Le Samedi 22 Novembre avait lieu le dernier jour de Conférences pour l’édition 2014 du festival Sonic Visions. L’occasion pour moi de retourner au bâtiment Massenoire, face à la Rockhal pour profiter du savoir des conférenciers.
La nuit a été courte après les concerts de la veille et c’est les yeux tirés que je me dirige vers l’imposant bâtiment. J’ai d’ailleurs dû faire une croix sur la première conférence de la journée afin de prendre le temps de décharger mon appareil photo et me préparer pour cette nouvelle épopée. J’arrive donc à un moment qui n’est pas le plus idéal, puisque la série de workshops sur les concerts en grande région dont je vous parlais dans mon précédent article est à nouveau programmée, permettant à ceux qui l’avaient loupé d’obtenir une séance de rattrapage.
J’en profite donc pour mettre en application les conseils obtenus la veille sur l’importance du réseau, et vais discuter avec quelques personnes de ma connaissance. Il n’est pas toujours facile de garder le contact avec tous les groupes, toutes les associations et toutes les structures ; mais Sonic Visions rassemblant Messins, Nancéiens, Luxembourgeois, Belges, Allemands et bien d’autres, les visages connus ne sont pas rares et je saisis l’occasion d’échanger au maximum.
Je n’ai pas à attendre très longtemps avant la conférence sur les outils numériques pour les artistes et managers. Animée par Jake Beaumont-Nesbitt (IMMF) et un panel de professionnels. Sont présents sur l’estrade Virginie Berger (fondatrice et administratrice à Don’t Believe the Hype), Jeroen Bouwman (Manager à Youtube Music Benelux), Mathias Brinkmann (Responsale du marketing digital à Believe Digital) et Natalia Talayero (MMF Espagne).
Au menu, une analyse des nouveaux moyens de se faire repérer sur internet. Certains vont se spécialiser dans les vidéos sur Vine, d’autres dans des plateformes de blogging, certains préféreront les désormais traditionnels Facebook et Twitter… L’important est de ne pas se noyer dans les réseaux, puisque à vouloir trop en faire on finit par en délaisser une partie. Il faut aussi savoir être régulier, il est inutile d’inclure à divers endroits un lien vers le Twitter du groupe si la dernière publication qui s’y trouve date de 6 mois. Il faut aussi s’adapter au public visé, un groupe de black metal ne devrait à priori pas rencontrer le plus gros de son auditoire sur Instagram ; un groupe de chansons 80’s aura du mal à émerger à l’aide de Snapchat. Il faut créer une identité cohérente.
Toutes ces nouvelles plateformes permettent aussi de récolter de précieuses données, mais souvent les groupes et managers les sous estiment. Il est désormais possible de savoir dans quels pays l’auditoire est le plus présent, le plus actif, à quelle heure les posts ont le plus d’impact, quels contenus sont les mieux reçus. Tout cela peut être utilisé aisément pour adapter non pas l’identité du groupe mais sa communication à ceux qui y portent un intérêt, construisant ainsi une base de fans plus forte.
Je m’écarte de la salle principale pour me rendre à la conférence loupée hier sur l’organisation de concerts au Luxembourg, animée par Sam Reinard du Music & Resources de la Rockhal. Je ne le vois une nouvelle fois pas en entier, mais l’information principale est qu’une grande partie du développement d’artistes à Luxembourg passe par le M&R Rockhal, ainsi leur site internet donne accès à un grand nombre de ressources et contacts : http://www.cr.rockhal.lu/
Je reste dans la même salle, puisque suit un panel relatif à la place du metal au Luxembourg et en Europe. Le tout est animé par Olaf Furniss, accompagné par Simon Hall (booker du Festival Bloodstock), Boban Milunovic (directeur du festival Metaldays), Runar Petterson (chargé de communication du festival Inferno). Est aussi présent un membre du groupe Scarred, venu parler de son parcours. Le tout est organisé comme une conversation informelle entre les différents intervenants, l’assistance étant régulièrement mise à contribution. J’y apprends notamment que les festivals ont mis en place un système d’échanges et de promotion des talents afin de faire émerger les groupes de demain. Sont aussi discutés les moyens pouvant être mis en place pour être vus même si on est programmés à 14h le jour du festival (flyers, affiches, etc.).
Le tout est très intéressant et il est enrichissant de pouvoir discuter des spécificités du milieu metal, mais le devoir m’appelle ailleurs puisque le panel intitulé « La route du succès et comment y rester » démarre dans la pièce voisine. Cette intervention est animée par Allan McGowan (journaliste), entouré d’une foule d’intervenants entre artistes et professionnels du milieu. Du côté des artistes, Sacha Breuer (Scarred), Victor Ferreira (Sun Glitters), Nicolas Przeor (Mutiny on the Bounty), Jérôme Reuter (Rome). Pour ce qui est des professionnels, Michael Bisping (Directeur du Management à ASS Concerts & Promotion), Mathias Brinkmann, Herman Hulsens (Booker à Peter Verstraelen Agency), Didier Zerath (Manager d’artistes et consultant).
Ce panel prend dans un premier temps la forme d’un « do & don’t » (à faire et à ne pas faire) où les artistes relatent les soucis qu’ils ont pu rencontrer dans leur carrière, les bonnes décisions et les mauvaises, tout ce qui peut être formateur en somme.
Ensuite la conversation prend l’apparence (volontairement ou non) d’un bilan de tout ce qui a été dit lors des conférences précédentes. Ne pas penser que qui que ce soit fera les choses à votre place, il faut se tirer du lot, utiliser les technologies disponibles, entretenir la fan base, etc. Si vous aviez manqué un conseil, cette conversation y remédie, mais elle reste tout de même très vague.
La dernière conférence, est pour le coup moins vague, puisqu’elle propose un focus sur Youtube, ses outils et ses opportunités, animée par Joroen Bouwman, responsable du management de Youtube Music au Benelux et dans les pays Nordiques. A l’aide d’un micro fixé à sa tête et de projections des plus explicites, le speaker relate les différentes voies du succès que propose la plateforme de vidéos. Bien que l’on sente une bonne dose de parti pris dans sa présentation le tout est efficace et de nombreux outils méconnus du public sont explicités. Certains chiffres sont d’ailleurs suffisamment équivoques : chaque jour, 400 ans de contenus sont ajoutés sur Youtube, autant dire qu’il faut vraiment tirer son épingle du jeu.
L’allocution est un peu écourtée en raison de retards sur le programme. Elle laisse place à un nouvel apéro sponsorisé et à la remise des VCAs 2014, récompensant les meilleurs clips luxembourgeois de l’année. Pour ma part je n’en vois que le début, puisque de l’autre côté de la rue, à la Rockhal, les concerts sont prêts à commencer. Je vous en parle dans mon prochain article…
Article et photos : Matthieu Henkinet