Interview : Within Temptation

Within Temptation revient aujourd’hui avec un album au titre emblématique Hydra, dont la sortie est prévue pour fin janvier 2014. L’Hydre de Lerne est une créature de la mythologie grecque antique : tuer l’Hydre de Lerne fut le deuxième des douze travaux d’Héraclès. Cette créature est décrite comme un monstre possédant plusieurs têtes, dont une immortelle et ses têtes se régénéraient doublement lorsqu’elles étaient tranchées. En attendant, Sharon Den Adel, la chanteuse et l’une des parolières du groupe, a répondu à nos questions.

Within Temptation est l’un des principaux représentants de la scène metal melodique actuelle. Tout comme Nightwish, Lacuna Coil ou encore Epica, il propose un metal symphonique, dominé par une front-woman charismatique. C’est en 1996 que le guitariste Robert Westerholt et la chanteuse Sharon Den Adel fondent le groupe aux Pays-Bas, après une première expérience au sein de The Circle. Très vite, ils sont rejoints par Jeroen van Veen à la basse et Martijn Westerholt aux claviers. L’assez brutal Enter (1997), leur premier album, bénéficie d’emblée d’un bon accueil auprès des médias néerlandais, ce qui leur permet de tourner au cours de l’été en Allemagne et en Autriche. Après une petite pause et de menus changements de line-up, les musiciens reviennent avec Mother Earth : sorti le 21 août 2001, il atteindra vite les têtes des charts des Pays-Bas, d’Allemagne et de Belgique.

Bonjour Sharon ! Parles-nous de votre dernier album appelé Hydra qui va sortir fin janvier 2014 !

Bonjour Nathalie ! Pour cet album, on a décidé de prendre d’anciens éléments et les ajouter à des nouveaux. On a surtout choisi de surprendre. On voulait expérimenter avec cet album et aller sur des terrains que nous n’avions pas explorés. Comme le hip-hop par exemple : personne ne s’attendait à ce qu’on choisisse de faire une collaboration avec un artiste hip-hop comme Xzibit. Après, il y a les éléments que nous avions déjà utilisés : le mélange de chant classique et le grunt ou le growl. (Ndlr : technique vocale qui confère à la voix un timbre guttural et caverneux)

Pourquoi avoir appelé cet album Hydra ?

Tout simplement parce qu’il y a cette créature sur la couverture : l’Hydre ! En terme de visuel, nous sommes très contents avec cette couverture et elle nous convient parfaitement. Je pense que je peux affirmer que c’est la couverture qui correspond le mieux à notre état d’esprit depuis le premier jour où nous avons commencé à faire des albums. Personnellement j’aime le fait que cela ressemble à une sorte de dessin.

 

Peux-tu nous dire comment s’est déroulée cette collaboration avec Xzibit ?

En fait nous cherchions un artiste hip-hop pour une chanson de cet album. Nous avions cinq chansons possibles en tête et nous avons trouvé que la voix de Xzibit correspondait le mieux pour l’une d’entre elles. Après cela s’est fait très vite, notre management le connaissait aussi et notre label a posé la question. C’est lui qui a écrit ses propres rimes pour cette chanson. Ce que je trouve normal, car son rap et ses rimes sont les signatures-mêmes du chanteur hip-hop. Nous lui avons donc laissé l’opportunité d’écrire ses propres lignes et son texte.

 

Il y a aussi un bon nombre de reprises comme chansons bonus sur cet album. Pourquoi ce choix ?

Nous avons choisi ces chansons car nous aimons l’énergie qui s’en dégage. Certaines sont plus lentes et les autres sont plus énergiques, mais les chansons comme celle de Lana Del Rey ou encore celle d’Imagine Dragons, sont des chansons que nous écoutons régulièrement. Ces chansons font partie d’un projet spécial et elles figuraient sur un album que nous avions vendu uniquement en Belgique et aux Pays-Bas. C’est pour cette raison que nous avons décidé de les ajouter ici : pour les faire parvenir aux autres personnes qui ne les avaient pas encore entendues. En plus, lorsqu’on les écoute, elles sont un peu comme des démos : elles ne sont pas surproduites.

On a d’ailleurs l’impression que vous continuez sans cesse de monter en puissance, y compris dans le son, qui s’est tourné vers du pop-metal très bien calibré mais peut-être avec moins d’âme. Est-ce qu’il y aura un jour d’autres chansons semblables aux compositions de Enter ou Mother Earth ou est-ce que vous allez continuer à évoluer dans votre son ?

Nous évoluons sans cesse, mais nous essayons tout de même de conserver un bon nombre d’éléments du passé. La musique et ses moyens de production changent sans cesse. Si je devais refaire un album comme Mother Earth, avec les mêmes capacités de production qu’à l’époque, j’aurais l’impression de faire dix pas en arrière.

 

Peux-tu nous parler de votre prochaine tournée en France ? Quels sont tes souvenirs de ta dernière tournée en France ?

Il y a six ou sept dates de prévues en France l’année prochaine, dont notamment un concert au Zénith à Paris.

J’ai plein de souvenirs ! Je me souviens d’une séance de signature où il nous a fallu une éternité pour arriver au point de rendez-vous, à cause des grèves. Je me souviens d’un concert à Toulouse qui avait lieu au Bikini, où il y avait une mère qui y a emmené son bébé. La tête du bébé disait clairement : « Je veux quitter cet endroit ! ». Ce qui était drôle avec le Bikini, c’était que dans notre hôtel, il y avait une piscine et je n’ai pas eu le temps d’aller me baigner juste avant le concert. Je me suis dit que j’irais après, mais en fait, on est parti juste après le concert, donc je suis restée sur ma faim. Ironie du sort, lors que le concert a lieu dans un lieu du nom du Bikini, tout de même (rires) ! Je me suis souviens aussi d’un concert à la Locomotive, où il faisait très très chaud.

 

A chaque fois que vous venez en France, les salles deviennent de plus en plus grandes. A quand un concert des Within Temptation à Bercy ? (18.000 personnes debout et 17.000 personnes assises)

Je ne sais pas, mais ce que je sais, c’est que nous ne faisons pas de concert pour des personnes assises (rires) ! Ce serait vraiment super ! A vrai dire, nous aimons aussi les petites salles. Nous n’avons pas l’intention de faire des salles de plus en plus grandes. Ce n’est pas notre but ultime en tout cas. Je pense que le Zénith ce sera déjà bien. Donc peut-être qu’on fera des salles plus grandes ou peut-être pas. Nous aimons les deux variantes.

 

Peux-tu nous parler de vos futurs concerts en France ? Vos shows sont toujours assez grandioses !

En fait, la semaine dernière, nous avons organisé une réunion pour parler de notre décor sur scène lors de cette nouvelle tournée. Il s’agit vraiment du bébé de Robert (ndrl : Westerholt, qui est son compagnon et l’un des membres fondateurs du groupe). Ce que nous faisons, lorsque nous pensons à notre prochain spectacle, c’est que nous nous asseyons tous ensemble et on fait du brainstorming avec du vin et de la bière. On ne sort de là que quand toutes les bouteilles sont vides. Le lendemain, on se retrouve au même endroit et on essaie de disséquer les idées notées le jour avant et on définit ce qui est réalisable ou pas. On part toujours d’une idée extrême et ensuite on essaie de l’adapter aux salles de concert. La prochaine tournée sera aussi très spectaculaire.

 

Quel est le rôle de Robert sur ce show ?

En fait, ce qu’il faisait tout au long de la préparation, c’est qu’il nous observait sur scène. Comme nous faisons cela depuis quelques années, nous ne voyons plus vraiment les détails. De plus là, nous avons ajouté un nouveau guitariste et un nouveau batteur et Robert est là pour rendre le tout cohérent.

Y a-t-il une potion magique aux Pays-Bas qui crée des groupes de metal symphoniques aux chanteuses charismatiques ? Je pense notamment à vous, mais aussi Epica ou After Forever par exemple.

Ha, ha, je ne sais pas. C’est vrai que nous avons beaucoup joué aux Pays-Bas au début de notre carrière et cela était très nouveau à l’époque d’avoir une femme chanteuse dans un groupe de metal. Cela a peut-être donné envie aux filles de faire la même chose. Elles se sont peut-être dit «moi aussi je peux le faire ! ».

 

Toi qui es maman pour la troisième fois depuis deux ans, est-ce que ce n’est pas trop dur de concilier vie de famille et vie professionnelle?

Si bien sûr ! C’est un combat de tous les jours ! C’est très dur d’être sur la route. Je me dis cependant que je ne pourrais pas être « seulement » une maman à plein temps. Aussi, je ne pourrais pas seulement ne faire que de la musique tout le temps. Je passe donc mon temps à trouver le bon équilibre entre les deux. Dès que je sens que l’une ou l’autre partie se sent lésée, j’essaie de réparer au plus vite.

 

Comment te sens-tu par rapport à Nightwish et à leur choix de nouvelle chanteuse? On a l’impression que l’importance donnée à vos tournées en France suit celui de Nightwish avec un an de décalage. Vous faites quasiment les mêmes salles de concert à un an d’intervalle.

C’est vrai ? Je n’en avais pas conscience ! Floor Jansen est vraiment un très bon choix. Je sais qu’elle peut chanter de façon classique mais qu’elle peut faire du growl aussi. Je suis vraiment très contente pour elle, car je sais qu’elle réalise son rêve.

 

Nous avons aussi une question rituelle que nous posons à toutes les personnes lors de nos interviews : préfères-tu les Beatles ou les Rolling Stones ? Et pourquoi ?

J’aime les Beatles pour leurs chansons et les Rolling Stones pour leur look !

 

Pour toi, nous avons fait une petite variante de cette dernière question : préfères-tu Metallica ou Iron Maiden? Et pourquoi ?

Nous avons joué avec les deux et franchement je suis incapable de choisir ! Tu me demandes de choisir entre les deux meilleurs, c’est hyper dur !

Propos recueillis par : Nathalie Barbosa

Concerts en 2014 :

22 avril – Toulouse / Le Bikini
24 avril – Lyon / Radiant
25 avril – Paris / Zénith
27 avril  - Nantes / Zénith
28 avril  - Lille / Aéronef

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