Live Report : Festival Le Bal des Petits Hommes Verts – 26 juillet 2013
Ce vendredi 26 juillet, le Magazine Karma, partenaire fidèle au poste de Zone 51 venait prendre son bain de soleil annuel en Alsace pour le festival Le Bal des Petits Hommes Verts, renaissant un an après le dernier épisode du festival Lez’Arts Sceniques. En route pour une journée musicale en compagnie de Tryo, Alborosie, Les Ogres de Barback et d’autres talents !
Ce vendredi 26 juillet, c’est avant tout les orages que nous avons fui en quittant dare dare la Lorraine, direction Sélestat, en Alsace, en passant par les vertes Vosges. Arrivée triomphante à Sélestat en tout début d’après-midi, où les petits hommes verts ont déjà mis le grappin sur la ville.
Des affiches en 4×3 quadrillent les lieux, tandis que des pancartes indiquent la direction à suivre pour rencontrer l’équipe du festival, ses parkings et ses espaces bucoliques. Zone 51 a cette fâcheuse tendance de toujours aussi bien préparer le terrain de ses visiteurs, quels qu’ils soient !
15h30, ouverture des portes. En route donc pour une petite centaine de fidèles pour un après-midi fort en chaleur. Plus de trente degrés au compteur, un site en éclosion, il en faudrait bien plus pour arrêter les Alsaciens de Claudio Capéo. Régional de l’étape, originaire de Cernay, le quintet ne fait pas pour autant figure de débutant.
Leur parcours laisse d’ailleurs songeur quant à l’évolution rapide du combo. Deux albums – El Vagabond en 2010 puis Miss Mondo en 2012 – quelques premières parties notoires – Yannick Noah, John Buttler Trio, Thomas Dutronc – voilà Claudio Capéo en marche pour distiller sa chanson française sauce reggae sur la France. En tout cas, l’équipée musicale a fait son job sérieusement ce vendredi à Sélestat, la foule grossissant régulièrement depuis 16h.
Sur scène, ça chante, ça danse, ça bouge, les instruments et les musiques s’entrechoquent. C’est frais, vivant, rythmé, de quoi lancer pour le mieux cette belle journée !
Détour rapide par le carré presse/VIP histoire de se rafraichir un poil avant d’attaquer le deuxième groupe de la journée et nous voilà reparti sur le site des Tanzmatten, toujours aussi accueillant.
On enchaîne à 17h00 avec Broussaï. Deuxième groupe français sur une journée quasi exclusivement hexagonale, Broussaï revendique son appartenance à un reggae français dans la droite lignée de Dub Inc et Danakil. Effectivement, sur scène, dans les sonorités comme visuellement, on ressent les mêmes sensations que les groupes précités.
Pas désagréable, mais pas vraiment novateur non plus.
18h30, loin de faiblir, la chaleur invite maintenant sur les terres alsaciennes le quatuor familial des Ogres de Barback.
Bientôt 20 ans au compteur pour le groupe et toujours autant l’envie de jouer. Formation quelque peu inédite, les Ogres de Barback se produisent aujourd’hui avec une batterie en fond de scène et peu de décor, après leur tournée gigantesque de ces derniers mois. Il semble qu’un peu de pression soit aussi retombé et on assiste à un concert un peu plus « rock » dans l’attitude et les chansons. Les Ogres, toujours aussi facétieux, nous proposent également une chanson fraîchement mise en musique, Rue de Panam, qui – on en est sûr – devrait avoir un beau succès !
Ce sera durant une conférence de presse organisée en compagnie de Tryo que nous écouterons la fin du concert, ponctué de la belle reprise – habituelle – de Bérurier Noir : Salut à Toi. Et bien salut à toi les Ogres et à la prochaine !
20h15. La foule, déjà bien nombreuse, scande le nom du plus reggaeman des Italiens. Alborosie s’apprête à rentrer sur scène. On en profite d’ailleurs pour saluer tout le talent de l’organisation et des bénévoles de Zone 51 qui tiennent à merveille le timing, enchaînant sur une même scène, prestation d’un groupe et changement de plateau en un temps record, le tout avec un son de qualité.
L’ambiance vert jaune rouge est à son sommet quand entre Alborosie dans son univers, toutes dreads dehors. L’artiste délivrera 1h30 de son efficace et de sourires, en compagnie de The Shengen Clan qui l’accompagne dans les sons et chœurs. Un beau moment, même si désormais, les quelques 7000 festivaliers (et oui !) n’attendent plus qu’une chose : l’entrée en piste de Tryo.
Au cœur de la nuit Alsacienne (ou presque, il était 22h00 en vrai), c’est bien 7300 personnes et quelques qui hurlent à l’apparition du quatuor Tryo – le bien nommé. Très beau succès pour une première orchestré par Zone 51, qui peut donc être fier de la suite des Lez’Arts Sceniques.
En 1h30 de concert, Tryo fera l’unanimité, revisitant les vieux succès – à commencer par Yakamonéyé – tout en assurant la promotion de leur petit dernier, Ladilafé, dont la chanson éponyme m’a une fois de plus foutu la chair de poule tout du long. Décidés à parler un maximum entre les chansons, nos trois chanteurs et Danielito leur fameux percussionniste chilien ont le sourire aux lèvres et ne cachent pas leur plaisir de réaliser un concert supplémentaire.
Le public en redemande, chante Pour un flirt avec la crise, L’hymne de nos campagnes, C’est du roots et le medley aux innombrables vieilleries en satisfera plus d’un, mézigue en tête ! Bref, Tryo montre une fois encore qu’il a marqué plusieurs générations et que leurs vingt ans approchant ont laissé chez beaucoup de très bons souvenirs !
Léger décalage horaire suite au débordement de Tryo qui ne voulait décidément pas quitter la scène, c’est peu après minuit que vient le moment d’assister au dernier concert de la soirée. Hilight Tribe a réussi à captiver nombre de festivaliers restés pour un dernier tour de piste. Et quel tour de piste ! Le groupe captive les spectateurs présents, balançant pleine tête leur trance roots dont les vibes ont longtemps fait vibrer le site de Sélestat.
Didgeridoo, percussions, chant, le combo d’Hilight Tribe a donné des ailes aux corps fatigués et tannés par le soleil. Une ambiance démente, des sonorités envoûtantes pour finir en beauté cette journée passée au Bal des Petits Hommes Verts.
Une nouvelle fois, le Magazine Karma repart heureux de son voyage en terre alsacienne et prépare déjà son prochain déplacement en octobre, pour le Rock Your Brain Fest. Un week-end pour faire la fête, entre une journée metal dominée pour le moment par la venue des excellents Suicidal Tendencies et une journée punk en compagnie des Ramoneurs de Menhir et de nos copains des Sales Majestés. L’automne risque d’être tout aussi chaud !
Article : Ugo Schimizzi
Photo : Juliette Delvienne