Lundi 11 novembre 2013 – 20h00, nous voici à nouveau dans la salle de spectacles du Seven Casino à Amnéville, pour le Guitar’s Festival que nous couvrons en intégralité. Ce soir c’est Larry Carlton qui officie.
Changement radical d’ambiance pour ce concert plutôt intimiste. Le public prend place sur les chaises installées pour l’occasion. Le carré VIP se remplit peu à peu.
Après avoir pris mes marques (je dois être le seul photographe accrédité ce soir), j’attends l’entrée en scène de Larry Carlton, sur le bord de la scène.
Peu après, devant une salle comble, début du concert avec l’interprétation de trois morceaux hyper soft. Carlton est seul à la guitare. Un exercice particulièrement difficile qu’il maîtrise parfaitement. Dommage qu’un maudit téléphone portable ait fait des siennes.
A noter que Larry Carlton fera tout le concert sur cette fameuse guitare Gibson qui porte son nom, ou plutôt son surnom « Mr335 ». Cet objet magnifique qui sonne à merveille, est reconnaissable entre mille, à son grain très bluesy (même modèle à la base que la « Lucille » de BB King).
Après ce préambule, entre en scène Travis, le Monsieur Groove de la soirée. Le morceau en duo basse/guitare qui va suivre est plein de charme. C’est soft, mais ça balance bien. Ah oui, petit détail, il est assez rare de retrouver sur la même scène le père et le fils. C’est bien ce qui s’est passé ce soir. Car Travis Carlton est bien le rejeton de Larry. Le talent est héréditaire, visiblement.
Puis c’est au tour de Marcus Finnes de faire son apparition. Il s’installe derrière ses fûts, et là ça décolle pour de bon. Ce gars a tout pour plaire. Il est débordant de dextérité, de finesse et de puissance. Le batteur de jazz idéal, quoi.
Pour finir, c’est Dennis Hamm qui vient compléter l’équipe, au clavier, sur le morceau suivant. Tout est OK, la musique peut tourner à plein et bien rond, telle une horloge suisse qui ne se dérègle jamais.
Nous avons affaire à des musiciens excellents qui supportent un Larry en grande forme et très sympathique. Les morceaux se déroulent jusqu’au quart d’heure « hot » de la soirée. C’est alors Travis qui ouvre le feu avec un solo de basse exceptionnel plein de groove et de fougue. Puis c’est l’explosion. Là c’est Marcus qui cause. Et quand Marcus cause, on écoute. Laissez-moi vous dire que lorsque ce batteur, jusque-là si soft et posé, dans sa posture de gendre idéal, décide de lâcher les chevaux, on a intérêt à mettre la ceinture. C’est un déluge de mesures décalées, asymétriques, de nuances, ponctuées par les interventions des autres musiciens « hyper en place ». Le tout est d’une précision chirurgicale à couper le souffle. Même Larry n’en revient pas. C’est dire. Enchaîner là-dessus est, de son propre aveu, très délicat.
Quelle humilité de la part de cet homme qui a joué sur un nombre incalculable d’albums (jusqu’à cinq cents par an) et qui a accompagné les plus grands, dont Steely Dan, Billy Joel, Quincy Jones et Michael Jackson. Et encore, ce n’est rien à côté de sa discographie en solo. Une montagne de musique dont une vie entière ne suffirait pas à en faire l’ascension. Chapeau bas, Monsieur Carlton pour votre carrière et ce concert qui ne la déshonore pas.
Fin de la soirée, sortie de scène pour Larry et ses compagnons, sous les applaudissements chaleureux d’un public debout.
Une référence discographique pour terminer. L’album Take Your Pick – en duo avec le guitariste Tak Matsumoto, a remporté le « Grammy Awards 2011 » dans la catégorie du Meilleur Album Pop Instrumental.
Article et photos : Manu D’Andréa