Le samedi 22 Novembre, pour son troisième jour de concerts, l’édition 2014 du festival Sonic Visions avait réservé quelques uns de ses plus gros noms. L’occasion de passer une belle soirée de clôture pour un festival des plus riches de la grande région.
Je vous racontais dans mes articles précédents les conférences de la veille, les concerts de la veille ainsi que les conférences du jour même.
Mon marathon concert du jour débute au Club en compagnie du groupe Luxembourgeois Rome. Le groupe propose une musique plutôt rock.
La prestation d’un point de vue musical est solide, en revanche pour ce qui est du jeu de scène cela manque de vie.
Je n’ai pas vraiment le temps de m’attarder pour m’en faire un second avis puisque du côté du Rockhal Café, Communicaution un duo folk luxembourgeois, donne de la voix. Le choix de cette branche musicale n’a pas grand-chose d’original, mais le groupe l’exécute avec brio. On sent le savoir-faire derrière les musiciens mais j’aurais aimé que la prestation sorte de la conventionnelle configuration de café-concert.
Pour mon étape suivante, je fais escale au Club pour y voir Kwabs, un jeune Anglais mêlant la soul à des sonorités électroniques. La voix est envoutante et les mélodies emportent le public dans l’univers de l’artiste.
Alors qu’il prépare des nouveautés pour 2015, le chanteur fait actuellement sensation sur internet et ses vidéos sont de plus en plus partagées, il figure également sur la bande son d’un jeu vidéo à succès… Nul doute que vous le retrouverez bientôt en tête d’affiche.
Je prends à présent la direction de la salle principale pour y voir un de mes groupes favoris, Angus & Julia Stone. Je les ai déjà vus lors de leur précédent passage à la Rockhal il y a quelques années. Entre temps, les Australiens ont fait un break pour se consacrer à des carrières solo. Je suis donc curieux de les voir à nouveau réunis pour défendre leur troisième album.
Le public est nombreux dans la salle et l’arrivée du groupe sur A Heartbreak fait entendre une belle clameur. Ensuite, s’enchainent les titres mélangeant les anciens albums et le nouveau, certains morceaux sont même réarrangés à l’image de Private Lawns, agrémenté de solos retravaillés de trompette et de banjo, Big Jet Plane quant à elle est jouée avec un tempo réarrangé. Le tout se déroule sans accrocs, comme une poésie bien récitée sous des lumières impeccables.
On regrettera que le groupe n’échange pas plus avec le public entre les morceaux, certainement coincé entre un timing (1h15) plutôt serré pour leur répertoire et l’envie de proposer un maximum de titres.
Je sors de la salle principale et fonce au Club puisque Selah Sue semble m’y attendre. Alors que j’entre dans la salle, les premières notes se font entendre. Un premier constat, la jeune Belge a fait du chemin depuis le buzz de Raggamuffin. Elle occupe la scène avec énergie, et ce ne sont pas les talons hauts sur lesquels elle est perchée qui l’entravent. Souvent souriante, elle multiplie les signes vers le public qui lui rend volontiers.
Contrairement à d’autres artistes, Selah Sue n’accapare pas la lumière et la partage volontiers avec ses musiciens. Elle va même jusqu’à pointer le projecteur sur eux pour les présenter au public le temps d’un solo chacun entre son second et troisième morceau, autrement dit alors que les photographes ont toujours le loisir de les photographier. Ce genre d’attitude est suffisamment rare pour la saluer.
Je prends la direction du Dome pour y découvrir Kate Tempest et son rap poétique. Première surprise, elle n’a pas vraiment la tête de l’emploi, semblant bien jeune et souriante en comparaison à d’autres artistes de ce domaine. Seconde surprise, elle envoie.
Le flow de la jeune femme est propre, les textes relevés et la prestation est bonne. Le public ne peut qu’apprécier.
Je prends le temps de passer par le Rockhal Café pour y voir les Français de Birdy Hunt donner de leur rock énergique. A la veille de leur départ pour une tournée asiatique, le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils en veulent. La scénographie n’est pas en reste, avec en fond de scène le nom du groupe en néons multicolores.
Le groupe apporte du mouvement à un Rockhal Café que j’ai trop souvent vu amorphe ces deux jours.
Vient l’heure de retourner dans la salle principale pour y voir Fritz Kalkbrenner, le frère de Paul. A moins que ça ne soit l’inverse.
Dernière tête d’affiche du festival, il prodigue une deep house qui vise à faire déhancher le public une dernière fois. L’installation de la scène est plutôt originale, Fritz s’affaire aux platines entouré de caméras. Derrière lui, quatre écrans diffusent en direct la prestation, des mains au visage en passant par l’ordinateur. Cette solution est astucieuse et casse la monotonie de l’homme seul debout face à une table.
En sus, des projections viennent s’ajouter sur des panneaux en arrière scène, permettant de plonger la salle dans une ambiance choisie. De plus, le DJ n’est pas muet, comme nombre de ses collègues, mais doté d’un micro lui permettant de chanter mais aussi d’échanger avec le public à loisir.
Moi qui ne suis toujours pas fan des prestations de DJs, celle-ci a le mérite de vivre et de proposer un vrai contenu pour le public.
Avant de quitter la Rockhal, je fais une dernière digression vers le Dome, ou se produit Charlotte, un groupe luxembourgeois entre electro et chant cristallin. La prestation est intéressante mais la chanteuse semble bien trop timide et ne se dévoile que peu au public, restant souvent statique micro en main. Les musiciens restent eux aussi trop sagement derrière leurs instruments et tout cela me porte à penser qu’ils tireraient beaucoup d’un accompagnement scénique, puisque la musique pratiquée est loin d’être inintéressante.
C’est sur ce dernier groupe que se termine l’édition 2014 des Sonic Visions. Une édition qui n’a pas manqué une nouvelle fois de faire découvrir de nouveaux talents aux côtés de têtes d’affiches internationales. Nul doute que nous serons de la partie pour l’édition 2015.
Article et photos : Matthieu Henkinet
Interview : Angus & Julia Stone | Magazine Karma
[…] Merci pour cette superbe prestation au Sonic Visions à Luxembourg (ndlr: live report à relire ici) ! Parle-nous de cet album et de comment vous l’avez enregistré. Bonjour Nathalie ! Merci, on a […]