Live Report : Emir Kusturica – Fête de la Mirabelle – 25 aout 2012
Cette année les services culturels de la Mairie de Metz ont choisi de faire les choses en grand et d’inviter Monsieur Kusturica himself et son groupe pour venir dynamiter la traditionnelle fête de la Mirabelle… Un choix de programmation qui s’est articulé avec la volonté de faire découvrir la musique des Balkans aux Messins, également à partir d’un groupe qui en revisite les codes, originaire de Metz, le Flying Orkestar.
Fête de la Mirabelle, Metz, 25 août 2012, Parc de la Seille
La soirée a donc commencé avec le funk déjanté de ce groupe de musiciens virtuoses, souvent sortis du Conservatoire et développant un jeu de scène comique et fantasque. Pour ceux qui les suivent depuis un moment, l’univers loufoque qu’ils développent autour de la Boukravie, pays imaginaire qui brode à partir de la caricature des anciennes dictatures communistes, leur était déjà familier.
Ils ont eu néanmoins l’agréable surprise de découvrir un nouveau spectacle où l’histoire racontée en filigrane du concert est précisée, agrémentée de chorégraphies et de déplacements beaucoup plus développés, l’ensemble restant, musicalement, toujours aussi explosif. Un travail scénique que nous avons pu évoquer avec le leader du groupe de playboys boukraviens, au cours d’une interview à retrouver très prochainement dans nos colonnes.
En une heure à peine, la foule se presse devant la scène et l’ambiance est chauffée pour l’arrivée de Kusturica. Celui-ci se présente avec sa formation désormais bien connue, le No Smoking Orkestar, groupe de musiciens serbes, spécialistes des sons balkaniques, mais qui proposent également un métissage esthétique très multiculturel. En quelques minutes, la silhouette de Monsieur Kusturica, chapeauté comme un cow-boy, donne un tour très rock’n’roll à cette tsigane way of life que développe avec joie le No Smoking Orkestar. Ça swing sans retenue un peu partout dans la foule et lorsque Emir est rejoint par une troupe d’enfants, nous découvrons l’espièglerie du grand cinéaste qui s’amuse à donner un cours de danse acrobatique et comique.
Une soirée vitaminée et festive qui s’est clôturée par un feu d’artifice, lequel sonnait un peu comme la fin de l’été et de ses journées oisives, mais laissant présager d’une belle rentrée culturelle à Metz, ville de l’art contemporain et des cultures européennes s’il en est.
Article : Laura-Maï Gaveriaux