Live Report : IAM – Rockhal (Esch-Sur-Alzette) – 24 mai 2013
Le vendredi 24 mai, les légendes marseillaises d‘IAM jouaient à la Rockhal. Après les avoir vus sur tous les plateaux de télévision défendre leur nouvel album Arts Martiens, j’étais curieux de vérifier si ce battage en valait bien la peine sur scène. Force est de dire que même s’ils n’avaient pas emporté le cagnard sudiste dans leurs valises, ils ont su raviver la flamme du rap français dans la salle luxembourgeoise.
La machine à remonter le temps a, quant à elle, bien fonctionné. Dans la salle, chacun a revêtu son plus beau survêtement, sa plus belles casquette, certains sont même allés rechercher un bob assorti aux baskets. Quelques variations de lumière et le public s’époumone à appeler « IAM ». Mais c’est sans compter sur la première partie, le groupe De Läb.
De Läb et son rap luxembourgeois, c’est un peu mon Dahu à moi. On m’avait dit que c’était possible, mais je doutais de son existence. Aujourd’hui, je témoigne.
Sur scène, c’est une configuration particulière qui prend place. Un DJ bien sûr, deux MCs, mais aussi un batteur et un bassiste. Le public réagit pourtant mal aux textes en luxembourgeois. Autour de moi j’entends beaucoup de reproches à base de « mais qu’est ce qu’il cause lui ? » Cependant, le groupe ne se laisse pas démonter et esquisse quelques mots en français entre les morceaux dont un « De Läb c’est pas IAM c’est sûr, mais merci de nous écouter » ou un « Qui nous comprend ici ?! » Qui ne récolte que peu de bras levés, la France a donc bel et bien envahi la Rockhal.
Sur les planches, la bonne humeur règne, la présence est bonne et on les sent heureux d’être sur scène. Même si, effectivement, je ne comprends pas grand chose aux paroles, les flows sont entraînants et assurés. Le live band en revanche manque d’intérêt, à l’image d’un solo de basse mal assuré sur un des morceaux.
Je dois quitter cette découverte atypique avant la fin du set pour me rendre au rendez vous presse à l’accueil de la salle. L’objectif ? Être guidé par la sécurité jusqu’aux pied de la scène pour le début du set d’IAM.
Une fois bien installé devant la barrière de sécurité, je m’aperçois réellement de l’impatience de la foule. Une masse compacte hurle et frémit à n’en plus pouvoir, mais les stars se font attendre et laissent monter la pression, si bien que lors de leur arrivée la foule est véritablement en délire.
Le nouvel album est à l’honneur avec les titres Spartiate Spirit, Notre Dame Veille ou encore Benkei et Minamoto, mais les rappeurs phocéens n’ont pas oublié les origines puisqu’ils offrent rapidement au public Nés sous la même étoile et Petit Frère.
Scéniquement, les années passent mais l’énergie reste belle et bien présente, Shurik’n m’impressionne particulièrement tant il occupe l’espace, chanson après chanson. Akhenaton, quant à lui, n’a pas perdu de sa voix et mène la danse de main de maître.
Véritable concert fleuve, les tubes pleuvent sur la Rockhal pendant deux heures. Pour tromper la lassitude, les ambiances changent. Lorsqu’Akhenaton apparaît sous son gimmick de Sentenza, l’atmosphère devient mexicaine à l’aide de sombreros et panchos. Sur l’incontournable Je danse le mia, les perruques et lunettes vintage sont à l’honneur; De véritables Sith et leurs sabres laser font apparition sur L’empire du côté obscur.
L’heure de quitter la scène approche, mais le public voit les choses autrement et force le groupe à revenir (entre autres) pour une interprétation magistrale et théâtrale du titre Demain c’est loin.
Le concert se termine alors que le groupe remerciant le public pour son accueil. Le 24 mai, IAM était au Luxembourg pour la première fois. Nul doute qu’on les y reverra.
Article : Matthieu Henkinet