Ni Stromae, ni Fauve, ni Shaka Ponk comme souvent en festival cet été, mais Nile Rodgers, Simple Minds ou Woodkid. Rares sont les programmations de festivals si éclectiques et si différentes des autres. Rockeurs, métalleux, fans de variété française, jeunes et moins jeunes… Tout ce petit monde s’est retrouvé à Montereau, en Seine-et-Marne, les 6 et 7 juin dernier, pour la 18e édition du festival Confluences. Deux jours de concerts dans le parc des Noues, sous un soleil de plomb. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y en avait vraiment pour tous les goûts.
Parce qu’à Montereau, tous les styles musicaux ou presque ont été représentés, tour à tour, sur les deux scènes. Les deux journées de concerts ont débuté par les prestations de groupes émergents, de quoi se mettre dans l’ambiance tranquillement, tout en découvrant de nouveaux artistes.
Les fans de métal s’étaient donné rendez-vous dès le vendredi, pour le set de Incry, un groupe de métal que l’on avait déjà eu l’occasion de croiser à plusieurs reprises et qui a la particularité de chanter en français, tout en gardant la force des plus grands du hard rock, mais surtout pour la prestation décoiffante des 4 tornades suédoises de Crucified Barbara.
Les rockeurs eux, ont eu la chance d’assister a un concert de Simple Minds, rien que ça. Le groupe écossais aux 35 ans de carrière a livré une prestation de très belle qualité. Évidemment, Mandela Day et Don’t You Forget About Me étaient les titres les plus attendus par la foule, massée devant la grande scène. Le groupe a visiblement pris plaisir à jouer, et l’a fait ressentir, pendant un set de près de deux heures et comprenant deux rappels. Le lendemain, les guitares surpuissantes du trio belge Triggerfinger (encore eux !) ont rugit dans le parc des Noues. Le groupe a proposé une prestation pleine d’énergie. Le très attendu Boy George a de son côté tenu son rang de tête d’affiche, avec un concert cadencé par les cuivres qui l’accompagnaient sur scène. Son tube Do You Really Want To Hurt Me ? a été vivement repris en cœur par la foule compacte.
Après un petit moment soul avec le trio Vigon-Bamy-Jay, devenu duo à cause d’une extinction de voix de l’un de ses membres, le public a pris une grosse dose de disco-funk, samedi après- midi, avec l’immense Nile Rodgers, qui a inondé de sa classe le festival. En scène avec le groupe disco Chic, il a fait danser tous les festivaliers, du premier au dernier rang, dans une prairie devenue dancefloor géant. Entre deux tubes disco, Nile Rodgers a aussi joué de nombreux morceaux qu’il a écrit et pas des moindres : Upside Down de Diana Ross, Like A Virgin de Madonna, Let’s Dance de David Bowie, entre autres, avant d’enchaîner sur l’une des ses dernières collaborations, le fameux Get Lucky des Daft Punk, apparemment joué pour la première fois en live par le groupe. Un des grands moments de ce festival, avant un final pendant lequel une centaine de bénévoles et de membres de l’organisation ont investi la scène pour danser avec les musiciens. Un superbe concert, récompensé par une ovation du public, largement méritée.
Plus calme, mais tout aussi agréable, les quatre irlandais de Kodaline ont joué vendredi soir les chansons de leur premier album. Un joli moment de pop-folk. Mais l’éclectisme, c’est aussi de la chanson française, avec Sylvie Vartan, dont les fans s’étaient accaparés les premiers rangs. Le festival a aussi misé sur des artistes issus de télé-crochets : Élodie Frégé, gagnante d’une édition de la Star Academy et son camarade de promo Michal (celui qui était accusé d’avoir volé l’orange du marchand, souvenez-vous) avec son projet Self Concept, Yoann Fréget, vainqueur de The Voice et Soan, vainqueur de la Nouvelle Star.
Enfin, c’est à Woodkid et son « opéra techno-symphonique » selon Philippe Manœuvre, parrain du festival, qu’est revenu la charge de clôturer ces deux jours de musique. Woodkid est réputé pour la qualité visuelle et sonore de ses concerts, malheureusement, à moins d’être au premier rang, le public n’a pas pu totalement profiter des effets visuels du show, l’artiste ayant (encore) refusé que le concert soit diffusé sur les écrans géants. Cela ne l’a pas empêché de faire sauter et bouger la foule et de gagner haut la main au concours de décibels. Un final en beauté pour ce festival, si riche et si varié.
Au delà de la programmation, la plus grande singularité de Confluences reste son prix. Pour les 2 jours de concerts, le billet d’entrée ne coûtait que 13€. Vous le saurez pour l’an prochain !
Article et photos : Manuella Binet