Where Is My Mind ? Telle est la question que nous ont soumis ce lundi 11 novembre les Pixies, dans la salle de la Rockhal à Esch-Sur-Alzette, chez nos voisins luxembourgeois.
Et bien je peux vous répondre sans hésiter, mon esprit était bien au Luxembourg, pour leur concert. Et laissez-moi vous dire qu’il ne fallait pas être épileptique ni cardiaque pour ce show.
Tout commence par une première partie assurée par As Able As Kane (aussi abrégé AAAK !). Après une petite discussion par hasard avec Neil, le guitariste, l’accès au pit est ouvert. Le groupe prend place et ne nous laisse même pas le temps de comprendre ce qui se passe. Le ton est donné : ce sera musclé. Le batteur est en transe et les lumières puissantes lui donnent ce look de vampire déchaîné, la voix forte du chanteur est contrebalancée par la voix féminine du groupe pour une osmose saisissante.
Les sons électro/clavier donnent une parfaite cohésion au son. Tiens un regard de Neil qui m’est dédié… Il n’y a pas à dire, leur Haka est au point.
Entre temps la salle s’est remplie d’une population de tous âges et de tous horizons, du vieux briscard fan depuis toujours, à la génération « Fight Club ».
Et là, la fourmilière s’active. la scène est remplacée par un mur de « loupes grossissantes » qui va donner la part belle aux jeux d’éclairages. La batterie des Pixies trône fièrement au milieu de la scène n’attendant plus que la formation. La salle commence à montrer des signes d’excitation. Les artistes entrent en scène…
Une chose est sûre avec les Pixies, c’est que les chansons sont rythmées et incroyablement courtes. La fameuse énergie du punk féroce se déverse sur nous et on en prend plein les esgourdes. Le rythme est effréné, les chansons s’enchaînent, Black Francis nous régale des ces hurlement primaux tout en finesse qui viennent vous serrer le cœur pour vous dire « on est là ».
Si je devais définir ce que j’ai vécu hier soir… Je dirais que j’ai arpenté des montagnes russes de rythmiques avec un tracé particulièrement sinueux. Les instruments hurlent à l’unisson et d’un coup le silence reprend ses droits, laissant place à une ambiance lumineuse feutrée, avec poursuite sur le solo du moment. Mais attention cela ne dure que quelques secondes et le réveil sonne de nouveau après ces quelques instants de répits.
Puis vient Bagboy, la première nouvelle chanson du groupe en neuf ans, une leçon de rock en bonne et due forme. Avec une intro « électro », troublée petit à petit par le rythme de David Lovering à la batterie, à laquelle s’ajoute la basse de Paz Lenchantain, rejointe par la guitare de Joey Santiago pour enfin s’unir avec les voix de tout le groupe. Une chanson qui prend aux tripes.
Sans s’en apercevoir, le rythme s’est assoupli, les chansons renouent avec le rock paisible, comme pour nous amener à nous recueillir. Le feulement de la basse apaise jusqu’à nous faire rentrer dans une dernière transe avant le grand final.
Soudain, on sort de sa torpeur aux premiers riffs du tant attendu Where is my mind. La foule est survoltée, le son du ride vient inexorablement vous cueillir où que vous soyez dans la salle, la guitare résonne, la voix est posée, le contrat est rempli. Nous venons d’être intronisés au Fight Club.
Article et photos : Yvan Cauvez