Live Report : Sonata Arctica – Le Bataclan – 14 novembre 2012
Sonata Arctica repassait saluer la capitale française ce 14 novembre 2012, investissant le Bataclan bien rempli d’adeptes venus accueillir le metal des finnois.
Pour ceux qui me suivent depuis longtemps, Sonata Arctica est un groupe avec qui j’ai pu déjà beaucoup jouer au chat et à la souris. Le temps de la grâce avait débuté dès leur premier opus, Ecliptica, chef d’œuvre de speed metal débridé et empreint de bien belles idées. La suite, bien que sur plusieurs albums excellente, n’avait malgré tout été qu’une lente descente vers le mid tempo et un metal progressif parfois lassant. Leurs deux concerts joués presque jour pour jour à un an d’intervalle au Garage à Sarrebruck m’avaient achevé, à tel point que le titre de mon dernier live report à leur encontre portrait le doux nom des « fonctionnaires du metal ». Malgré tout, mon envie et mon amour déchu/déçu du groupe était encore grand et me poussait dans l’antre du Bataclan où chaleur et lumière m’attendaient. Pour rappel à ceux qui s’étaient arrêtés (il y a longtemps maintenant – 2007) en cours de route, Elias Viljanen, guitariste de son état, est le remplaçant du metalleux à cheveux rouges et esprit complètement frappé Jani Liimatainen. C’est clairement la raison du divorce entre le groupe et de nombreux fans, à l’image de ceux qui quittèrent le navire en même temps que Tarja saborda Nightwish. Mais bref, la soirée est consacrée aux barbus de Sonata Arctica, emmenés par un Tony Kakko plutôt bien en forme, jonglant avec toujours autant d’adresse un pied de micro en main.
Une intro et deux chansons plus tard, on peut tout simplement bénir les p’tits gars de nous offrir un Black Sheep épique et bien orchestré. Alone in Heaven et Losing my Insanity assurent la promo du nouvel opus Stones Grow Her Name, paru en mai 2012. Vieux comme nouveaux morceaux, la horde de chevelus (mais les nanas itou) reprennent en chœur l’ensemble, bien agités par l’élan de décibels bienvenus. La setlist est pour le coup excellente, basculant d’un album à l’autre avec nonchalance et équilibre, The Gun, Broken et I Have a Right complétant le premier tour de chauffe. Sonata Arctica nous gratifie ensuite d’un passage en acoustique introduit par la jolie ballade Tallulah (loin d’être ma préférée, mais pour le coup très réussie !). Le Bataclan peut se targuer de bénéficier d’une reprise de Bon Jovi, un Wanted qu’il entonnera d’ailleurs à pleins poumons. Le rythme débridé reprend alors sous les traits de Paid In Full, tiré de leur cinquième album Unia. Autre grand moment du concert (pour les vieux briscards comme moi) l’enchaînement Replica/Fullmoon toujours du plus bel effet, avant un très bon Don’t Say a Word. On se retrouve finalement bien trop vite avec l’éternel Vodka de fin (sans doute un hommage aux soiffards de Korpiklaani) en regrettant le temps filé trop vite.
Même si le groupe s’est assagi et a perdu en jeu de scène, à l’exception de Tony Kakko resté seul maître à bord, Sonata Arctica bénéficie d’un son et lumière de belle qualité, d’une setlist bien maîtrisée et reste un excellent groupe de metal avec lequel j’ai eu grand plaisir à renouer, à l’image d’une vieille amitié déchue qui reprend au détour d’une pinte de bière ! Cheers !
Article : Ugo Schimizzi