Le 11 Février, l’association Monolithe organisait un concert à l’Autre Canal. Au programme ce soir là à Nancy, math rock français et post rock américain avec les groupes Jean Jean et Caspian.
Une belle affiche pour qui aime le genre, presque trop belle pour un mardi soir et alors que j’arrive sur place (un peu tôt, certes), je commence à craindre pour l’affluence. Mes doutes s’évanouissent vite, puisque quelques minutes plus tard, le hall se remplit.
Le temps de croiser quelques têtes connues et serrer quelques mains qu’une voix se fait entendre au dessus de toutes les autres « JEAN JEAN VA COMMENCER ». Tout le beau monde s’engouffre sans résistance dans la salle pour y découvrir le groupe déjà sur scène, tout sourire et saluant les entrants.
Le trio guitare / batterie / synthés fait rapidement place à la musique dans une ambiance tamisée.
Le son sature sur le premier morceau mais est rapidement corrigé, laissant au public le soin d’apprécier le groupe à sa juste valeur.
Il faut dire que Jean Jean est bluffant, aussi bien dans son jeu très carré que dans le choix de ses rythmiques, le groupe est capable d’aligner des sonorités se rapprochant du rock 90s, du punk, du metal, n’hésitant pas à placer des touches électroniques mais tout en gardant toujours un fond post rock.
Des musiciens sans frontières qui semblent s’éclater sur scène jusqu’à la dernière note et lâchant face aux applaudissements insistants à la fin du set un rieur « Non non, c’est vraiment fini, mais il y a Caspian après vous savez, c’est bien aussi ».
La salle se vide en direction du bar, et quelques discussions autour de la qualité musicale des français plus tard une voix se fait à nouveau entendre « CASPIAN VA COMMENCER ». Pas de détour, la fosse s’emplit en quelques minutes.
Les Américains montent sur scène dans le silence et débutent leur set avec un titre de leur album Waking Season, Fire made flesh. L’ambiance est tamisée mais la première chose frappante avec ce groupe est leur « existence » scénique, qui ne se caractérise pas forcément par du mouvement à tout va et un jeu de scène mais plutôt par le ressenti qui s’en dégage. Le post rock est un style caractérisé par son calme et souvent qualifié de déprimant et planant, ici Caspian se démarque du son de ses albums et propose une alternative énergique ce qui est loin de déplaire.
Côté setlist le groupe a choisi un mélange adroit de compositions de ses différents albums. Un choix qui dans ce registre musical ou les morceaux durent souvent plus de sept minutes dans des ambiances particulières s’avère primordial.
Sept titres s’enchaînent avant que le groupe ne quitte la scène, le public peu décidé à laisser la soirée se terminer si vite les acclame alors jusqu’au retour des musiciens pour un rappel. Il faut dire que Caspian en a gardé sous le pied, puisque suivent deux monuments de leur discographie Some are white light et Sycamore. Cette dernière se clôt avec tous les musiciens martelant des éléments de la batterie dans un final explosif duquel le public semble avoir du mal à se remettre alors que les lumières s’allument à nouveau dans la salle.
Article & photos: Matthieu Henkinet