Live report : Heymoonshaker + Soul Rebels – L’Autre Canal (Nancy) – 7 mai 2013
Le 7 mai dernier, le festival Nancy Jazz Pulsations en compagnie de l’Autre Canal à Nancy avaient la bonne idée de nous donner un aperçu de cette 40ème édition du festival qui se profile en octobre prochain. Rendez-vous était donc pris avec The Soul Rebels Brass Band et Heymoonshaker pour un premier départ vers la Nouvelle Orléans.
20h31, la petite salle de l’Autre Canal est à peine remplie, les lumières s’éteignent…
C’est le duo anglais Heymoonshaker qui lance la soirée. « Nous sommes là pour vous rendre heureux ce soir, si vous n’êtes pas heureux après le concert, venez nous le dire ! » annonce Dave Crowe, le « beatboxer » du groupe, dans la langue de Shakespeare.
Le duo est formé d’une guitare voix et d’un beatboxer donc, et ça fonctionne ! Dès les premières notes, le public les suit. Dans la fosse, ça hoche de la tête, ça tape du pied… les deux anglais entraînent la salle (qui s’est remplie en deux morceaux) avec eux.
Au chant, Andy Balcon rugit presque, de sa voix rauque et éraillée, quand les morceaux s’emballent, pendant que son « meilleur ami », Dave, accompagne les sons qu’il produit de gestes frénétiques. Le style du duo est quasi indéfinissable, entre blues, dubstep parfois, et un peu de rock aussi… Eux appellent ça du « beatbox blues ». Un genre unique et atypique.
Dave propose ensuite une expérience surprenante et saisissante, après avoir lancé un « I love you ! » à la foule. Il invite le public a fermer les yeux et se laisser porter… Par les sons qu’il produit ! Difficile de décrire la sensation une fois les yeux fermés, mais c’est vraiment impressionnant, tellement la palette de sons qu’il propose est large !
Au milieu du set, le duo anglais appelle les Soul Rebels à venir partager la scène avec eux, pour « un petit grand boeuf » (en français dans le texte).
La salle s’enflamme, tape des mains, siffle… La magie de la rencontre des 2 univers opère !
Les Soul Rebels repartent en coulisses attendre leur tour et le duo britannique reprend la scène. Le set se termine (50 min, on aurait bien pris un peu de rab’!) sous le signe toujours du « bonheur », le leitmotiv de Dave, qui aura décidément fait le show, et qui promet à ceux qui viendront les voir après le concert un « free hug »…
C’est a nouveau une salle a moitié vide qui accueille les huit membres du groupe Soul Rebels lorsqu’ils investissent la scène. Pourtant, d’entrée de jeu, les musiciens de la Nouvelle Orléans démarrent fort, avec une reprise d’I like to move it (référence au roi lémurien de Madagascar ?…) Les cuivres font résonner les amplis. Pas de temps morts, les morceaux suivent, reprenant au passage quelques bouts de classiques funk, de Stevie Wonder à James Brown…
Dans une lumière chaude, orangée, le groupe fait monter la température de la salle. La deuxième partie du set est principalement musicale. Alignés sur le devant de la scène, les musiciens offrent même au public des petites chorégraphies. On voulait passer sous silence le moment un peu gênant où un spectateur, qui n’en était visiblement pas a sa première bière, s’est invité sur scène pour faire les chœurs…jusqu’à ce qu’il nous contacte via facebook. Loin d’être alcoolisé, le mélomane avait été invité par le groupe à participer à la chanson, étant un grand adorateur de leur musique et ayant fait plus de 1000 km pour assister au concert. Comme quoi, on peut se tromper, la musique fait vibrer bien plus qu’on ne le croit !
Mais on soulignera que les deux anglais d’Heymoonshaker (encore eux) se sont glissés dans la foule pour profiter de la musique des américains et qu’ils se sont bien secoués, presque à s’en déboîter la tête… Avant de rejoindre le groupe sur scène pour un Get On Up repris à l’unisson par le public… Qui s’emballe et qui aurait fait un final parfait !
Mais les Soul Rebels continuent avec une reprise funky de Sweet Dreams… Puis sur un rappel, après avoir été acclamés par la salle, composée, en cette veille de pont de mai, d’un public de tous âges.
Pour ceux qui auraient raté cette soirée blues/funk, ou pour ceux qui en redemandent, deuxième session, du 9 au 19 octobre prochain, au festival Nancy Jazz Pulsations, placé cette année sous le signe de la Nouvelle Orléans.
Article : Manuella Binet