Interview : Steel Panther 

Penchons-nous un peu sur ce style pailleté et androgyne, qui est le glam rock. De Marc Bolan (du groupe T. Rex) à David Bowie à son époque Ziggy Stardust, le glam rock a accéléré un bon nombre de carrières, dont la plupart se sont plus apparentées à des étoiles filantes. Qui se souvent aujourd’hui de The Glitter Band, Gary Glitter ou encore de Slade ? Style provocateur par excellence, il permit l’émergence du punk britannique et inspira un bon nombre d’artistes aux USA comme Alice Cooper, Kiss ou Mötley Crüe.

Steel Panther sont les dignes héritiers de l’époque glam rock à Londres et glitter aux Etats-Unis, phénomène essentiellement londonien tout de même qui de 1970 à 1975 a mis fin à l’ère psychédélique. Ils était à l’Atelier le 8 février dernier pour un concert à guichets fermés. Pour ceux qui ne les ont jamais vus sur scène, vous avez loupé un show haut en couleurs et riche en éléments kitsch et glam, comme par exemple un ventilateur dédié à Lexxi Foxxx, le bassiste du groupe, juste pour faire virevolter ses longs cheveux longs tout le long du concert. Ils repasseront par la France, le 10 mars à Toulouse au Bikini et le 11 mars à Paris au Bataclan, pour donner une dose de paillettes aux récalcitrants. Stix Zadinia, le batteur de la panthère d’acier, nous a offert un peu de son temps et aussi une aspirine.

Bonjour Stix !

Oui, allô ! (voix endormie)

Je te réveille, on dirait ?! Tu vas bien ? Que fais-tu aujourd’hui ?

Oui, je me suis réveillé il y a pas longtemps et j’ai une vraie gueule de bois ce matin. Aïe ! Je suis à Copenhague là et hier soir nous avons fait un concert à Hambourg. On a conduit toute la nuit et aujourd’hui, on est ici. Là je pense que je vais aller prendre un peu l’air et me taper un gros Big Mac, car c’est vraiment le truc idéal quand tu es encore bourré de la veille !

Tu m’étonnes ! Bon revenons un peu en arrière, veux-tu ? Vous vous êtes appelés Metal Skool, Metal Shop et Danger Kitty avant de vous appeler Steel Panther. Pourquoi avoir changé de nom ?

Les anciens noms n’étaient vraiment pas cools. « Steel Panther » c’est vraiment un nom cool et qui en jette. On a essayé pas mal de combinaison de noms et quand on a trouvé celui-ci, on est tous tombé d’accord et depuis on l’a gardé. Je pense qu’on a toujours été les Steel Panther mais qu’on n’avait juste pas trouvé le nom adéquat auparavant.

Donc vous ne changerez plus votre nom maintenant ?

Non, on est les Steel Panther et on restera les Steel Panther.

Je sais que vous parlez très librement de sexe en général et pendant vos concerts. Vous venez d’un pays qui est somme toute assez prude. Comment sont les réactions aux Etats-Unis lors de vos concerts ?

C’est vrai qu’en Europe on parle plus librement de sexe. Aux Etats-Unis les gens sont assez, euh comment dire…, coincés ! Nous essayons pendant nos concerts de leur faire ouvrir les yeux et de les mettre à l’aise concernant ce sujet en particulier. C’est vraiment fun de parler de sexe, c’est aussi très fun d’avoir des relations sexuelles et on leur dit que s’ils ne le font pas, ils ratent quelque chose de super !

Vous êtes un peu les prêtres du sexe alors ?

Des prêtres ? Non, je ne pense pas, car il y a cette notion de célibat (rires). Je dirais plus des messagers du sexe ou des apôtres du sexe. Ou alors des prophètes du sexe (rires) !

C’est sympa ça comme non pour un prochain album : « Sex prophets » ?

Effectivement (rires) ! J’aime beaucoup cette idée, même si elle me rappelle les Lostprophets, que je n’aime pas du tout !

Parle-nous un peu de la couverture de votre nouvel album, sorti en janvier 2014. C’est un peu de la provoc’, non ?

Non, pas pour nous (rires) ! On voulait donner le nom «All You Can Eat » à cet album et on a commencé à réfléchir au dîner le plus connu dans l’Histoire et on a tout de suite pensé à la Cène de Léonard de Vinci. Par contre, nous en avons fait une version plus Steel Panther, en y ajoutant des pizzas et surtout de belles femmes dévêtues.

Pourquoi l’avoir appelé «All You Can Eat » ?

C’est une expression très commune aux Etats-Unis. En fait, avec cet album, on voulait donner tout ce dont l’auditeur avait besoin à volonté : pour les yeux et pour les oreilles !

Vous auriez pu l’appeler « All Inclusive » aussi…

Oui, mais il n’y aurait pas eu cette connotation sexuelle qu’il y a dans « All You Can Eat ».

Vous avez partagé la scène avec vos idoles Mötley Crüe. Comment était-ce ?

C’était vraiment trop cool. Un jour tu es un fan et le lendemain tu es son égal sur scène. C’était vraiment génial et on en est très fier. On est aussi parti en tournée avec Def Leppard, qui est vraiment le groupe le plus cool du monde, après Steel Panther bien sûr !

Si tu pouvais repartir en tournée avec un groupe, n’importe lequel, tu choisirais qui ?

Je pense que je repartirais avec Def Leppard. On a vraiment passé de très bons moments ensemble.

Que penses-tu de la chirurgie esthétique ? Vous devez en parler entre vous, comme Michael Starr (ndlr : le chanteur du groupe) utilise du Botox…

En fait, je m’en fous un peu. Si ça le chante d’utiliser du Botox et bien qu’il le fasse ! Moi j’ai un visage quand même assez masculin, je pense que j’aurais l’air ridicule si j’en utilisais !

Ton vrai nom c’est Darren Leader. Qui es-tu vraiment Stix Zadinia ou Darren Leader ?

Je suis Stix Zadinia, mais il n’y a pas vraiment de différence. Je suis dans la vraie vie comme je suis sur scène. En tout cas, je ne fais pas de différence entre les deux.

Enfin, notre question rituelle : préfères-tu les Beatles ou les Rolling Stones? Et pourquoi ? 

Les Beatles avaient les meilleures chansons. Ils ont écrit des chansons que les groupes ne peuvent pas écrire. Les Beatles ne sont vraiment pas normaux ! Encore aujourd’hui, tout le monde essaie de les imiter. C’était les premiers et les meilleurs.

Propos recueillis par : Nathalie Barbosa