Interview : Selah Sue

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Le chanteuse/compositrice r’n’b belge Selah Sue a habilement affiné sa signature ces dernières années. Grâce à sa musique, qui est un mélange entre de la soul, du hip -hop, du funk, du reggae, Selah a su prendre de l’ampleur et a muri de façon croissante depuis la fin de son adolescence. Mélange subtil entre Adele, Erykah Badu et Lauryn Hill, le succès de Selah Sue a pris de l’ampleur et elle s’est construit une solide sa réputation, ce qui l’a amenée sur l’étape suivante : le succès international notamment grâce à ses spectacles incroyablement intenses.

Selah Sue sera en tournée avec dans ses bagages son dernier EP « Alone », et son album flambant neuf « Reason », qui sort demain le 27 mars 2015. Pour vous le faire découvrir, elle posera ses valises à la Rockhal le jeudi 30 avril 2015 à l’occasion d’un concert organisé par l’Atelier et en attendant elle nous en parle ici. Elle nous prouve aussi qu’en écoutant de la « merde » dans son enfance, on peut devenir une star internationale.

Bonjour ! Peux-tu me parler de ton nouvel album « Reason » et surtout comment s’est passé la production avec Robin Lammar et Ludwig Goransson ? 

Bonjour ! Je pense que le plus dur c’était de gérer les égos de chacun et aussi de ne pas perdre le fil. Pour cet album, je savais exactement ce que je voulais : comment je voulais placer ma voix, quelle direction musicale je voulais prendre, ce qui a rendu la conception-même de l’album assez simple. Les deux producteurs m’ont beaucoup aidée à atteindre cet objectif. Ludwig, notamment, a laissé son empreinte sur le côté plus électronique. 

Ce sont ces changements dans ta vie personnelle qui t’ont donné envie d’appeler cet album « Reason » ? Tu as atteint l’âge de raison ? 

Un peu, oui. Entretemps je viens d’avoir 25 ans et je prends soin des deux enfants de mon compagnon, donc quelque part, je me dis qu’il était temps d’atteindre l’âge de raison. (rires !) En même temps, je reste quelqu’un de très sensible et je suis souvent débordée par mes émotions. L’album me donne un cadre pour mettre toutes mes émotions et d’en faire quelque chose de sensé. Cela m’aide beaucoup.

De quoi parles-tu sur cet album ? 

Les gens pensent souvent que lorsqu’on a du succès, on n’est plus du tout malheureux. Or ce n’est pas vrai du tout. Je parle donc des hauts et des bas, de mes humeurs, des aléas de la vie en somme. Je parle aussi beaucoup d’amour, comme je l’ai trouvé entretemps et qu’il a pris une grande place. Il y a eu beaucoup de changements dans ma vie depuis le premier album, donc j’ai eu la chance d’avoir trouvé l’inspiration assez facilement. Je n’ai pas vraiment ressenti la « pression du second album ». L’écriture s’est faite de manière assez spontanée et très douce.

Tu as présenté son album en jouant dans des endroits plutôt insolites, comme des gares ou des aéroports. Pourquoi ce choix inhabituel ? 

En fait, j’avais envie de faire une promotion un peu spéciale. Je me suis souvenue que lorsque tu pars en tournée, 99% de ton temps tu le passes à attendre. Donc du coup, je me suis dit qu’entre chaque concert, au lieu d’attendre, je vais me mettre à jouer mes nouveaux morceaux, histoire de faire passer le temps. Il y a des émissions en Belgique où ils montrent les artistes qui font ça et surtout les réactions des passants, qui sont extrêmement variables ! Certains s’arrêtent pour écouter, d’autres sont énervés, d’autres rigolent et d’autres s’en foutent. C’est vraiment hyper intéressant et très instructif de tester ses chansons dans ces conditions qui ne sont vraiment pas simples. Les gens ne sont pas là pour t’écouter.

Tu vas faire pas mal de festivals aussi cet été. Comment te prépares-tu pour un concert ou un festival ? 

Les festivals c’est souvent plus court qu’un set normal de concert. Sur un festival tu joues souvent une petite heure et tu essaies d’y mettre le plus d’énergie possible. Le public est souvent assez ouvert et l’ambiance joue beaucoup. Sur un set de concert dans une salle, c’est plus intimiste, donc tu peux un peu plus jouer sur les émotions. Sinon, ma préparation est toujours la même: j’essaie de bien dormir et de boire beaucoup d’eau la veille, histoire d’avoir une chouette voix le lendemain sur scène.

Qu’écoutais-tu comme musique quand tu étais jeune ?

Franchement ? J’écoutais vraiment de la merde en fait ! Jusqu’à l’âge de 13 ou 14 ans, j’écoutais les Spice Girls ou encore les Backstreet Boys. Donc tu vois, vraiment, je n’écoutais pas de la bonne musique ! (rires !) En fait, j’ai commencé à construire ma propre opinion sur la musique qu’après 14 ans où j’ai découvert Lauryn Hill par exemple. Comme quoi, les gens changent et les goûts musicaux évoluent!

Une dernière question avant de terminer : notre question rituelle. Beatles ou Rolling Stones ? Et pourquoi? 

Pour être honnête avec toi, je ne connais pas assez le spectre de leurs musiques respectives pour pouvoir te répondre. C’est une période dans le monde musical que je ne connais pas très bien, donc je préfère ne pas te répondre. Je pense que la musique des Beatles est plus liée à l’émotion, mais je ne suis pas sûre à 100%. Reviens me voir dans quelques années, j’aurai peut-être une réponse à te donner à ce moment-là. 

 

Propos recueillis par : Nathalie Barbosa

 

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