Interview : Scott Mayo
Scott Mayo est un musicien acclamé en provenance directe de Los Angeles qui vient de sortir son deuxième album Testimony cet été 2013. Testimony est, comme son titre l’indique, le témoignage de l’expérience de Scott en tant qu’homme et en tant que musicien, père et ami, amant et confident. L’ambiance de l’album a une saveur très Motown, R&B et pop. On y retrouve un parfait mélange entre paroles sincères, production sophistiquée, voix fortes et vulnérables. L’attitude de Scott, qui a toujours été très proche des gens, sans oublier ses textes très sensibles rendent Testimony accessible à un public très large.
« Laisse ta vie nourrir ta musique et non l’inverse !»
Testimony apparaît 10 ans après le premier album instrumental jazzy Low Angle View de Scott. Ici on retrouve un type d’album totalement différent. Une sacrée prise de risque pour Scott, qui est plus populairement connu en tant que saxophoniste, mais aussi en tant que chanteur professionnel. Avec Testimony, Scott est le chanteur principal sur chaque chanson. Sa voix forte de ténor se prête bien au large éventail de l’album, variant les émotions et le tempo. Les fans des talents instrumentaux de Scott vont pouvoir se réjouir lorsqu’ils l’entendront jouer du saxophone, flûte et piano sur l’album. En pleine promotion de ce dernier, il a gentiment accepté de répondre à nos questions.
Bonjour Scott ! Peux-tu nous raconter combien de temps tu as investi dans le projet Testimony et qui joue sur cet album ?
Bonjour Nathalie et merci pour ton intérêt pour mon nouvel album ! J’ai commencé cet album il y a maintenant quatre ans. Quatre longues années de processus du début jusqu’à la fin ! J’ai beaucoup de chance car j’ai beaucoup d’amis, dont beaucoup sont de très bons musiciens, qui font partie de cet album. Il y a les batteurs Ricky Lawson, Dave Karasony, Land Richards et Michael Shapiro, Mitchel Forman et David Delhomme au synthé, les guitaristes Fred Clark et Morris O’Connor, Alexx Daye et Valerie Pinkston, mon fils Michael Mayo comme chanteur et choriste sur certaines chansons, Lee Thornburg, Andrew Lippman, Jamelle Williams en section de cuivre. Il y a aussi les bassistes Calvin Turner et Hussain Jiffry et le percussionniste David Leach qui ont enrichi l’album avec leur talent. J’adore ce que chacun d’entre a ajouté. L’album entier est plein d’amour car ce sont tous de grands amis que je connais depuis des années.
Cet album arrive sur le marché 10 ans après ton album instrumental Low Angle View. Pourquoi ce changement de direction ?
Le changement de direction, je crois, était une intervention divine. Chaque fois que j’ai essayé d’écrire une chanson instrumentale, comme celles sur Low Angle View, j’étais victime d’un black-out de l’écriture immédiat. Je m’arrêtais un peu et puis je revenais au piano et ces belles paroles sont venues à moi naturellement. Après quelques expériences de ce genre, je me suis rendu à l’évidence et j’ai poursuivi dans la direction dans laquelle j’avais été amené. Je crois que cela reflète mon évolution musicale et personnelle. Depuis l’album Low Angle View, je me suis mis à chanter de plus en plus et le chant m’a donné un point de vue musical inédit. De plus, j’ai été encouragé à faire plus de chant par des amis et de grands chanteurs comme James Ingram et Michael Bolton. En fait, ce sont ces deux chanteurs qui m’ont vraiment fait faire plus de chant en m’autorisant à chanter quelques chansons à différents moments de leurs spectacles. Michael est allé jusqu’à me donner libre-chant, lorsqu’il quittait la scène pour ses changements de tenue. Après le spectacle, nous discutions de la façon dont j’avais chanté et il partageait quelques critiques très constructives concernant mes performances. Je serai toujours reconnaissant envers lui pour son soutien sans faille et ses encouragements.
Tu es assez connu en tant que saxophoniste dans ce métier. Est-ce que tu voulais aussi être connu en tant que chanteur ?
Pour moi, le but de cet album est de partager ma musique avec le monde. Je pense que ma musique colle bien à notre époque et je crois aussi que chaque chanson peut être une bénédiction pour la personne qui l’écoute. Je chante, j’écris, je joue, je produis parce que c’est le premier don que Dieu m’a donné, mais aussi parce que cela m’apporte beaucoup de joie. Oui, une joie sincère ! J’aime faire partie du processus créatif. Être un musicien est une chose très honorable et je suis très fier d’être libre de pouvoir créer de la musique. Mon espoir est de trouver un public qui appréciera la musique à tel point qu’il voudra en parler à leurs amis et ces amis voudront en faire part à leurs amis.
En écoutant ton album, j’ai aussitôt pensé à Michael Jackson sur certains titres. T’a-t-il influencé ?
Michael Jackson a eu une influence énorme sur ma vie en tant que musicien. Le premier disque que j’ai acheté était celui des Jackson 5, quand j’étais un gamin et je n’ai pas cessé d’aimer Michael Jackson depuis. Je n’ai jamais eu la chance de travailler avec lui, mais beaucoup de mes amis l’ont fait, donc dans un sens, je me sens lié à lui. En même temps c’est difficile de ne pas être influencé par lui. Il était une personnalité artistique gigantesque. J’ai aussi été fortement influencé par Stevie Wonder, Carole King, Donny Hathaway et beaucoup trop d’autres. C’est important pour moi de rester ouvert à de nouvelles choses, sinon je n’évolue pas. Il y a tellement de la musique incroyable dehors et il y a toujours quelque chose de nouveau à apprendre.
Tu as travaillé avec CeeLo Green, Mariah Carey, Usher, Blake Shelton, Shakira, Stevie Wonder, Bonnie Raitt, Michael Bolton, Sergio Mendes, Earth Wind & Fire. As-tu une anecdote à propos de ces stars ?
Je n’ai rien de particulier à raconter, mais je dirai que j’ai été très chanceux d’avoir non seulement beaucoup travaillé, mais aussi de l’avoir fait avec des gens formidables ! La plupart des artistes avec lesquels j’ai travaillé ne sont pas que des personnes talentueuses, mais ce sont surtout des personnes de qualité et c’est ce qui ne rend leur musique encore plus spéciale.
Y a-t-il une personne avec qui tu as particulièrement aimé travailler?
Earth, Wind & Fire ! Quand j’étais au lycée, j’avais leurs posters collés au plafond de ma chambre, de telle sorte que c’était la première et la dernière chose que je voyais tous les jours ! J’avais l’habitude de dire à tous mes amis que j’allais jouer avec eux un jour – même si personne ne me croyait à ce moment-là. Mon rêve est devenu réalité ! Être le joueur de saxophone dans Earth, Wind & Fire et faire partie d’une si grande lignée musicale était presque trop beau pour être vrai ! Ils m’ont merveilleusement bien traité et m’ont laissé beaucoup de place pour étendre mes ailes musicales. J’ai joué, j’ai chanté sur les albums et j’ai aussi eu l’honneur d’écrire pour eux. Faire partie d’une telle excellence en terme de musique était juste incroyable !
Une nuit à Tokyo, après avoir joué « After The Love Is Gone », je me tenais à côté d’un des membres fondateurs d’Earth, Wind & Fire Monsieur Maurice White et j’ai joué cette section solo incroyable à la fin de la chanson, je me suis retourné et j’ai regardé le groupe et c’est à ce moment-là où j’ai réalisé, « Waouh! Je suis dans Earth, Wind & Fire! » Ce fut le grand moment que je n’oublierai jamais !
Raconte-moi un peu ce que tu as fait depuis le début de cette année 2013 ?
2013 a été jusqu’ici une très grande année. American Idol, pour moi, cela va de janvier à juin, donc je suis assez occupé pendant cette période. Cette année était particulière, comme je mettais la touche finale à Testimony au cours de cette même période. Je ne sais vraiment pas comment j’ai fait les deux – mais Dieu merci je l’ai fait ! J’ai aussi joué sur un certain nombre d’épisodes de The Voice juste après American Idol terminé ainsi. Comme les deux shows sont terminés pour l’instant, j’ai été en tournée et j’ai écrit avec la légende brésilienne Sergio Mendes pour son nouvel album. J’ai aussi joué une séquence dans le film d’animation Rio. C’est beaucoup de travail mais je ne vais pas me plaindre. Je sais que la crise a aussi touché de nombreux musiciens, donc je suis très reconnaissant envers Dieu pour tout le travail qu’Il m’envoie.
Et que fais-tu les prochains mois ?
Pour les prochains mois, je vais commencer à faire la promotion de mon album. J’espère attirer l’attention de quelques journalistes comme toi, afin d’avoir la possibilité de jouer dans divers endroits à travers le pays et le monde. C’est un vrai défi de gérer son propre label et de faire l’autopromotion. Je n’ai pas la liberté financière d’un label important en terme de commercialisation, il est donc essentiel pour moi de promouvoir l’album de façon abordable et d’essayer d’obtenir les meilleurs résultats possibles. Cela prend un peu plus longtemps, mais je crois que le lien que je serai capable de créer avec le public sera beaucoup plus profond et durera beaucoup plus longtemps. Je pense qu’aujourd’hui les gens veulent soutenir les artistes indépendants. Ils ont juste besoin de savoir de quels artistes il s’agit et ce qu’ils font. J’essaie toujours d’encourager les gens à soutenir les artistes indépendants, car non seulement nous comptons sur le public, mais, très souvent, la musique est beaucoup plus sincère.
Quel a été le meilleur conseil qu’on t’a prodigué en tant qu’artiste ?
C’est drôle ! Le meilleur conseil que quelqu’un ne m’ait jamais donné dans ce milieu c’est : «Porte un pantalon confortable quand tu prends l’avion ! » J’étais sur le point de prendre l’avion sur ma première grande tournée avec Anita Baker et j’ai demandé à un ami ingénieur âgé quels conseils il pouvait me donner et c’était la première chose qu’il a dit! J’étais jeune et lui il était un vétéran, donc je l’ai écouté. Maintenant je mets toujours le même pantalon confortable pour les vols internationaux! En dehors de cela, un professeur de lycée m’a donné quelques conseils spécifiques liés à la musique. Il a dit, « Vis ta vie avec modération ! Ne deviens pas un geek de musique ! Ne bois pas trop ! N’en fais jamais trop ! Laisse ta vie nourrir ta musique et non l’inverse ! Comme ça tu auras toujours de l’inspiration ! » J’ai vécu ma vie de cette façon jusqu’à ce jour et il s’est avéré que ce sont les meilleurs conseils que je n’ai jamais reçus.
Enfin pour terminer, la question rituelle pour le Magazine Karma : préfères-tu les Beatles ou les Rolling Stones?
J’aime cette question ! Après avoir partagé la scène avec Mick Jagger qui était un vrai gentleman, le gagnant est évident. Roulement de tambours…Je choisis les Beatles ! En tant que compositeur, il n’y a pas de comparaison possible! Les chansons sont tout simplement intemporelles. En tant que chanteur, j’adore la voix de Paul McCartney en particulier. En tant que producteur, Sir George Martin ! Dois- je en dire davantage ? Ce qu’il a fait était incroyable ! J’adore les Stones ! Vraiment ! Mais si on m’oblige à choisir- et il semble que tu viens de le faire – je dois aller vers les Beatles !
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