The Wise Dude’s Revolver revient en 2015 avec un second E.P, histoire de nous en mettre plein les mirettes et les étiquettes.
Lorrains pur jus, ils aiment se définir comme des « disciples de la reverb, des ambiances hypnotiques et vintages d’un psychédélisme qui n’aurait jamais vraiment quitté ce monde ». Here the Sun est donc leur deuxième offrande, après un premier effort produit en 2013. On note entre temps leur belle place de finaliste régionaux aux Inouïs Du Printemps De Bourges en 2014 et une tournée conséquente. Masterisé par le producteur Brett Orrison (Black Angels, Wall Of Death, Joel Gion…), cet EP est signé sur le label Old Vibrations. Tout un symbole.
Pas moins de six membres composent la formation, dont un guitariste/chanteur et un percusionniste en plus du batteur présent. Le résultat, arrivé sous forme de vinyle est déjà visuellement très apprécié. Une pochette à la photo solarisée dans des tons pastels tirant entre le rose et le jaune d’un bel effet, la vision de monts enneigés, autant dire que la galette donne envie de passer au lecteur de micro sillons.
Niveau ambiance, nous ne sommes pas déçus non plus, tant la pochette annonçait bien le contenu. Un petit air mélancolique, des chansons planantes et une production léchée font de l’offrande un objet vite saisi et dévoré, qui s’écoute même bien en boucle.
Le crescendo du premier morceau, John dies at the end laisse entrevoir sept titres bien étudiés, passionnés et ennivrants. Robber ne désarme pas et sa fausse simplicité laisse totalement l’auditeur se bercer dans ces mélodies répétitives. Air redonne du rythme à cette première face et engage la distorsion entre des mélodies plus limpides. Seule la voix semble un peu en retrait se cherchant entre une attitude punk/rock et une tessiture plus pop, plus lisse. Ce n’est pas désagréable pour autant, loin de là !
Petite transition avec In another life et la mise en avant des percussions et de quelques effets avant d’attaquer la deuxième partie de l’EP. Eleanor offre une vision plus sombre de The Wise Dude’s Revolver et ses nappes de guitare plaquées ravivent des sentiments plus primaires, radoucis par les notes tenues à la voix. On guette un peu les embardées sauvages des guitare de Noir Dez’ ou Sonic Youth, avec cette attitude convoquant le souvenir dans les ambiances retranscrites. The night is over… éprouve la volonté de rêver et donnera à l’auditeur l’occasion de s’envoler vers une nuit tranquille, sûrement à bord d’une bagnole naviguant tranquillement sur les autoroutes de l’inconnu, en plein été.
And here comes the sun finalement, lancé de paillettes et branches lumineuses accrochées au soleil ! Plus sérieusement, le morceau clôt bien le vinyle, tonalité plus joyeuse et rythme emballant sous le bras. On ressort tout rafraichi de l’écoute de cet EP et on se plaît à vouloir le réécouter, ce qui est en général plutôt bon signe pour une découverte.
Beau travail donc que celui de The Wise Dude’s Revolver. On en redemande !
Article : Ugo Schimizzi