Encore inconnus du grand public il y a quelques mois, les Lillois de Skip The Use ont su s’imposer sur la scène musicale française et internationale, multipliant les apparitions télévisées et radios. Choisis pour assurer la première partie d’un certain Lenny Kravitz lors de son passage au Zenith de Nancy, les petits frenchys en ont profité pour nous en mettre plein la vue.
Qu’il me jette la pierre celui qui, au moins une fois à un concert, n’a pas dit « Vivement que la première partie se termine et qu’on passe enfin aux choses sérieuses ! ». Oui, moi-même, pourtant grand amateur de musique et de nouvelles découvertes, je me suis entendu prononcer ces mots (ou une quelconque paraphrase…). Et pourtant, il arrive parfois qu’un groupe, un artiste, monte sur scène et vous remette à votre place.
Épuisé après une longue semaine, lassé par une route trop longue pour arriver au Zenith de Nancy, je dois bien avouer que, lors de mon entrée dans la salle, je n’avais qu’une hâte, que Lenny Kravitz monte sur scène et que le vrai spectacle commence. C’est donc avec un intérêt plus que mitigé que j’ai assisté à l’arrivée des cinq membres de Skip The Use. Et là, une claque.
À peine les premiers accords sont-ils envoyés que ma tête se met à bouger. Je ne suis pas du genre facilement impressionné, mais là, wahou ! L’énergie qui se dégage de ce quintet dont je ne connais que deux titres me surprend comme j’ai rarement eu l’occasion de l’être. Et je ne suis pas le seul. Il ne faudra pas bien longtemps avant que la foule assise se lève et se joigne à la fosse dans une fête gigantesque.
Car oui, si l’on ne devait garder qu’un mot pour décrire la musique de Skip The Use, ce serait « fête ». De la première à la dernière note, il est évident que le but du groupe est de vous faire remuer vos fesses. Et pour ça, on peut faire confiance aux membres de Skip The Use, ils savent y faire. Impossible de rester de marbre face à un tel spectacle. Outre la précision quasi militaire avec laquelle sont joués les morceaux (mélangeant habilement le rock, la funk et le punk), la prestation du chanteur, Mat Bastard, est tout simplement époustouflante. Le Monsieur, qui semble monter sur ressors, n’a tout simplement pas l’air de savoir ce qu’est une fausse note. Malgré l’impressionnant marathon-sauté qu’il s’impose, Mat parvient à conserver un contrôle de sa voix qui ferait pâlir d’envie n’importe quel chanteur.
Se séparant rapidement de son t-shirt, le chanteur/athlète se montrera, en plus, particulièrement proche d’un public qui n’est, ou plutôt n’était, pas le sien. Discutant, s’autorisant quelques remarques, anecdotes ou encore blagues avec les premiers rangs, il n’en oubliera pas le reste de la salle qu’il remerciera à de multiples occasions. Craignant néanmoins une coupure imposée du set, il gardera la maîtrise de son temps de parole et n’en abusera que peu afin de ne pas pénaliser l’ensemble du groupe et le public.
Le public justement. Très varié (Lenny Kravitz ayant la chance d’avoir touché plusieurs générations), il répondra plus que positivement à ces petits Français venus défendrent les couleurs de leur pays pendant cette soirée. Les applaudissements seront de plus en plus nombreux et chaleureux à mesure qu’avancera le set et, après quarante-cinq (trop courtes) minutes de prestation, alors que les acclamations retentiront pendant le salut final du groupe, une étrange sensation s’emparera de moi. Ces cris, ces sifflements, ces claquements de mains… Un rappel ? Alors que j’observe l’assistance, je me rends compte qu’effectivement, nombreux sont ceux qui demandent un rappel bien que convaincus que la chose est impossible (le groupe ayant déjà dépassé son temps de scène).
Un ultime signe de la main et le quintet disparaîtra en coulisse sous les applaudissements toujours nourris d’un public largement conquis. La surprise fût à la hauteur de la prestation et, même si la soirée ne fait que commencer, elle a déjà dépassé les attentes !
> Retrouver la suite de ce live report avec Lenny Kravitz
Article : Dom Panetta