Le foyer de la Rockhal accueillera ce dimanche 16 mars la 8ème foire aux disques internationale (ou 8th International Record Fair) avec plus de 40 exposants internationaux qui vont présenter et mettre en vente des disques rock, pop, métal, électro et hip-hop (vinyle, CD, DVD) datant des 50 dernières années.
Vous y trouverez de rares enregistrements sur 33 ou 45 tours (10 pouces ou maxis), mais aussi des CDs, des DVDs musicaux, des cassettes VHS, des affiches et des livres, des t-shirts et d’autres articles rares, de et pour les fans, que vous ne trouverez nulle part ailleurs. Avis aux collectionneurs ! L’entrée de la foire est à cinq euros. Sam Reinard, nous a gentiment accordé quelques minutes pour nous parler du Centre de Ressources, de son rôle et de la foire ce weekend.
Bonjour Sam ! Peux-tu parler de tes fonctions au sein de la Rockhal et depuis quand tu y travailles ?
Bonjour Nathalie ! Oui, je suis le responsable du Centre de Ressources et je travaille à la Rockhal depuis le 1er janvier 2006. Nous mettons à disposition de nos visiteurs et des musiciens une médiathèque spécialisée, six salles de répétition et un studio d’enregistrement et organisons un programme de workshops, de formations et de conférences thématiques. A cela s’ajoutent des actions destinées aux artistes-musiciens du Luxembourg comme la production de soirée « release » (présentation de CD à la Rockhal) et diverses formules de préparations musicales (résidences de préproduction, répétitions sur scène…).
Nous fonctionnons comme un point d’information et un centre d’orientation pour la musique locale et ses acteurs. Nous ne nous occupons donc pas que des groupes mais encourageons également la création d’une industrie musicale locale et régionale en proposant par exemple des formations et rencontres dédiées au management d’artiste et aux métiers de la musique, notamment dans le cadre de la conférence de musique du Sonic Visions qui a lieu chaque novembre à la Rockhal. Nous organisons également des tremplins pour la musique locale comme le Screaming Fields Festival qui permet à de jeunes groupes d’acquérir des compétences en matière de préparation live et de se produire sur scène dans des conditions professionnelles.
Qu’est-ce que vous ne faites pas alors ?
Nous ne nous occupons pas des artistes internationaux qui viennent se produire à la Rockhal sauf si ces derniers interviennent dans le cadre d’une formation ou d’une rencontre professionnelle qui fait partie de notre programme.
Par contre, vous pouvez faire des propositions concernant les premières parties locales des concerts, non ?
Oui et non. Depuis ses débuts, la Rockhal a toujours eu comme objectif de promouvoir les groupes ou artistes locaux en les proposant par exemple comme première partie à un groupe ou un artiste international. Nous conseillons d’ailleurs régulièrement aux groupes locaux de regarder l’agenda de la Rockhal et, à partir du moment où un artiste international est prévu et que son style de musique correspond au leur, d’envoyer une demande à nos programmateurs. Cette demande doit inclure leur musique ou des liens de téléchargement, une photo du groupe et une biographie. Nous pouvons alors faire suivre selon possibilité les dossiers aux artistes internationaux dont le management prend alors la décision finale.
Quand nous accompagnons un groupe ou que nous le rencontrons dans le cadre d’un rendez-vous d’orientation, notre but est de l’aider à mieux travailler et à évoluer selon ses objectifs. Par exemple, quand nous revoyons une biographie avec un groupe, nous ne réécrivons rien. Nous allons plutôt essayer de poser les questions qui le feront avancer et prendre les choix qui lui conviennent : « Est-ce que ce texte vous correspond vraiment comme groupe et artiste? » ou « Est-ce que cette photo représente vraiment bien votre musique et votre univers artistique ? ». Si tu es un groupe folk ou indé, ta présentation doit-elle, aussi, être folk ou indé ? Mais finalement et au-delà de ces questions-là, ce qui importe le plus est le plaisir de s’exprimer en faisant de la musique. Nous les accompagnons et, peu importe que le groupe finisse par pouvoir vivre de sa musique ou pas, nous leur demandons de s’amuser, de prendre du plaisir dans ce qu’ils font et d’être fidèles à leur vision artistique.
Comment as-tu fini par atterrir à la Rockhal ?
Je venais juste de finir mes études de Lettre modernes françaises à Paris. En parallèle et depuis l’âge de 12 ans je jouais (et je joue encore) de la musique dans plusieurs groupes et projets musicaux. J’ai vu un jour que la Rockhal avait besoin d’un documentaliste pour sa médiathèque du Centre de ressources. J’ai alors postulé et j’ai été retenu. Je connaissais un peu le concept des Centre de ressources en France et je suis très souvent allé à la Cité de la Musique et à l’IRMA à Paris, même si cela n’est pas comparable.
Comment est né ce projet de foire aux disques ?
Nous avons rencontrer un organisateur de foires aux disques allemand qui est dans le métier depuis plus de 20 ans. C’est vraiment un spécialiste. De fil en aiguille, le projet s’est concrétisé sur la base d’une passion commune pour le sujet. Nous nous sommes également dit que c’était le bon moment pour se lancer, car la vente des vinyles étaient déjà en constante augmentation, tandis que celle de CD se crashait. A cela s’ajoute que l’objet « vinyle » fait partie du patrimoine culturel des musiques actuelles. Nous organisons cette foire deux fois par ans et le nombre de stands est variable. Nous voyons un bon nombre de gens dont c’est le métier principal de faire des foires et de vendre ainsi des disques, mais pour la plupart c’est une passion ou un hobby. Ils s’organisent donc en fonction des autres foires à l’étranger. Nous nous occupons de l’organisation, des stands et de la coordination de tout ça ensemble avec l’Agentur Lauber.
Quelle est la tendance pour ce genre de foire ? Le nombre de visiteurs et l’intérêt porté sont-ils, eux aussi, croissants ?
Je pense que la tendance est croissante, oui. Nous organisons la plus grande foire de ce domaine dans le pays, mais il y aussi de plus grandes foires à l’étranger. La dernière que nous ayons faite, était juste avant Noël et il y a eu 650 visiteurs. Ce dimanche nous avons un peu moins de vendeurs professionnels, mais il y aussi de plus en plus de particulier qui se procurent un stand pour présenter leur collection.
Il n’y a d’ailleurs pas que des disques, il me semble, non ?
Oui, il y a toujours des vinyles, des CDs, des DVDs et parfois même des livres et des articles spécialement pour les fans. La foire rassemble tout ce qui se passe autour du merchandising et autour du sujet de la musique rock et pop dans le sens large du terme. Il arrive également qu’on puisse y trouver des articles bien spécifiques comme des t-shirts des années 80 par exemple ou des disques imports rares.
Pour quels articles craques-tu généralement ?
Les vinyles ! Je les aime beaucoup. En ce moment je suis en train de refaire la collection de mes classiques. Mon monde étant la musique électronique, je rachète les albums que j’ai perdus, griffés, jetés, prêtés. Je me suis rendu compte que je ne faisais pas du tout attention à mes CDs, donc là je rempile les stocks en vinyle mais j’achète aussi très souvent des imprévus. C’est vraiment un sacré budget !
Chez Karma nous avons une question rituelle : préféres-tu les Beatles ou les Rolling Stones? Et pourquoi ?
Les Beatles ! Je sais que c’est une approche très subjective, mais je trouve les Beatles plus versatiles et provocateurs que les Stones. Ils ont ouvert la voie à tant de styles et sous-genres différents et parfois tu as l’impression d’entendre des groupes et artistes d’aujourd’hui. Ils ont poussé leurs expérimentations musicales très loin en matière de textes, de composition, de production. Ils ont créé de nouveaux standards musicaux pour ensuite les détruire ou les recycler plus tard. Je trouve les Stones très cools, mais ma préférence va nettement aux Beatles.
Propos recueillis par : Nathalie Barbosa