Live Report : Giedré – Les Trinitaires (Metz) – 11 avril 2013
Giedré, de son nom, s’est produite jeudi 11 Avril 2013, dans nos chers Trinitaires de Metz, devant une foule bien hétérogène, après avoir bravé la pluie et le froid qui semblaient jusqu’à ces derniers temps ne plus vouloir nous quitter. Et en cette soirée, la chaleur que cette artiste à la folie et au dynamisme débordants réussit à amener avec elle le temps de quelques chansons, fut réellement la bienvenue.
Ne connaissant pas l’artiste, ce fut une grande surprise de découvrir autant de légèreté et d’humour. Conduisant à travers guitare et clavier des paroles à la fois aussi cinglantes et aussi joliment tournées et n’ayant la moindre retenue sur quelque sujet que ce soit, Giedré se veut d’une originalité fraîchement inqualifiable et inédite. Et peut-être un peu folle aussi.
De l’inattendu en veux-tu, en voilà, chaque chanson est un renouvellement, un nouveau coup bas à ceux qui vivent leur vie aux pensées bien rangées. Ses textes ne sont pour autant pas une découverte pour tout le monde, puisque une partie conséquente du public déjà converti n’hésite pas à la suivre dans son délire sans fin. Ce qui n’est d’ailleurs pas réellement surprenant étant donné la proximité qu’elle entretient avec son auditoire, en particulier avec des transitions d’autant plus plaisantes pour leur penchant sarcastique et plus vrai que jamais à l’égard de ses confrères chanteurs dépassés, sur-popularisés, un peu trop cliché…
Giedré et son style décalé, personnage à part entière, mais surtout une voix si merveilleuse qu’elle parvient à vous faire fredonner des refrains plus incongrus les uns que les autres. Entourée de cadavres de baigneurs, en troubadour moderne elle chante son désir d’être un homme (pisser debout), des histoires de ver de terre et de cancer… Elle se joue de tout, et surtout de tout ce que le commun des mortels n’ose se jouer et préfère taire, et ce d’une manière très humoristiquement littéraire.
Bref, Giedré, c’est de la bonne humeur de la seconde où commence le concert jusqu’à la dernière. La jolie blonde a cet incroyable pouvoir de faire tout oublier le temps d’un show d’une simplicité plus que déroutante et en ces temps où les bombes explosent au coin des rues, où rien ne va, où on a tous trois cents raisons de mourir chaque jour, Giedré, elle, est un médicament musicale à elle toute seule et si vous ne l’avez pas encore vue et que vous souhaitez vivre heureux, ne serait-ce qu’encore un peu, courrez, vous ne serez pas déçus !
Article : Lauriane Fox