Live-report : Franz Ferdinand – Electric Brixton (Londres) – 20 août 2013
Quelques jours avant la sortie de leur quatrième album, le groupe écossais Franz Ferdinand a offert le privilège à quelques centaines de fans de découvrir leurs nouveaux titres en avant-première, en live, à Londres et à Glasgow, là où ils ont débuté.Quatre ans. C’est le temps qu’auront attendu les fans de Franz Ferdinand pour retrouver les sonorités rock, pop, funk, dance, si propres au groupe. Ce quatrième album enfin disponible à l’écoute confirme que l’attente valait le coup. Et c’est sur scène qu’Alex Kapranos (chant, guitare), Nick McCarthy (chant, guitare, claviers), Bob Hardy (basse) et Paul Thomson (batterie) comptent bien le prouver.
Mardi 20 août, au sud de Londres, la petite salle de l’Electric Brixton accueillait donc Franz Ferdinand, pour un concert « privé » : les fans présents devaient avoir été tirés au sort pour espérer assister au show.
Après une première partie sympa des Primitive Parts, contrariés par les micros mal réglés, place donc au groupe écossais, heureux d’être là, à n’en pas douter. Le concert débute avec le très bon Right Thoughts, Right Words, Right Action, titre éponyme du nouvel album. D’entrée de jeu, le ton est donné. La foule danse joyeusement, Nick en profite même pour se jeter dans le public à la surprise générale, guitare à la main, après la première chanson…Ambiance ! Alex, qui attendra lui la toute fin du concert pour sauter à son tour dans la foule, harangue les premiers rangs, sautille sur place, comme à son habitude. Les nouvelles chansons côtoient les anciennes, Alex mouille avec ferveur son affreuse chemise et sa guitare, Nick enchaîne les pas de danse, Bob arpente le côté droit de la scène d’avant en arrière en rythme et Paul, caché derrière les claviers au fond de la scène, gratifie la salle d’un sonore « Soooorry ! » lorsqu’il se trompe d’ordre dans la setlist, sous le regard d’abord interrogateur puis amusé de ses trois compères (provoquant ainsi un éclat de rire général dans la salle, définitivement acquise à la cause du groupe).
Les chansons se succèdent sans temps mort dans une ambiance fiévreuse. Le public a à peine le temps d’acclamer les quatre musiciens. Mais la grande nouveauté, c’est la place que prend désormais Nick dans le groupe et sur scène. Alors qu’il n’était auparavant qu’une voix de chœur (en plus d’être un très bon musicien, capable d’alterner guitare et claviers sur la même chanson), il chante désormais des couplets entiers seul, remercie le public, soutient vocalement Alex sur tous les refrains… Et lui sauve même parfois la mise (dure dure la note du « sweet sweet love » sur Love Illumination pour Alex). Un peu comme si Nick avait lentement acquis le statut de co-leader du groupe avec Alex, à force de talent.
Après un mémorable Take Me Out, chanté à l’unisson par le groupe et les fans, à en donner des frissons, un toujours énergique Jacqueline (qui ne figure d’ailleurs pas sur la setlist du concert, mais qui a pourtant bien été jouée), This Fire enflamme définitivement le public (oui, elle était facile, celle-là), qui reprend en choeur le refrain, qu’Alex lui fait répéter encore et encore. La salle se calme un peu, quand résonnent les notes plus pop de Walk Away, de Stand Of The Horizon, et de Fresh Strawberries, superbe chanson mélancolique sur la mort, où les voix d’Alex et Nick se mêlent parfaitement. Le groupe n’oublie pas non plus de jouer les fameuses Ulysses, Do You Want To et No You Girls, qui remportent toutes un franc succès auprès du public. Trois chansons pour le rappel (peu être un peu mou comparé au reste du set), le salut théâtral habituel du groupe avant sa sortie de scène et les lumières se rallument.
Sur les 19 chansons jouées pendant le concert, 8 sont tirées du nouvel album, qui en compte au total 10, et qui est, il faut le souligner, très bon, à la hauteur du premier et du troisième opus du groupe. Si le thème de ce nouvel album est la mort (que l’on retrouve dans les paroles de Fresh Strawberries et Goodbye Lovers & Friends notamment), les morceaux sont comme toujours chez Franz Ferdinand entraînants, voire souvent dansants. Un paradoxe assumé par le groupe, dont c’est un peu la marque de fabrique. Mention spéciale à Bullet, Right Action et Goodbye Lovers & Friends.
Le retour des ces quatre là fait vraiment plaisir et cet album est à découvrir absolument, en attendant de les retrouver sur scène. Vivement la tournée !
Article : Manuella Binet
Photos : Ugo Schimizzi – Photos tirées du live de Franz Ferdinand au Festival Rock en Seine 2013
et la setlist du concert, par Manuella Binet :