Les Français voyageurs de Moriarty étaient présents ce samedi 24 janvier 2015 pour venir ravir une salle pleine des premières notes de leur nouvel album : Epitath. C’était à la Philharmonie de Paris et c’était plutôt envoûtant !
« Moriarty investit la scène de la Philharmonie de Paris pour fêter la sortie de son très attendu nouvel album, Epitaph » pouvait-on lire sur le site de la Philharmonie. Nombreuses étaient donc les personnes à s’étonner d’être dirigées vers le cœur de la Cité de la Musique en lieu et place du bâtiment nouvellement établi dans le Parc de la Villette. Et beaucoup assistaient bien là à la puissance d’un plan de communication bien rodé autour de ce nouvel ensemble culturel parisien. Adieu la « Cité de la Musique », place à la « Philharmonie de Paris », partie 1 et partie 2, avec ses salles, ses espaces, ses lieux de concerts, d’expositions et d’accueil. Au premier abord, on remarquera d’ailleurs que sur ce dernier point, il y a encore du mieux à prévoir tant les agents étaient débordés, bras ballants en quête d’un responsable désintéressé par la suractivité de ses ouailles et leur volonté de proposer la meilleure soirée possible aux hôtes du soir.
Qu’importe. La musique avant tout. C’est d’ailleurs ce qu’avait l’air de penser Moriarty, qui se fendra, malgré tout, et ce, à plusieurs reprises par l’intermédiaire de ses différents musiciens, de remarques assez drôles quant à leur concert prévu dans ce « Philharmonie 2 » ( notamment après leur passage à « Wembley 3 »). On notera également la tristesse du band de ne pouvoir apercevoir le concepteur de la structure, Jean Nouvel, en train de taper des mains dans cette non moins jolie « salle des concerts ».
Mais venons-en au cœur du sujet. Ce concert de Moriarty était visiblement plus qu’attendu et le public n’a pas hésité à être présent en nombre dès 20h pour s’accaparer une place de choix. Bien lui en pris, car c’était un concert d’un peu plus de 2h qui les attendait ensuite, ponctué de trois sessions de rappels (tout de même), parfois un peu chaotique dans l’organisation. Qu’importe à nouveau, car c’est bien la sincérité qui transpirait du corps et de l’âme de ces sept là, tout heureux d’être sur scène devant une audience aussi fervente !
Et il y avait de quoi. Puisque les musiciens n’ont pas ménagé leurs efforts pour proposer une soirée faite de beauté, de profondeur, alternant les chansons admirablement orchestrées aux mélodies berçantes et les moments de folle communion, la foule sentant le tempo exact où puissamment taper des mains. Quelques chansons de ce nouvel album, Epitaph, qui ne sera disponible que fin mars, sont venus compléter une set-list plus classique (Jimmy et Private Lily en tête) mais diablement efficace.
La voix de Rosemary Standley emporte très vite et très loin sont auditoire dans les contrées américaines et on ferme aisément les yeux, découvrant des paysages inconnus sous un ciel étoilé. De la folk au blues, les six-là, rejoints hier par leur guitariste originel en toute fin de concert, ont la force et la longévité pour se forger un parcours détonant dans le paysage musical mondial, en continuant leur parcours sur les routes, à l’image de leur figure d’emprunt, Dean Moriarty, héro voyageur de Jack Kerouac.
La salle comble ne s’y était pas trompée et les applaudissements nourris et interminables, les cris et le sourire sur les visages en disaient long quant à la prestation délivrée ce samedi.
Article & photos : Ugo Schimizzi