Agnes Obel, jeune musicienne, chanteuse et compositrice danoise d’à peine plus de 30 ans, vient de sortir son second album, Aventine. Si vous ne faites pas encore parti des initiés, vous ne pouvez ignorer son existence plus longtemps ! Attention, sa tournée en France de cet automne est quasiment sold out !
Une voix de velours, une promenade agréable, bercée au son d’un piano lumineux, doux et attachant. C’est une infime partie de la promesse que recèle ce second cadeau de Agnes Obel. Aventine fait suite à une première œuvre – Philarmonics – sortie en 2010. Trois ans plus tard, onze morceaux s’étendent sous nos yeux et surtout prennent leur envol dans nos oreilles.
Déjà éblouissante lors de sa première sortie, Agnes Obel bénéficie cette fois-ci, outre d’un vent plus que favorable de la critique, d’un plan de communication conséquent et inébranlable. Campagne d’affiches, bannières, spots radio, nombreux retours de la presse enthousiaste, mise en avant sur le site Deezer, entre autres. Résultat, deux Trianon complets à Paris en décembre et une date début novembre à la Rockhal au Luxembourg qui s’annonce tout aussi riche en émotions et sourires ravageurs.
La magie de l’économie. Telle pourrait être la baseline de cet album, Aventine. Une clarté vocale étourdissante, des vagues de piano, un rythme lancinant entre touches blanches et noires et parfois, quelques indices légers d’instruments à cordes. Voici, en quelques mots, l’alchimie saupoudrée morceaux après morceaux dans cette belle création.
En fermant les yeux, on voit la mer, les plaines grasses d’un vert riche éclatant paisiblement à la vue. L’eau berçant les plages d’un ressac agréable, la litanie enivrante poussant encore plus loin l’aventure et l’exploration. L’inspiration classique du piano d’Agnes Obel résonne, entêtante et mélodique. La voix chaude de la Danoise se pose à merveille sur chaque composition, rehaussant d’une teinte tantôt jazz, tantôt folk les sonorités aiguës.
Aventine, le morceau éponyme, raconte une intrigue à lui seul et trouve les réponses aux propres questions qu’il pose. Admirablement composé, les cordes, graves, rodent et contrebalancent la voix plus aérienne d’Agnes Obel. Les nappes de piano, doublées par les cordes jouant en pizzicato (cordes pincées et non pas frottées) donnent une cohérence certaine à l’ensemble et marquent la rupture avec le reste de l’album, en faisant de la composition le vaisseau amiral d’une armada de beauté scandinave.
1min30, le temps de Tokka, en plein milieu de cet album, est finalement le temps qu’il faut pour pénétrer dans l’univers magique et mystérieux d’Agnes Obel. Simple comptine au piano, révélant finalement toute la maturité et la profondeur musicale de l’artiste, installée depuis quelques années à Berlin.
Si vous souhaitez la voir, dépêchez-vous, les salles se remplissent à une vitesse incroyable !
Article : Ugo Schimizzi