Pour tous ceux de moins de quarante ans, Woodstock résonne comme une occasion manquée, un rêve idéalisé de trois jours de paix, de musique et de plaisirs. C’est en effet un des festivals les plus mythiques de l’histoire des Seventies et du rock’n’roll en général. Plus de 700 000 personnes sont venus à Bethel dans l’Etat de New York assister aux concerts de nombreux artistes, 32 au total, tels que Joe Cocker, Jimmy Hendrix, The Who, Creedence Clearwater, Santana, Janis Joplin, Richie Havens, Joan Baez, Ravi Shankar, Canned Heat, Jefferson Airplane, Sly and the Family Stone, Ten Years After, Johnny Winter, Crosby, Still, Nash and Young et de nombreux autres. La période hippie et les 70s sont aujourd’hui devenus un âge d’or de la musique rock et d’une société se battant pour plus de libertés et plus d’égalité.
Ce soir, c’est donc direction Chez Paulette à Pagney-derrière-Barrine pour une pure soirée Flower Power. Ce spectacle est une superbe occasion de redécouvrir sur scène l’ambiance, le feu de ces années-là. Pas moins de 10 musiciens pour 3h de concert réparties en 3 sets. Je les avais ratés à la MJC Pichon il y a quelques mois. Le groupe est composé d’Emilie Deurveilher au chant, Jeffrey Hennox au chant et à la guitare accompagné de Jay Reich, Nicolas Boujot à la basse, Mitch Fehr au clavier, Yann Tassin et Pierre Barrier aux percus et à la batterie, Sylvain Richard au trombone, Jerome Sperissen à la trompette et Nicolas Gegout au saxophone.
Ils sont accompagnés ce soir en première partie par Boneyard Joe, chanteur et guitariste habituel du trio Boneyard Moan qui nous gratifie d’un medley de tubes des sixties. Une belle entrée en matière, dans la partie bar, qui accompagne l’entrée du public.
Après une petite pause, le show peut commencer devant une salle remplie à ras bord. En effet, ce soir, le concert Chez Paulette est sold-out. Après celui des Wampas, cela devient une bonne habitude. Voir cette salle mythique vivre de tels moments, c’est un pur bonheur et je suis content pour Julien et tous ceux qui font vivre le lieu au quotidien.
Le concert commence par une video compilant des images du festival et le groupe entre en scène, en tenue hippie, chemise, gilets en cuir, pantalon patte d’eph’, pour entamer Handsome Johnny et Freedom de Richie Havens. Ce titre est surement un de mes préférés par son improvisation totale alors et son message si simple à comprendre. C’est ensuite au tour de Walking Down The Line et Coming into Los Angeles de Arlo Guthrie, Green River et Proud Mary de Creedence Clearwater Revival,, Volunteers et Somebody To Love du Jefferson Airplane, On The Road Again et Going Up de Canned Heat, Drugstore Truck Driving Man et Joe Hill de Joan Baez pour le premier set.
Nouvelle vidéo et changement de tenue, plus psyché, pour le second set : c’est Joe Cocker à l’honneur qui débute par Feelin Alright, Let’s Go Get Stoned et With A Little Help for my Friends (reprise des Beatles). Jeffrey, le chanteur s’éclipse ensuite quelques minutes, le temps d’aller passer une chemise blanche à franges pour se rapprocher du style de Roger Daltrey. Le groupe interprète alors My Generation et See Me, Feel Me de The Who puis enchaine avec I’am Going Home de Ten Years After. La seconde partie du concert se termine avec Soul Sacrifice de Santana et un solo extraordinaire de batterie comme celui de l’époque qui avait bluffé toute l’assemblée et continue à faire rêver tous les batteurs en herbe.
Après une seconde pause de quelques minutes, le groupe revient avec un hommage à Janis Joplin avec Try (Just A Little Bit Harder), Piece of my Heart et Ball and Chain. Depuis près de 2h30, les tubes s’enchainent à vitesse grand V dans une chaleur qui nous donnerait presque l’impression d’être en festival. Le groupe enchaine alors avec The Weight de The Band puis les Purple Haze et Voodoo de la future légende de la guitare Jimi Hendrix. Déjà le chant était au top mais il est indéniable que le niveau technique des musiciens est tout aussi bon. Après une belle démonstration, le groupe termine avec I Want To Take You Higher et Dance to the Music de Sly and The Family Stone. Tous les musiciens montent alors sur scène pour célébrer ce moment et saluer le public venu en nombre.
Article et photos : Cédric Mathias