Ce soir, on change un peu de registre pour une musique plus orientée folk, bien que couplée avec du métal. En effet, le concert Chez Paulette regroupe trois groupes qui revendiquent des racines folk, celtiques ou encore pagan. Le premier groupe, Lune-A-Tics, est un groupe de pur folk aux consonances celtiques mais aussi médiévales tant du nord que du sud de l’Europe. Le second, Fenrir est un groupe métal mélodique où la musique est mêlée à des sonorités celtiques grâce au chant ou encore aux violons. Le dernier, Drakwald est quant à lui dans un registre plus sombre entre voix gutturales, flutes ou cornemuse.
Ce sont les Lune-A-Tics qui ouvrent le bal avec leur folk endiablée. Le groupe interprète des compositions personnelles mais aussi des textes traditionnels qu’ils ont mis en musique tout au long de ces dix années d’existence (Ils les fêteront d’ailleurs le 7 février à Villers-Les-Nancy). Le quintet, multi-instrumentaliste, est composé de deux membres appartenant aussi aux Culs Trempés dont je vous ai déjà parlé précédemment, Romain et Loïc, et d’Emmanuelle, Wilfrid et Céline, ce soir remplacée par Jérémy. Je suis principalement venu pour eux et je ne suis pas déçu. Elevé aux sonorités de la musique celtique depuis mon enfance et afficionado de musique du monde, j’adore ce style musical et quand il est bien interprété, pourquoi s’en priver ? Le groupe est au point, tant techniquement que musicalement et les sonorités me font voyager vers la Bretagne, l’Irlande, l’Ecosse mais aussi en Andalousie. Le concert sent la lande, bruyère et embruns, et ne manque que le ressac des vagues sur la grève. Chaque morceau est accompagné d’indications rythmiques pour les danseurs motivés qui occupent le devant de la scène de Chez Paulette, le public massé autour d’eux. On pourrait se croire dans les bals folks traditionnels qui essaiment partout en Bretagne. Gageons qu’un soit organisé à proximité un de ces jours ! Pendant 50 minutes environ, le groupe va ainsi enchanter le public et bien réchauffer les articulations et les gorges des spectateurs pour les deux groupes suivants.
C’est alors le tour de Fenrir de prendre pied sur la scène. Le groupe lorrain est un habitué de Chez Paulette et des concerts folk-métal de la région. C’est pour ma part la quatrième fois que je les vois sur scène. J’aime bien la fusion des sons celtiques et de la musique métal et même si les voix du métal symphonique à la Nightwish ou Tarja ne sont pas forcément ma tasse de thé, j’aime bien le rendu. Les cris des violons, associés aux résonnances métalliques des guitares, créent une mélodie qui n’est pas sans rappeler les épopées des livres de fantasy. Elfes, Nains, Humains et Orcs semblent courir et s’affronter à travers une lande infinie. Le groupe se démène sur scène et leurs costumes traditionnels donnent encore plus de volume à leur musique. Kilts, besaces, corset, robe blanches sont de rigueur et accentuent le caractère folk de la soirée malgré les nombreuses sonorités métal. Plus la soirée passe, plus les sonorités métal vont prendre le pas sur les sonorités folk et vont culminer avec Drakwald.
En effet, le dernier groupe à jouer ce soir, originaire de Tours, évolue dans le Melodic Death Folk Metal, autrement dit le mélange de sonorités folk jouées avec des instruments traditionnels (flûtes et cornemuse par exemple) et électriques plus traditionnelles dans le métal à coup de guitares électriques et de basse. On retrouve aussi des tenues plus classiques pour les métalleux. T-shirts noirs aux couleurs du groupe ou simple haut noir. Pour ce qui est de la musique, le style me rappelle un groupe allemand découvert au Sacrifest de l’asso Metalphizik à Souilly, Finsterforst. Le chant alterne entre grave et guttural et la vision de germains ou de vikings débarquant en hurlant de leur drakkar ne peut être évitée. Je regrette le côté plus authentique des tenues traditionnelles. Voir des musiciens en tenue « historique » est toujours divertissant et, comme je le disais pour Fenrir, donne un petit plus au spectacle. Le groupe dégage une impression de force et leur set est puissant de bout en bout pour le plus grand plaisir des fans du style présent Chez Paulette. Bien qu’ils soient peu nombreux, le public est regroupé à proximité de la scène et semble apprécier la prestation des groupes et repart enchanté à la fin du concert.
Il est temps alors de rentrer après une soirée folk rondement menée. Chacun a pu y trouver son compte et je rentre chez moi la tête pleine de sonorités celtiques, médiévales…
Article et photos : Cédric Mathias