Live Report – Tiken Jah Fakoly – Lez’Arts Sceniques 2012
L’ivoirien Tiken Jah Fakoly signe son retour dans l’est de la France avec ce concert programmé le dimanche 28 juillet au festival Lez’Arts Sceniques, sur les terres de Sélestat.
Tiken Jah Fakoly, bien connu dans nos contrées depuis quelques années, était déjà de passage dans la région voisine l’an dernier. En effet, programmé en 2011 au Jardin du Michel, l’homme d’Afrique avait déjà eu l’occasion de présenter en festival son reggae militant, œuvrant pour l’égalité entre les peuples.
Cela fait deux décennies déjà que ce quadragénaire forge la jeunesse à ses mélodies tant révoltées que réfléchies. Exilé au Mali depuis sept ans, l’ivoirien voit sa maison au travers de l’Afrique toute entière qu’il défend, causes après causes. Malgré les injonctions au silence et l’assassinat de ses proches en Côte d’Ivoire, le chanteur perpétue sa croisade sur tout le continent émergent. Il navigue également au gré des concerts en Europe, jouant ses peines et ses haines lors des plus grands festivals, rejoignant des mouvements d’importance comme en 2008 avec les Solidays.
Célèbre et célébré, Tiken Jah Fakoly chante au nom de ses frères, peinant à s’établir dans un monde globalisé, mondialisé. Ses textes sont forts comme les guerres, fragiles comme les corps meurtris qui les subissent. Il suffit de regarder les titres de ses chansons pour comprendre l’imaginaire que ce messager veut nous transmettre : « Il faut se lever » ; « délivrance » ; « laisse-moi m’exprimer ». Si Fakoly rassemble les peuples, s’il regroupe les foules et surtout les jeunes, c’est bien parce que son discours résonne dans les cœurs. Ces besoins de liberté et d’ouverture, il les hurle en chansons à chacune de ses apparitions, se battant contre l’exclusion, la corruption, l’exploitation – ces dépendances que le monde voudrait imposer à ce grand territoire flagellé depuis des siècles.
Virulent, vivant, vrai, Tiken Jah Fakoly est avant tout un artiste engagé. Et particulièrement auprès de l’enfance, de surcroit depuis 2009, lançant alors l’opération « un concert une école ». Prônant l’éducation pour tous, il préconise notamment de « donner les mêmes chances à tout le monde, à tous les enfants ».
Plus qu’un concert, Tiken Jah Fakoly offre un moment de vie, un plongeon dans un maelström de savoir et d’idées pour s’élever et partager, ensemble.
Article : Ugo Schimizzi
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