Alors que la techno revient en force sur les ondes, me remémorant mes délicieuses 90’s, c’est tout naturellement que le Magazine Karma s’est intéressé au phénomène Gesaffelstein qui posait ses platines aux bord des rives de Nancy, à l’Autre Canal ce 7 février.
Léonie Pernet, la femme qui jouait de la batterie debout, et ce n’est pas un détail pour nous, a mené à la baguette la première partie. A noter que cette musicienne de talent a également fait partie à ses heures perdues du groupe Yuksek.
Alternant solo de batterie aux frappes chirurgicales et passage au synthé/voix, elle a su nous emmener dans son monde psychédélique, savant mélange entre les années folles parisiennes et les 70’s.
Une chevelure à la Zach de la Rocca, la désinvolture d’un Gainsbourg couplée à une voix feutrée sont les ingrédients formant ce melting pot détonant, aussi envoûtant et déroutant qu’un morceaux de Bang Gang et Robert Francis réunis.
Un véritable uppercut musical, à vous estomaquer sur place !
C’est à 22h, sous les « Gesa » scandés par le public chauffé à blanc, qu’une mélopée annonce l’entrée en scène du chef d’orchestre de la soirée.
Seuls les nyctalopes pouvaient apercevoir son visage enjôleur à peine éclairé par le retour de ses écrans pendant les six minutes de l’Intro.
Une mise en scène nous invitant à nous concentrer sur l’essentiel : Sa Musique !
Aux premiers flashs lumineux, son allure de jeune premier se révèle enfin au sommet de son pupitre géant.
Le public très hétérogène se retrouve immédiatement au diapason des coups de semonces lâchés par notre maestro.
Le son est ciselé, précis comme un rasoir et il est impossible de ne pas se laisser envahir par les vibrations ahurissantes délivrées par les basses.
La rythmique lancinante évoquant une version électro du « OM » des yogis, vous plonge inéluctablement dans une transe quasi mystique.
À 22h30, la cadence s’accélère et effleure les 200 BPMs, me rappelant mes années « Manu le Malin ». A de telles vitesses, la frénésie s’empare du public déjà survolté.
Le paroxysme de la soirée est atteint au milieu de décors virtuels baroques, parfois composés de fractals et sous les spots de lumières dignes de la Twenty Century Fox. Le tout est parfaitement synchronisé à l’oeuvre de notre Cantare moderne.
L’after prolongera cette soirée jusque 2H du matin et aura raison des derniers « teuffeurs ».
Une chose est sûre, Gesaffelstein, compositeur des temps modernes est bien lancé pour marquer sa génération.
Article & Photos : Yvan Cauvez