Nouvelle tournée pour le groupe Editors et passage obligé par la capitale hexagonale. Pour l’occasion, le Trianon est plein comme un œuf ce 21 octobre 2013 et nombreux sont les Parisiens à être déjà présents à l’heure de la première partie assurée par les Belges de Balthazar.
Habitués des festivals, grandes dates en plein air et premières parties des poids lourds Franz Ferdinand et Muse, le groupe a depuis laissé passer deux albums, le départ de son guitariste et membre fondateur Chris Urbanowicz et l’accueil pour le suppléer de deux nouveaux membres, faisant de la formation un nouveau quintet.
Avant cela, Balthazar prend à la parole, dès 19h. Egalement composé de cinq musiciens, dont une violoniste et chanteuse, le groupe a été très apprécié du public et n’a pas manqué de rappeler repasser quelques mois plus tard, seuls, toujours dans cette salle du Trianon. Evidemment, les musiciens ont séduit avec leur rock alternatif, largement enrichi de guitares et de sons de synthé. Jinte Deprez, guitariste et principal chanteur, ne manquant d’ailleurs pas d’arpenter la scène tout en distillant ses mélodies.
Une partie de la foule semble apprécier en connaisseurs, attendant les chansons phares du combo. Bon set, court et entraînant, permettant d’entrevoir avec envie toutes les capacités de cette formation née au début du millénaire. A revoir rapidement !
Changement de plateau et arrivé peu après 20h30 des Anglais de Editors. Mur de fumée, lampes rondes composées de leds et peu de lumière de face. En fond, Sugar installe une ambiance pesante, allant crescendo à mesure que le public entre dans l’ambiance. Tom Smith donne le ton, se trémousse, joue avec son micro et se tortille sur scène tandis que ses acolytes, plongés dans la torpeur et les ténèbres, exécutent leur partition avec sobriété et efficacité.
Sur la vingtaine de titres joués, sept proviennent de leur dernier opus, The Weight of your Love, quelque peu chahuté par les médias, notamment pour ses faiblesses mélodiques. En live, force est de constater que les compos marchent mieux, emmenées par l’engouement du groupe, bien aidé par un public en forme, plus spécifiquement sur les titres A Ton of Love et Formaldehyde, enchaînés. L’ambiance est délétère, étrange, forte et planante. Le travail au niveau des lumières et intéressant, captivant tout en laissant la majeur partie du temps la formation dans l’ombre des éclairages et noyés dans une fumée épaisse.
Cependant, les musiciens ne cachent pas leur plaisir, bien que ne communiquant que peu entre les chansons mais proposant un set carré et de qualité. Deux faux départs sur Honesty en fin de set finiront également de toucher le public, avant que ce dernier ne reprenne en chœur le refrain du morceau.
Le nouveau morceau Nothing feint de clore le concert, entre ultime soubresaut et claire beauté au piano, installé sur la scène. C’est finalement le puissant Papillon, tiré de leur précédent album In This Light and on This Evening, paru en 2009 qui s’occupe du final, dans une version longue bienvenue. Le titre, excellent dans sa version studio est ici poussé dans ses retranchements, porté par le groupe et les fans en parfaite communion. On entrevoit alors une autre facette bien plus énergique d’Editors et on se dit qu’un concert complet à ce rythme vaudrait également le coup d’être vécu ! En attendant, belle soirée gérée avec brio par le groupe et visiblement très appréciée de son public !
Article et photos : Ugo Schimizzi