Depuis sa première apparition au tremplin Screaming Fields en 2010, organisé par le Centre de ressources de la Rockhal, le jeune quatuor indie-pop Tuys n’a jamais ralenti sa vitesse de croisière. Il célébrera la sortie de son deuxième EP « Carousel » le samedi 4 avril 2015 au Floor de la Rockhal, épaulé par District 7 (LU) et Balinger (FR).
« Carousel » est le second EP des Tuys, groupe qui a réussi à survivre à l’épreuve du temps, et dont les membres sillonnent les scènes du pays depuis quelques années déjà. Le nom de l’œuvre n’a pas été choisi au hasard; il fait référence au constant cheminement du groupe et à la recherche d’eux-mêmes en matière artistique. S’y mélangent souvenirs de première jeunesse et nouvelles expérimentations sonores qui témoignent d’une évolution et d’une remise en question permanentes, à l’image de la carrière du groupe et de la vie en général, qui se retrouvent toujours autour du même noyau central, un peu comme un manège. On leur a parlé de leur cheminement, de leur nouvel EP et de leurs projets ici.
Bonjour ! Ma première question va peut-être vous surprendre, mais en écoutant votre nouvel EP, qui est très différent du premier, je me suis demandé si vous jouiez toujours vos premiers morceaux sur scène. Est-ce le cas ?
Tun Biever (chant et guitare) : C’est une très bonne question ! Avant de répondre à cela, je dois préciser qu’on avait joué les morceaux du précédent EP deux ans avant de les enregistrer et ensuite, après avoir sorti le premier EP, on les a joués encore pendant deux ans. On les a joués donc quatre ans en tout. En plus, ces quatre années n’étaient pas nos quatre années de 22 à 26 ans, mais nous avions de 13 à 17 ans sur ce laps de temps. Cela fait une grosse différence ! Il y a des morceaux qu’on continue de jouer car nous aimons l’interaction qu’ils provoquent avec le public. « People » fait partie de ces morceaux-là, mais il y a aussi « Wombatgirl » par exemple. On peut en parler désormais, car « People » figurera à la fin de notre setlist lors de la sortie du nouvel EP et il sera légèrement réinterprété dans notre nouvelle direction musicale. On ne l’a pas entièrement réécrit mais juste légèrement adapté.
Vous existez depuis 2007, donc si mon calcul est bon cela fait 8 ans que vous existez officiellement en tant que « Tuys », ce qui est une performance à votre âge. Je vous donne la possibilité de parler avec votre ancien « vous », vous lui dites quoi ?
Sam Tritz (chant et guitare) : Personnellement je ne pense pas que j’aimerais le conseiller, car je ne voudrais rien changer à ce qui s’est passé dans ma vie. Nous avons commencé très jeunes et on a sûrement fait beaucoup d’erreurs, mais je pense que nous avons su en retirer le meilleur.
Tun Biever (chant et guitare) : Comme on a commencé très tôt à harceler les médias afin de pouvoir passer notre musique à la radio et d’essayer de passer à la télévision, aujourd’hui on a pas mal d’expérience et de contacts. Aussi, les gens qui nous ont connus très jeunes à la télévision, pensent souvent que nous sommes restés les petits garçons de l’époque, c’est assez marrant.
Justement, comme on parle du fait que cela fait 8 ans que vous existez, vous n’avez jamais voulu abandonner en cours de route ?
Tun Biever : Non, il y a eu un moment où on ne jouait plus tellement, mais c’était une phase.
Sam Tritz : On n’est pas encore dans cette phase critique de nos existences où on doit faire un choix important pour nos vies, à savoir si on veut se professionnaliser dans la musique ou faire un métier « normal ». Nous irons à l’université dans deux ans seulement, on a donc le temps d’y réfléchir.
Tun Biever : Pour être honnête avec toi, on n’essaie de ne pas trop penser à ça. Secrètement on espère ne pas devoir choisir.
Quel est le concert qui vous a le plus marqués ?
Sam Tritz : Pour moi, je pense que ce sera quand on a fait la première partie des The 1975. J’ai vraiment adoré jouer pour eux, car en plus ce sont vraiment des artistes que j’admire. Je connais leurs albums par cœur. Ça reste un super souvenir et le public était fantastique. Sinon, j’ai aussi beaucoup aimé la première partie qu’on a faite pour les The Kooks.
Tun Biever : J’ai bien aimé le concert qu’on a fait à Charleville-Mézières. C’était un tout petit concert sur une mini-scène, mais surtout on était tous ensemble dans la voiture à faire les cons et on partait à la conquête de la France ! (rires !)
Quel est votre objectif premier pour l’année 2015 ?
Tun Biever : D’abord nous allons mettre l’accent sur la sortie de cet EP, bien entendu, et ensuite on aimerait bien jouer le plus possible. On aimerait dans l’idéal jouer à l’extérieur des frontières luxembourgeoises et aller plus vers la Grande Région. Il y a peut-être une ouverture pour le Royaume-Uni en septembre. A suivre donc !
Je vous donne la possibilité de faire la première partie d’un concert de votre choix, vous choisissez qui comme artiste ?
Tun Biever : Je pense que je choisirais les Foals sans hésiter !
Sam Tritz : Si on n’avait pas déjà fait les The 1975, je les prendrais sans hésiter. D’ailleurs ils nous doivent quelque chose : leur management nous avait coupé notre set lors de notre première partie pour eux. (rires !)
Tun Biever : On a la chance d’avoir le groupe Balinger de France qui fait la première partie de la sortie de notre EP. On est des grands fans et on leur avait demandé sans grande conviction. On est donc ravis qu’ils soient ce soir-là avec nous et on serait contents de leur rendre la pareille !
Pouvez-vous me parler un peu du concept du nouvel EP et dans quelles circonstances il est né ?
Tun Biever : Il a commencé à germer quand nous étions dans le sud de la France. Au début, on se forçait à écrire, mais on a compris à nos dépends que cette méthode ne fonctionnait pas pour nous. On a donc arrêté pour s’y remettre naturellement deux semaines plus tard et là les mélodies, les refrains et mêmes les textes sont venus naturellement. L’EP parle un peu de ça. Il parle de cette recherche de nous-mêmes, de l’inspiration et le cheminement qui nous y a menés.
Sam Tritz : On avait cette idée un peu folle qu’on devait absolument trouver notre son. Nous voulions trouver dans quelle direction nous voulions aller. On recherchait un idéal qui n’existait pas en fait ! On était un peu naïf, j’avoue. On s’est rendu compte que plus tard qu’on ne se réveille pas un matin en ayant trouvé son style. On ne se rendait pas compte que notre style, c’est justement cette évolution !
Le premier single « Dance », c’était une évidence ?
Tun Biever : On a hésité entre « About to Go » et « Dance » en fait. Finalement après le travail fourni au studio d’enregistrement, on a décidé de prendre « Dance » car le refrain est pour nous plus entrainant. Il y a deux grandes parties sur cet EP : une partie plus sage et une partie plus « rough ». Cependant dans les morceaux plus sages, dont « Dance » fait partie, tu retrouves un peu des éléments qui rappellent la partie plus sauvage. C’est nous, quoi. On est les deux !
Vous avez participé à beaucoup de tremplins. Est-ce que vous conseillez cette méthode aujourd’hui aux jeunes groupes qui veulent se faire connaître ?
Tun Biever : Absolument ! On a la chance d’avoir de nombreux tremplins au Luxembourg et ils t’offrent une grande plateforme pour te faire connaître du public. Il faut saisir ces opportunités !
Une dernière question avant de terminer : notre question rituelle. Beatles ou Rolling Stones ? Et pourquoi?
A l’unanimité : Les Beatles !
Tun Biever : Ils sont plus versatiles et ils ont beaucoup évolué avec le temps. On essaie nous aussi de tendre vers ce même modèle.
Propos recueillis par : Nathalie Barbosa