Ce soir, direction l’Autre Canal pour un concert organisé en coproduction avec l’association Musique Sensoriellement Transmissible (M.S.T.). L’affiche est des plus alléchantes selon moi car Lofofora et 7 Weeks sont présents. Cette soirée s’annonce donc sous les meilleurs auspices.
J’attends de revoir Lofo sur scène depuis le JP Fest à Lille en février dernier où leur prestation avait été déjà fort bonne et pour être honnête, après un certain nombre de concerts faits avec eux, j’en redemande toujours, tant l’énergie sur scène est énorme. Il en va de même pour 7 Weeks même si, eux, j’ai pu les voir il y a à peine un mois à Florange en première partie de Triggerfinger. Pour ceux qui n’ont pas lu le report de ce concert, 7 Weeks est un groupe de stoner rock venu de Limoges et qui commence à bien se faire connaitre en dehors de la scène stoner. Souvent en tournée avec Mudweiser, le side project de Reuno de Lofo, ou Loading Data dans des Stoner Rise d’enfer qui vous pulvérisent par leur puissance sur scène (souvenez-vous de la date au 915 Kaffé en mars 2012 !).
Ce soir, ils jouent juste, sans être trop fort pour nos délicates esgourdes, mais avec plus de puissance que d’habitude, je trouve. Peut-être la qualité du son de l’Autre Canal y est-il aussi pour quelque chose. Toujours est-il que le groupe prend son pied sur scène et, même s’il est assez silencieux, le public déjà massé dans la fosse aussi semble-t-il. Nombre de personnes headbanguent sur les riffs accrocheurs et plus le set avance, plus leur nombre augmente. Il faut dire que l’intensité va croissante tout au long du set avec My Own Private Limbo, Bones & Flowers, You’re So Special, Turn Away, Submarine, Sparks, Diary Day 7, Cry Blue et culmine sur les deux-trois derniers titres, Carnivora, Acid Rain et Four Again. Les peaux de la batterie sont martyrisées par Jerem tandis que Manu secoue violemment ses synthés et à chaque seconde, je suis persuadé qu’il va les envoyer valdinguer dans le public ou la fosse. Julien et Nico ne sont naturellement pas en reste et virevoltent sur scène en communion avec le public.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le public est chaud bouillant maintenant pour Lofofora et que ce fut fait de la meilleure des manières. Après une petite pause pour récupérer du choc auditif et se sustenter, tout le monde est prêt pour affronter le géant, les grands frères, Lofofora. Déjà 25 ans que le combo écume les scènes de l’Hexagone, révoltés contre les injustices, les inégalités, le racisme. 25 ans à revendiquer par leur verve un monde plus juste, plus humain, tout simplement. Ce soir, la bande à Reuno a l’air d’être plus qu’en forme. Un petit salut avant le set, quelques mots échangés et il rejoint ses compères pour entamer leur show. Ce soir, cela va être un mélange entre leurs nouveaux titres, Notre Terre, Pornolithique, Trompe la Mort, Contre les Murs, Chanson d’Amour, La Dérive, Pyromane, La Tsarine et Double A issus de L’Epreuve du Contraire, leur nouvel album, Utopiste issu de Monstre Ordinaire le précédent et un florilège de leurs plus grands tubes comme L’œuf, Mémoire de Singes, Le Fond et la Forme. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le groupe, comme le public, est chaud dès les premières minutes.
Reuno harangue la foule, saute dans tous les sens, avance recule, va de Phil à Daniel. Pas une seconde de répit. Ils sont heureux d’être là et cela se voit. Le public est dingue, saute, pogote, slamme et met le service de sécurité aux abois, toujours prêt à rattraper les acrobates. Reuno nous distille sa verve sur des riffs accrocheurs et, ruisselant de bonheur, déborde de joie. L’ambiance est détendue et tous ceux qui sont présents sont ravis. Reuno, à la demande d’un ami, fait la surprise d’appeler le fils de celui-ci, jouant le jeu, et lui offre un vinyle du groupe Europe faisant même chanter au public leur tube Final Countdown. Reuno aime ce contact avec le public, ce partage d’électricité et il s’en délecte tant sur scène qu’après les concerts. Il n’hésite jamais à déambuler au milieu du public quand il n’est pas en train de jouer et termine toujours ses concerts par une séance de dédicace, de discussions avec les fans et les amis. Le groupe interprête aussi en fin de set une reprise d’Amsterdam en hommage à Schultz des Parabellum, récemment décédé, qui état une des figures emblématiques de la scène alternative française et considéré par beaucoup de musiciens comme leur grand frère spirituel.
Une fois le concert terminé, les fans, tant de Lofo que de 7 Weeks, ont le droit comme à l’accoutumée à une belle rencontre avec les deux groupes au stand de merch pour faire leurs dernières emplettes de Noël. Chacun repart ainsi avec son souvenir d’une soirée mémorable et rock’n’roll. Merci encore à l’Autre Canal et à M.S.T pour cette superbe soirée ! Rendez-vous avec Lofo le 12 décembre à Rombas et avec 7 Weeks le 20 décembre à Arlon, à l’Entrepôt. Qu’on se le dise !
Article et photos : Cédric Mathias