Live Report : Alt J – Rockhal – 19 juin 2013
Depuis la sortie de leur premier album « an awesome wave » il y a tout juste un an, les quatre anglais d’Alt J croulent sous les compliments. Face au public de la Rockhal, ils ont tenu leur réputation ce 19 juin 2013.
Alt J, une vague de douceur
Ils sont entrés et ont quitté la scène de la même manière, discrètement, en faisant un triangle avec leur doigts. ∆ (prononcé Alt-J), c’est le symbole de ces quatre musiciens venus tout droit de Leeds. Un raccourci clavier pour nom de groupe, premier indice de l’originalité qui caractérise ces anglais.
Il faisait une chaleur d’été étouffante dans la Rockhal box, quand Alt J a investi la scène, presque une heure après la première partie, un groupe définitivement pop-folk baptisé Mikhael Paskalev (merci Guillaume W !). Si le style de leurs prédécesseurs était facile à identifier, c’est loin d’être le cas du groupe de Joe Newman, le chanteur d’Alt J. Pop, certainement, mais il y a bien plus d’influences dans la musique des anglais.
Il y a un an, la sortie de leur album An Awesome Wave faisait d’eux le groupe phénomène du moment. Une réputation qu’ils doivent désormais assumer sur scène. Au Luxembourg, ils se sont montrés à la hauteur. À peine montés sur la scène à la décoration épurée, voire minimaliste (seuls les panneaux de tissu en fond rappellent la pochette de l’album), Joe et Gus entament un a capella magnifique. Il y en aura beaucoup d’autres pendant le set, tant la voix est au cœur des chansons du groupe. D’ailleurs, Joe Newman possède le genre de voix que l’on identifie en quelques secondes quand on la connait. Suave, chaude, mais presque indescriptible.
Les chansons s’enchaînent très rapidement, sans temps mort. Gus, derrière son synthé, est le seul à prendre la parole pour remercier le public, tantôt en français, tantôt en anglais. Il tentera même quelques mots d’allemand qui raviront les germanophones de la salle. La prestation du groupe est propre, mais sage, presque trop sage même. Joe Newman ne s’adressera pas au public, se contentant de sourires discrets, derrière son micro.
Et c’est sans doute cela qu’il manque à Alt J : la capacité à emballer le concert. Leur set est doux, parfois lent, comme sur Matilda, chanson plébiscitée et reprise en cœur par le public « This is for, this is for… THIS IS FOR MATILDA ! ». Breezeblock sera l’autre grand moment du concert.
Trois quart d’heure après leur arrivée, les quatre anglais repartent en coulisses. Ils reviendront pour un rappel de 3 chansons, dont une jolie reprise de Real Hero, de College & Electric Youth, a capella. Finir sur la mélodie lancinante de Taro était un choix plutôt judicieux, mais quitter définitivement la Rockhal Box après seulement 55 minutes de set, a laissé un peu sur leur faim les 2000 spectateurs. C’est vrai que n’avoir à défendre qu’un seul album de 14 chansons, dont 3 intros d’à peine une minute, ne prend pas des heures. Mais le public venu applaudir le groupe au triangle en redemandait.
Et il pourra en avoir plus prochainement, car Alt J se produira sur les scènes de plusieurs grands festivals français cet été, notamment aux Eurockéennes de Belfort dans quelques jours et au Cabaret Vert, fin août.
Article : Manuella Binet