Interview : Saxon

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Le Saxon est un membre d’un peuple germanique, rattaché sur le plan ethnolinguistique au rameau occidental et qui vécut au IIe siècle de l’ère chrétienne. Mais c’est aussi, et c’est ce qui nous intéresse le plus, un groupe de hard rock et de heavy metal anglais. Ils débutent au milieu des années 1970 dans le Yorkshire, formé à Barnsley (près de Sheffield) en Angleterre, à la même époque que des groupes comme Iron Maiden ou Def Leppard. Bien qu’ayant connu une période moins populaire dans les années 1990, le groupe a retrouvé ces derniers temps une seconde jeunesse et multiplie les concerts de par le monde. Ils sont en ce moment en tournée dans toute la France comme nous vous en avions déjà parlé ici. Biff Byford, chanteur et membre fondateur du groupe, nous a accordé un petit moment dans une voiture entre deux rendez-vous.

Bonjour Biff ! Vous êtes actuellement en tournée avec les trois albums fétiches de votre carrière. Qu’ont-ils donc de spécial ?
Bonjour Nathalie ! Au début de notre carrière, on avait enregistré un album éponyme mais qui n’a eu aucune résonance particulière. Avec Wheels of Steel sorti en 1980, nous avons enfin eu la reconnaissance que nous recherchions et ce disque nous a permis de partir en tournée en dehors des frontières anglaises. A posteriori, je comprends maintenant pourquoi le premier album n’a pas eu le succès escompté : c’était très fouillis. Nous venions tous de groupes différents avant d’intégrer Saxon et chacun avait un peu amené ses titres pour les mettre en commun. Il n’y avait pas de fil conducteur. Pour Wheels of Steel nous nous sommes mis à jouer tous ensemble et toutes les chansons ont été enregistrées au même endroit et dans une seule session au studio d’enregistrement. Cet album nous représentait totalement, ce qui n’était pas le cas du premier.

Saxon au début de leur carrière

Saxon au début de leur carrière

Concrètement, qu’est-ce que cet album a changé dans vos vies ?
Tout (rires) ! Comme je disais, on a commencé à faire des tournées et c’est devenu notre raison d’être dans le groupe Saxon. D’où le titre « Warriors of the road » de notre tournée actuelle. Ça aussi, ça nous correspond parfaitement.

Quelles sont les principales différences entre vos riders de l’époque, donc du début des années 1980, et maintenant ?
Il n’y en a pas beaucoup en fait. La seule différence est que nous demandions toujours des cigarettes mais là comme nous avons tous arrêté de fumer, nous n’en demandons plus. Sinon, y figurent toujours : du vin, de la ginger ale anglaise, du thé anglais, du whisky écossais et aussi des chaussettes propres. Pourquoi ? Car on transpire beaucoup en tournée et c’est important d’avoir les pieds au sec.

Au début de votre carrière, vous aviez signé un contrat chez une maison de disques française appelée « Carrère ». Finalement vous avez toujours eu une relation spéciale avec la France, non ?
Oui, on peut dire ça. Pour le contrat en question, nous avions deux personnes de contact chez EMI qui sont parties pour créer leur propre maison de disque en France. C’est devenu Carrère et ce sont eux qui nous ont signés en premier. Je pense d’ailleurs qu’on a été leur premier groupe aussi. Au début des années 1980, on faisait partie des pionniers à tourner en France. Ensuite, il y a eu les Scorpions ou encore AC/DC. Effectivement, nous avons beaucoup de bons souvenirs en France et nous aimons toujours revenir. Sur notre tournée actuelle, nous présenterons des titres récents mais aussi ceux de notre premier album, qui ne sont pas aussi connus.

Vous avez aussi essayé de percer aux Etats-Unis au début des années 1980. Pourquoi ça n’a pas trop marché à ce moment-là ?
Il y a eu plusieurs facteurs. Nous étions un des premiers groupes issu du courant NWOBHM (New Wave Of British Heavy Metal) à traverser l’Atlantique pour tourner aux USA. Nous avions des soucis avec le label, entre nous au sein-même du groupe et aussi avec notre management. Tout ça combiné a fait que ça n’a pas pris aux Etats-Unis à ce moment-là. Power & the Glory a dû se vendre à un demi-million d’exemplaires, mais nous n’avons pas eu la chance de rencontrer les bonnes personnes je crois.

Je sais aussi que tu étais bassiste à la base. Pourquoi t’es-tu mis à chanter ? Et as-tu des idoles à ce niveau-là ?
Au début, je faisais un peu les chœurs au sein du groupe, puis un jour, j’ai écrit une chanson et j’ai eu envie de la chanter. Je ne me suis donc jamais trop éloigné du chant et je ne le regrette pas, d’ailleurs. Je n’ai pas vraiment d’idole récente mais j’ai toujours aimé les chanteurs de blues. Robert Plant à ses débuts était vraiment excellent. Janis Joplin aussi et je pense qu’elle a exercé une grande influence sur pas mal de chanteurs. Ou Ozzy Osbourne, j’adore aussi.

Par rapport à ta relation avec la musique d’aujourd’hui, comment achètes-tu un album : tu le télécharges ou tu achètes la galette ?
Comme nous sommes souvent sur la route, je télécharge mes albums en règle générale. Mais de temps en temps quand on est dans une autre ville et que je trouve un disquaire sympa, j’achète des disques et même des vinyles. J’utilise pas mal des services comme Amazon quand je suis à l’étranger. Dernièrement, j’ai acheté une édition limitée de vinyles des Led Zeppelin pour l’anniversaire de mon fils.

Que penses-tu du récent dernier album des Pink Floyd appelé The Endless River ?
Je l’ai écouté et il n’y a pas assez de paroles à mon goût mais c’est tout à fait du Pink Floyd et l’album est bon.

Comme tu disais tout à l’heure que votre raison de vivre ce sont les tournées, penses-tu que les groupes aujourd’hui peuvent survivre financièrement sans partir en tournée ?
Non, je pense qu’ils n’ont plus vraiment le choix. La vente d’albums ne te rapporte plus autant d’argent. Par contre, ce que la plupart des groupes négligent, c’est l’enregistrement de concerts live et la vente ensuite sur DVDs. Il faut que ce soit un enregistrement de qualité mais ce genre de chose ravit les fans et financièrement chacun s’y retrouve.

Vous mettez quand même toujours autant de temps et d’importance dans un album physique de qualité, non ?
Oui et c’est vraiment un travail complémentaire avec les tournées. Nous choisissons de très bons artistes pour les couvertures et on met aussi plein d’informations dans les livrets, sans oublier les paroles des chansons.

Une dernière question avant de terminer : notre question rituelle. Beatles ou Rolling Stones ? Et pourquoi ?
Je vais choisir les Rolling Stones sans hésitations, car ce sont les rebelles du rock’n'roll !

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Propos recueillis par : Nathalie Barbosa

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