Festival Passages : Gramophone

L’envoûtante et drôle Yael Rasooly a démontré ses nombreux talents au festival Passages. Non contente de présenter un spectacle de théâtre, elle nous a régalés d’un concert façon burlesque, Gramophone.

Le Magic Mirror était plein à l’heure de l’apparition de l’Israélienne. Robe drapée, talons rouges et verre de vin, Yael Rasooly joue de son charme. Armée d’un micro à l’ancienne et d’un vrai-faux gramophone, elle transforme la salle en cabaret en quelques secondes. Sous les lumières tamisées, la voix de l’artiste paraît plus suave encore, et envoûte rapidement le public. Elle chante les déboires amoureux, qu’ils soient tragiques ou, parfois, il faut l’avouer, hilarants. Ses ballades en anglais sont pleines de trouvailles, anecdotes et jeux de mots qui rendent les scènes plus vivaces encore. Avec son maquillage impeccable et sa rose rouge dans les cheveux, Yael Rasooly est une pin-up, certes, mais pleine d’humour. Elle discute volontiers avec le public… « Est-ce que nous sommes prêts pour quelque chose triste ? Tout le monde a du vin ? ».

Son léger accent nous rappelle ses origines, et elle chante une chanson en yiddish en hommage à sa grand-mère. Un autre hommage à son pianiste dont elle chante sur les enregistrements, « un homme fantastique, mais il est marié lui aussi. ». Le personnage de femme fatale désabusée aura néanmoins de quoi se consoler… Elle demande la clémence du public avant d’entamer La foule d’Edith Piaf, qu’elle chante pour la première fois devant un public français, mais son interprétation déchirante ne lui aura valu qu’acclamations de la part des spectateurs. Si la foule de la chanson lui a bien volé un amant, elle n’aura aucun mal à en retrouver un dans celle-ci !

Article : Marine Pellarin