The Pretty Reckless nous vient des Etats-Unis et à débuté sa carrière en 2009 à peine. Créé par Taylor Momsen, actrice dans Gossip Girl à ses heures perdues, le groupe joui d’un certain succès, distillant ses infos à une page Facebook garnie de plus d’un million de fans. Après un premier album éponyme sorti en 2010, revoilà quatre années plus tard le deuxième effort du groupe, intitulé Going to Hell.
On manque peut-être d’imagination, on l’avoue, mais le premier, qui est d’ailleurs le single et le nom de l’album nous fait furieusement penser à une troupe d’enragée du nom des Crucified Barbara. Grosses guitares saturées, choeurs poignants et vibrants de testostérone (ou presque), le morceau Going to Hell a la volonté de taper fort. Taylor Momsen est une furieuse !
La belle n’a d’ailleurs pas hésité à payer de sa personne pour la réalisation de cette pochette fort dévétue. Une croix/flèche traverse son dos de haut en bas, indiquant dans un style douteux la raie de ses fesses. Cloue du spectacle, le fait d’enlever le CD du Digipack dévoile l’actrice nue, étendue sur le dos, reprenant la forme d’une croix. En dessous, un message : « ‘in loving memory of our dead friend, Lisa ». Le bon goût est visiblement de tous les instants d’un point de vue graphique. On soulignera au passage la direction artistique de qualité de son label, Interscope Records.
Mais trêve de plaisanterie douteuse, on est avant tout ici pour savourer la musique. A ce niveau, on ne peut constater que la production est léchée et très clean. L’emploi des choeurs est régulier sur les morceaux et on doit attendre la piste 4 - House on a Hill - pour se mettre une ballade sous la dent. Malheureusement, on tombe rapidement dans un style « guimauve » très convenu et la voix de Taylor Momsen, au demeurant efficace et travaillée avec brio, ne suffit pas à rattraper un manque criant d’originalité.
Sweet Things a tendance à dérouiller les cages à miel (tonton, si tu lis ces lignes…) mais on se demande aussi ce que viennent faire ces breaks mid-tempo avec cette voix masculine toute choupie, tandis que Taylor enchaîne les grunts. Dommage ! Sur Absolution, on se rapproche légèrement dans la forme de Paramore. Il faut dire que le style rock US avec chanteuse n’a pas consacré énormément de groupes. On continue le chemin avec la voix chaude de notre égérie blonde et on est déjà plus convaincu par la seconde ballade Burn et ses accents américains (au coin du feu). On apprécie tout à fait Why’d you bring a shotgun to the party à l’exception de son titre interminable qui en fatigue les machoirs rien qu’à l’idée de devoir le prononcer. Rythmes binaires, batterie carrée et gros sons de basse. La recette est connue mais n’en reste pas moins efficace !
L’album se conclut par une troisième ballade, waiting for a friend, sûrement celui qui devait apporter de l’originalité aux compos. Going to hell est loin d’être un mauvais album et ce n’est pas ce second opus qui conduira la belle Taylor Momsen aux portes de l’enfer, mais gageons que sa troisième livraison prenne un peu plus de risques et de hauteur. Le style rock US est très bien respecté et sa voix fonctionne bien, la production est léchée mais on aurait aimé aussi découvrir un peu plus de l’univers de l’actrice.
Article : Ugo Schimizzi
On en profite aussi pour souligner que le groupe joue au Zénith de Paris le 12 mars prochain !