendre compte.

Blues Pills c’est bien sûr un immense amour de la musique, mais aussi un univers iconique et rétro porté par quatre jeunes musiciens talentueux. Chaque membre apportant sa vision de ces années hippies qui sentent bon le crépitement du vinyle et le parfum des fleurs. Avec un batteur et un bassiste américain, un guitariste français (Dorian Sorriaux) et la charismatique chanteuse suédoise Elin LarssonBlues Pills est un groupe à l’image de sa musique, varié et plein de références.

Cependant, connaître ses classiques et jouer sur une image rétro ne suffisent pas à rendre un groupe efficace. Nombreux sont-ils à se retrouver prisonniers de leurs influences sans savoir innover un tant soit peu. Heureusement, nos quatre artistes prouvent avec cet album leur habileté à déjouer les codes tout en reprenant ce qui a fait le succès des grands noms de cette période.

Au fur et à mesure de l’écoute, les noms de Led ZeppelinJimi Hendrix ou encore Fleetwood Mac viennent à l’esprit et renaissent durant les quarante minutes. Composé de seulement dix titres, Blues Pills est efficace au possible et fait renaître des souvenirs aux plus nostalgiques tout en faisant voyager les plus jeunes.

A peine le premier titre High Class Woman lancé, l’excitation dans la guitare du frenchy Dorian Sorraux se fait sentir mais c’est surtout la voix d’Elin Larsson qui retient l’attention. Elle arrive à elle seule à accentuer ce côté iconique en sonnant presque comme celle de Janis Joplin, reine incontestée du blues rock. En toutes circonstances Elin impressionne, que ce soit sur des morceaux plus doux (Black Smoke, River) ou plus rythmés comme le génial Devil Man et son solo de guitare tout en distorsions.

Ses trois camarades ne sont pas en reste et proposent des mélodies variées et très bien maîtrisées qui poussent au air guitar n’importe qui les écouteraient. Gypsy est une petite bombe de trois minutes au rythme effréné et au groove immédiat, là où Ain’t No Change est une montagne russe qui finit en apothéose. Jupiter tend vers le psychédélique avec ces effets « wah wah » et prouve que les guitares n’ont aucune limite, surtout pas lorsqu’il s’agit de les faire crier (Astralplane, Little Sun).

Depuis plusieurs années des artistes émergent avec ce même amour des musiques sur lesquelles dansaient leurs parents. Il faudra désormais compter avec le quatuor Blues Pills qui prouve avec ce solide premier album qu’il est possible de s’inspirer du passé tout en apportant une touche personnelle très efficace. Alors pilule rouge ou pilule bleue, nous on a déjà tranché.

Article : Nathan Roux

Notation - détail

Be first to comment