Interview : Girls in Hawaii

GIH_5382_Olivier_Donnet

Girls in Hawaii est un groupe d’indie pop belge composé, dans sa formation originale, de six musiciens natifs pour la plupart de Braine-l’Alleud en Belgique. Ils seront à la Rockhal ce vendredi 30 mai 2014 pour un concert assez intimiste au Club. Contrairement à ce que pourrait laisser entendre le nom du groupe, ses membres sont tous des garçons et ne vivent pas à Hawaii. Le batteur du groupe étant décédé le 30 mai 2010 dans un accident de voiture près de Bruxelles, les « Girls » reviennent en 2012 après une pause de deux ans avec deux nouveaux membres et un nouvel album appelé Everest. Encore une référence géographique ? Pas vraiment, comme nous en parle François Gustin, le nouveau claviériste du groupe, dans notre entretien assez personnel.

 

1002509_10151768083443618_1736710825_n

Bonjour François! Tu es membre du groupe depuis 2011. Peux-tu nous raconter comment s’est passé ton arrivée ?
Bonjour ! En fait je jouais dans le groupe Hallo Kosmo, qui est le side project de Daniel Offermann, bassiste des Girls in Hawaii, quand, suite au décès de Denis Wielemans, ils ont décidé de faire une pause. Je les connaissais donc déjà depuis un bout de temps quand ils ont commencé à chercher un remplaçant suite au départ de Christophe Léonard, l’ancien claviériste. Je t’avoue que les conditions de travail étaient pesantes au début. Cela n’a pas été facile.

J’image, oui. Quelle sont vos relations avec les fans ? Vous ont-ils aidé dans les moments difficiles ou au contraire, avez-vous ressenti une très grande pression médiatique ?
Je t’avoue que la pression était effectivement un peu énervante. Tu es dans la douleur et tu n’as pas envie de subir tout cela de la part des gens autour de toi en plus. C’était assez écœurant. Les gens ont envie de rendre hommage à Denis et finalement on s’y fait. Par contre quand on a recréé le groupe, on n’a ressenti aucune pression. On faisait quelque chose de nouveau.

Sais-tu d’où vient le nom « Girls in Hawaii » ?
Oui, on nous le demande souvent. Au début des Girls, ils faisaient des démos pour les envoyer à toutes les salles de concerts et promoteurs, mais ils n’avaient pas encore de nom. Finalement un jour ils ont décidé de prendre une dénomination qui n’avait rien à voir avec eux ou leur musique. Il voulait quelque chose qui ne leur ressemblait pas. Girls in Hawaii leur a plu car c’est un peu une invitation au voyage.

Vous êtes en tournée actuellement avec votre nouvel album, Everest. Aviez-vous des appréhensions avant de revenir sur scène ?
Oui, on avait une réelle appréhension après six ans d’absence. La réponse du public a été énorme et les gens sont venus en masse nous voir. On a eu un grand nombre de dates qui étaient complètes après quelques jours seulement. C’est vraiment réconfortant et les auditeurs accrochent au nouvel album. Je pense aussi qu’il y a une réelle empathie par rapport à notre histoire et à ce qui nous est arrivé.

Là aussi pourquoi ce choix de dénomination pour l’album ? Aviez-vous l’impression de grimper votre propre Everest ?
Beaucoup de personnes nous disent ça, mais en fait il ne faut pas prendre ce titre au premier degré. Pour nous, Everest, c’est un nom de code. Quand on écrit des chansons, on parle d’ajouter de l’Everest. C’est en fait rendre la musique plus aérienne, plus lumineuse. Notre deuxième album, Plan Your Escape, était plus terrien et on voulait autre chose pour cet album-ci. En fait, Everest a plusieurs significations, l’une étant qu’il est trop grand pour être compris. Après l’accident de Denis, ce titre a pris une toute autre dimension, bien entendu. C’est aussi un jeu de mot « ever rest », donc « repos éternel ».

L’album tourne beaucoup autour du sujet de l’absence mais contient aussi beaucoup d’espoir. Je suppose que c’était voulu ? Vous ne vouliez pas faire un album trop noir ?
Oui, on ne voulait pas faire d’album plombant. Ce n’est pas un album « hommage », ni un album de deuil. On voulait très clairement que cet album soit lumineux.

Je suppose que ton arrivée a eu un impact sur les parties de clavier, car elles prennent plus de place que dans l’album précédent. Je dirais même qu’elles sont floydiennes à certains moments.
Dès le départ, c’était notre envie de laisser un peu les guitares de côté. C’est moi qui joue du synthé sur tout le disque, donc c’était une de mes envies aussi, mais aussi celle de Luuk Cox, le producteur. Il est spécialisé dans tout ce qui est musique programmée.

Vous vous êtes un peu lâchés sur la longueur de certains titres. Je pense ici au titre Mallory’s Height notamment. Vous vouliez explorer ce côté plus instrumental ou expérimental peut-être ?
Everest est plein de nuances parfois paradoxales, comme, un peu, la lecture d’un sujet de philo qui laisse perplexe au premier abord. Pour ce titre Mallory’s Height, on a voulu faire une chanson très narrative. Cette chanson parle donc d’un alpiniste anglais appelé Mallory et qui a disparu lorsqu’il a essayé de grimper l’Everest. On ne saura donc jamais s’il y est arrivé ou pas. Le côté plus expérimental vient du fait que nous avons atteint une certaine maturité musicale et on essaie de nouvelles choses. On est en perpétuelle recherche.

Qu’avez-vous prévu dans un avenir proche ? Un nouvel album peut-être ?
Oui, on est en pleine planification. On ne sait pas encore très bien pour quand, mais nous avons très envie de nous mettre au travail, notamment grâce à ce groupe qui a deux nouveaux membres maintenant. On est très soudés au niveau humain et on a hâte de mettre ça en musique.

Chez Karma nous avons une question rituelle : préférez-vous les Beatles ou les Rolling Stones? Et pourquoi ?Je pense que je peux parler pour tout le monde, si je réponds les Beatles ! Pour moi c’est la quintessence de la musique occidentale. Ils sont les plus riches en ce qui concernent les harmonies et les paroles. Pour les Rolling Stones, je pense que tout repose sur trois types d’accords et principalement sur leur attitude. Les Beatles sont incontestablement des génies.

Propos recueillis par : Nathalie Barbosa

 

Les dates de leurs prochains concerts ici :

1554402_10152376229763618_1154985143771197450_n

 

Be first to comment