Le 12 juillet 2013, les géants américains du rock’n'roll que sont ZZ TOP finissaient leur petite visite de la France par un au revoir au Millesium d’Epernay dans la Marne. Une occasion immanquable d’aller vérifier si la légende continue de tenir la baraque (ou plutôt la Grange).
A concert rock’n’roll, périple rock’n’roll. Après une grande traversée des extrêmes en 24h entre Metz-Lyon-Paris, c’est donc bien quatre petites heures avant le show que le top départ est donné et l’accréditation validée pour le concert. Un métro, un train et quelques autres moyens de transport plus tard, nous voici face à la toute nouvelle salle de Champagne-Ardenne : le Millesium. 8000 places en configuration debout. Le bâtiment avale ce soir 5000 rockeurs, dont un nombre conséquent est venu en moto. On reconnait déjà bien là les fans des barbus.
20h20, la première partie achève son introduction sous les applaudissements et nous nous faufilons presque à l’heure dans l’enceinte. 20h30 la scène est montée. Ce ne sera finalement qu’à 21h15 que le trio fera son entrée. Durant tout ce temps, c’est le silence qui impressionne, la foule n’étant visiblement pas plus impatiente que ça d’avoir attendue 45 minutes que daignent venir les légendes ZZ TOP.
Deux pieds de micro, une batterie, trois écrans. Il n’en faut pas plus aux Texans pour planter le décor de leur blues rock, entamant la soirée sur Got Me Under Pressure. L’ambiance est installée. Adeptes des concerts courts, les sexagénaires ne dérogeront pas à la règle ce soir, le public n’étant malheureusement pas le plus à même de pousser le combo dans ses retranchements.
Qu’à cela ne tienne, ZZ TOP assure comme à l’accoutumée, la set list réalisant le grand écart entre chansons puisées dans les disques d’origine et compos du petit dernier, Futura, sorti en 2012 après presque 10 ans de silence discographique. Eliminator¸ huitième opus du combo, paru en 1983 et certifié disque de diamant (pouvant aussi se targuer de l’inclusion dans bon nombre de classements des disques cultes de l’histoire du rock) remporte la palme avec 4 titres. Legs et Sharp Dressed Man complètent le quatuor après Got Me Under Pressure et Gimme All Your Lovin’ offerts en début de concert. Quatre titres également pour Futura qui se fondent bien dans le décor et font du concert un ensemble homogène apprécié.
Sur scène, le trio est efficace, les voix sont justes et l’ensemble guitare-basse-batterie, réduit au minimum est d’une efficacité redoutable. Frank Beard le batteur joue très rock, son shuffle bluesy se transformant en une frappe binaire plus lourde. Devant lui, Billy Gibbons et Dusty Hill se dandinent l’un contre l’autre comme deux jeunots, sourire hilare sous leur barbe colorée.
A peine une heure passée face au public en majorité composé de quarantenaires que ZZ TOP file en coulisses. Timides applaudissements, quelques sifflets, revoilà déjà le groupe pour les rappels et le fameux La Grange où on voit enfin la salle bondir d’un seul homme, chanter et s’agiter. Ouf ! Le concert se conclu après une jam et un dernier morceau, Tush.
1h15 de concert, certainement un peu court mais diablement efficace, pour un trio actif depuis 1969 déjà. Une qualité de son appréciable, un show à la hauteur de la légende. Seul le public semble avoir un peu trop intériorisé sa joie au regard du concert… peut-être une vertu que la jeunesse apprendra au fil des années !
Article / Photos : Ugo Schimizzi