Live Report : Lenny Kravitz – Zenith de Nancy – 22 juin 2012
De retour sur les routes pour la suite de son Black And White America Tour, Lenny Kravitz nous a fait l’honneur, ce 22 juin 2012, de nous accorder une soirée dans son emploi du temps. Il nous a donc donné à tous rendez-vous au Zenith de Nancy et, devinez quoi ? Nous étions présents !
En ce mois d’octobre… Je vous demande pardon ? Juin ? Vous en êtes certains ? Non parce que le temps, les températures tout ça… Ah. Bon d’accord. Je recommence alors excusez-moi.
En ce mois de juin 2012 (non vraiment vous en êtes sûrs ?), de grands évènements ont lieux tout autour de nous. Le froid et la pluie ne quittent pas notre région. L’équipe de France de football se fait, une fois de plus, mettre dehors lors d’une compétition internationale et, fait bien plus important, Lenny Kravitz se produit à Nancy, au Zenith plus précisément.
Inutile de présenter le personnage si ce n’est qu’il s’agit de l’un des musiciens les plus influents de ces 30 dernières années. Oui, rien que ça. Auteur, compositeur, producteur, chanteur, musicien multi-instrumentiste et, depuis quelques temps, acteur à ses heures perdues, Mr Kravitz est tout simplement partout. Alors oui, me direz-vous, nombreux sont ceux qui en font autant, sinon plus que lui, c’est vrai. Mais combien le font bien ?
En 22 ans de carrière, Lenny Kravitz a su s’imposer dans un paysage musical de moins en moins varié avec des compositions intelligentes, techniques mais toujours abordables. On ne présente plus ses succès comme Again, Fly Away ou encore Are You Gonna Go My Way. Chacun de ses concerts déplace les foules et, pour ceux d’entre vous qui se demanderaient encore pourquoi, je vais tenter ici de vous donner une petite explication.
Après une première partie de folie assurée par Skip The Use (et qui fera l’objet d’un prochain article), c’est aux alentours de 21h15 que les lumières s’éteignent et que l’immense drap noir, dissimulant un écran géant, tombe. Immédiatement la salle est baignée d’une puissante lumière blanche qui, j’imagine, donne pas mal de fil à retordre à nos amis photographes. C’est avec Come On Get It que Lenny fait son entrée sous les acclamations et les hurlements d’une foule qui n’en peut plus d’attendre son idole.
Affublé de ses traditionnelles lunettes noires, Lenny Kravitz parvient, malgré tout, à communiquer énormément d’émotions à son public. Là où l’accessoire aurait plutôt tendance à lever une barrière s’il était porté par n’importe qui, il prend ici une toute autre dimension, faisant complètement parti de ce personnage emblématique. Aucun doute, Lenny Kravitz est un véritable artiste qui n’a pas besoin de vous regarder dans les yeux pour vous coller des frissons.
Le plus surprenant pour moi, je dois bien l’admettre, est le niveau sonore de l’ensemble. Habitué des concerts métal et des festivals, je n’imaginais pas trouver une telle puissance dans le son d’un concert de Lenny Kravitz. Une discussion avec quelques habitués m’apprendra, plus tard dans la soirée, qu’il s’agit là d’une constante à chaque prestation de l’artiste. « Ca joue fort et c’est plein de lumière ». Voilà le résumé que l’on m’en a fait.
Mais revenons-en à nos moutons. La soirée se déroule sans accroc. Lenny est proche de son public et, s’il reste relativement silencieux entre les morceaux, il n’en cache pas pour autant son émotion à la réaction positive du public. Les nombreux remerciements et applaudissements adressés à ce dernier en témoigneront tout au long de la soirée.
Infatigable, il ne cesse d’arpenter la scène tantôt pour aller à la rencontre de son audience, tantôt pour discuter ou jammer avec un membre de son groupe. Et quel groupe ! On compte un guitariste soliste, une bassiste, un batteur ainsi qu’un excellent trio de cuivres/percussions/chœurs parmi lesquels se trouve celui qui devrait être notre fierté nationale : Ludovic Louis, un excellent trompettiste ayant accompagné, entre autres Florent Pagny (oui bon…) ou Raul Paz pour ne citer qu’eux.
La soirée se poursuit au rythme des plus grands titres de Lenny. Si la tournée est censée promouvoir son dernier album « Black And White America », la setlist qui nous est présentée ne comprend, en tout et pour tout, que trois titres issus de ce disque (Come On Get It, Black And White America et Stand). Le reste sera une compilation de ses chansons les plus connues telles que Where Are We Runnin ou I’ll Be Waiting qui fera office de premier rappel.
Voilà plus d’une heure et demie que le concert se déroule et, malgré cette impression persistante d’être encore au début du concert, Lenny annonce la dernière chanson : Let Love Rule. Alors qu’il s’apprête à l’achever, Kravitz décide qu’il est temps de présenter les membres de son groupe, leur offrant à chacun une petite session solo. Il est ensuite l’heure, pour lui, de s’adonner à son bain de foule habituel. Celle-ci est en délire, Lenny se promène librement parmi ses fans, serrant des mains au passage et invitant tout le monde à reprendre en chœur les paroles « We got to let love rule ». Ce n’est qu’après un total de 25 minutes que le groupe s’avance en bord de scène afin de tirer une dernière révérence et d’essuyer une dernière salve d’applaudissements lancée par un public en standing ovation qui aura bien du mal à quitter la salle.
Avant ce concert, je faisais parti des sceptiques. Ceux qui s’imaginent que, avec le nombre d’albums vendus, le nombre de tournées sold-out réalisées et les multiples récompenses reçues, il est impossible que Lenny Kravitz soit resté lui-même. Je me vois désormais forcé de l’admettre. La générosité dont il a fait preuve ce soir, la qualité de la prestation et l’émotion qui transpirait de la moindre note de guitare, la moindre vibration de corde vocale, ne trompent pas : Lenny Kravitz est sans conteste l’un des plus grands artistes de sa génération.
Article : Dom Panetta
Photos : Cedric Mathias – son site