Interview : Mac Guffin
Rencontre avec Barbara, la chanteuse du tout jeune groupe Mac Guffin, où l’on retrouve notamment Damny, l’ex-chanteur bondissant du combo français La Phaze. Dialogue sympathique avec la jeune chanteuse, malgré quelques soucis techniques de téléphone !
Bonjour Barbara, merci pour ton temps ! Tout d’abord, j’ai vu que Mac Guffin était une référence à Hitchcock (« le mac guffin est un prétexte au développement d’un scénario. C’est presque toujours un objet matériel et il est généralement mystérieux, sa description est vague et sans importance. Le principe date des débuts du cinéma mais l’expression est associée à Alfred Hitchcock, qui l’a redéfinie, popularisée et mise en pratique dans plusieurs de ses films. » merci Wikipedia ). Que représente pour vous deux ce groupe ? Un prétexte à composer, un prétexte à faire de la musique ?
Oui c’est ce que j’aime à dire, c’est un prétexte. La musique est prétexte au déroulement de notre vie. Si on essaye de faire un parallèle avec le mac guffin dans le cinéma, c’est un prétexte pour faire ce qu’on a envie de faire tout simplement.
Hitchock disait également du mac guffin que les espions le cherche mais que le public s’en fou. J’espère que ce ne sera pas le cas du groupe !
(rires) Oui j’espère que le public ne va pas s’en foutre de notre musique ! Mais effectivement c’est peut être la différence, le mac guffin dans un film n’a pas forcément d’importance, encore qu’il soit quand même majeur car il permet le déroulement de l’intrigue. D’ailleurs, même si pour le public il n’a pas d’importance, pour le cinéaste il est bien là.
Hitchock parlait aussi d’une volonté d’aller vers autre chose grâce à ce procédé. Au delà du groupe, avez-vous déjà pensé à d’autres projets relatifs, par exemple, au cinéma ?
Non on a pas encore pensé à tout ça pour le moment. On veut déjà faire de la musique et ce n’est pas toujours simple ! Mais on est tout à fait ouvert à une évolution du projet. C’est vrai que pour le moment, dans un premier temps, on veut avant tout faire le travail d’un groupe, faire de la scène, nous faire connaître avec un premier album.
Pourquoi avoir choisi les Quais de Seine à Paris (et les pigeons) pour un de vos premiers shootings ? Y a- t-il une volonté spécifique dans le choix de cette ville ?
Oui, la ville s’y prête totalement et les quais de scène plus particulièrement. On allait aussi à la rencontre d’un photographe bien précis et on a un peu navigué dans la ville avant de trouver cet endroit (sur l’île Saint Louis, face à Notre Dame de Paris ndlr). Et puis les pigeons…
Encore une référence à Hitchcok ? (:
(rires) oui bien sûr, même si on n’a pas cherché à la faire, cette photo. Mais c’était une belle opportunité. On est vraiment très content de cette photo !
De beaux featuring viennent enrichir le projet : Line Kruse, talentueuse violonniste de Gotan Project sur « Knife Edge » et N’fa jones rappeur australien (ami d’enfance de Heath Ledger) en duo sur « Sleepy Talk ». Comment avez-vous choisir ces featuring ?
C’est grâce à un ami d’enfance qui vit en Australie qui nous a présenté, tout simplement. Deux belles rencontres, on est vraiment content du résultat.
Vous avez d’ailleurs enregistré à distance avec N’fa Jones. Le procédé est intéressant, permis notamment grâce à internet. Ça a changé quelque chose cette façon de composer ?
Je peux difficilement le dire, puisque j’ai peu d’éléments de comparaison. C’est la première fois que je fais cela. Mais se parler, s’écrire nous permettait de savoir où on pouvait aller. Après, la musique parle d’elle-même. On savait indépendamment ce qu’on voulait.
Tu dis que tu n’as pas beaucoup d’expérience dans le domaine, contrairement à Damny qui a beaucoup joué avec La Phaze. Le ressens-tu au quotidien ?
Pas au niveau de l’écriture, qui est quelque chose que l’on a en soi je pense, qui parle spontanément. Mais plus, oui, concernant la technique. C’est une formation permanente sur le métier. Car c’est un vrai métier de faire de la musique au-delà du talent que cela demande. Il y a beaucoup de choses à savoir et Damny m’aide à ce niveau, son expérience est précieuse.
Quelles idées avez-vous dans la tête à la naissance de ce nouveau projet ? Quelle était votre volonté première ?
En fait il n’y avait pas vraiment de volonté à la base. Le projet est né d’un défi, d’un essai d’une chanson qui nous a ensuite amené à créer le groupe. Ça a été vraiment très spontané, cette première chanson nous a ensuite donné envie d’en faire d’autre. Mais on ne s’est pas dit dès le début « on va faire un album ensemble. »
Dans ce que j’ai entendu Damny ne chante pas. C’est le cas sur tout l’album ?
Effectivement, il ne chante pas sur l’album, il s’est placé en tant que producteur. C’est moi qui chante l’ensemble des textes.
Peut-on s’attendre à des textes en français sur ce premier opus ?
Pas pour le moment. Uniquement de l’anglais. J’ai du mal à écrire en français et à envisager des textes dans cette langue sur cette musique qui parait tellement…internationale. Mais je ne suis pas fermé, je ne sais juste pas faire pour le moment. C’est plus facile pour moi d’écrire certaines choses en anglais, je trouve que ça sonne bien !
Vous aviez une idée directrice sur votre album ? La sortie est prévue pour début 2014 il me semble ?
Non c’est vraiment une écriture au fil de l’eau, selon les inspirations du moment. Effectivement, l’album sortira en 2014 et l’EP à la rentrée. On devait le sortir en juin, mais on n’aura pas le temps finalement de le sortir avant l’été du coup on préfère attendre la rentrée.
J’ai vu d’ailleurs que vous n’alliez finalement pas sortir votre clip. Des problèmes avec la production ?
En fait, on n’était surtout pas satisfait de la qualité du clip. Pour un projet qui se veut très branché cinéma, on est pas à un résultat à la hauteur de ce qu’on veut. On préfère ne pas le sortir. On voulait absolument le clip pour la sortie de l’EP. Du coup, je vais peut-être toucher un peu au montage. C’est quelque chose que j’apprécie et que j’ai déjà pu faire par le passé. Je collectionne des extraits de films et des gifs depuis des années, j’ai tendance à faire des vidéos à partir de ça.
Vous avez utilisé une plateforme de financement participatif pour recueillir de l’argent. Ça représente quoi pour vous ce nouveau moyen d’impliquer les fans dans le projet ?
Je pense que dans l’auto production, on ne peut faire appel qu’aux gens qui croient en nous. Le participatif est très en vogue, mais parce qu’on est aussi dans une période où on doit faire appel à ses proches, aux uniques personnes qui sont motivées par vos projets. C’est un système hyper intéressant pour des gens comme nous en tout cas.
Tout comme gérer sa communication notamment via facebook ?
Oui, on est super proche des fans, ils ont tous mon adresse mail. C’est de plus en plus comme ça je pense. La relation doit être directe, c’est bien plus intéressant. On y repensera quand on aura des centaines de milliers de fans et qu’on n’aura plus le temps d’être derrière toute la journée, mais tant que c’est possible, pour moi, il faut faire cela soit fait personnellement !
Vous jouez en août au festival couvre feu. De l’appréhension ?
Notre cinquième concert mais premier festival ! Moi j’ai toujours plus d’excitation que d’appréhension. C’est un mélange des deux, mais je suis super contente de jouer là-bas, c’est un très beau festival où on va souvent en tant que festivalier.
Vous avez d’autres concerts de prévus ?
Par pour le moment, hormis un concert privé pour nos donateurs, qui nous ont bien aidé. On cherche un tourneur pour la rentrée !
Notre dernière question, rituelle : plutôt Beatles ou Rolling Stones ?
(rires) Ah pas mal ! Moi, plutôt Beatles. Je sais que Damny aurait dit le contraire mais pour moi les Beatles. C’est ce qu’on m’a mis dans les oreilles quand j’étais plus jeune, c’est ce qui tournait sur les platines à la maison !
Propos recueillis par : Ugo Schimizzi