Live Report – Dropkick Murphys – Hellfest 2012
« Let’s go Madness »… ainsi va l’humeur des Dropkick Murphys. Ce soir, nous avons le droit à un laisser aller complet à la chanson, un lâcher prise total devant une foule bien garnie. C’est bel et bien le groupe de punk américain qui était programmé ce week-end au festival Metal Hellfest.
Qui a dit donc que le Festival Hellfest n’était pas pour l’ouverture d’esprit ? Voilà donc que la troupe du Massachusetts From Boston assène sa musique déglinguée à 220 bpm en pleine tête des festivaliers. Premier soir, vendredi, une pluie fine mais tenace transforme le champ de bataille en champ de boue, excellent pour la peau, un peu moins pour le moral. Qu’importe, le combo, emmené par le chanteur acrobate Al Barr, n’attendra pas la deuxième chanson pour vriller définitivement les tympans de la foule. Que l’on se rassure, avec de très appréciables mélodies et non un simple bruit environnant un peu lourdingue.
Usant du banjo comme de la batterie, les Dropkick Murphys sont à l’aise, équipés de pneus secs ou pneus pluies et livreront un concert d’une quinzaine de titres, parmi lesquels le toujours aussi efficace Johnny, I Hardly Knew Ya. Le groupe profite bien entendu de la possibilité de conquérir un nouveau public en jouant notamment le titre éponyme de leur dernier album, « Going out in Style ». Bien que celtique et, punk oblige, le concert est assez ramassé, tout en énergie et en mouvements sur la scène. Le public se retrouve ainsi aux rappels avant d’avoir pu comprendre la déferlante d’origine irlandaise. Plus habitués aux reprises de The Pogues ou de The Dubliners, nous avons la joie de découvrir une version très Punk Rock du titre TNT de AC/DC plutôt revivifiant.
C’est enfin leur hymne attendu qui conclut le tour de piste. I’m shipping up to Boston, initialement paru en 2005 sur le cinquième album studio du groupe, intitulé « The Warrior’s Code », a été revisitée en 2008 pour le cinéaste Martin Scorsese. En effet, la chanson est utilisée dans le désormais célèbre film Les Infiltrés, remix plutôt très (trop ?) exact de la production honkgonkaise Infernal Affairs de Andrew Lau et Alan Mak parut lui en 2002. Pour l’occasion donc, lifting complet, ajout de guitares, basses et batterie afin de sonner plus rock que folk. Formule validée qui vaut au groupe un gain de reconnaissance sur une scène plus large… et finalement un passage en 2012 au Hellfest.
Un intermède bienvenu donc parmi les hordes de metalleux et une place tout à fait justifiée et maitrisée pour un groupe dont le live est une des principales raisons de vivre.
Article : Ugo Schimizzi
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