Live Report : Stephan Eicher – Den Atelier (Luxembourg) – 04 avril 2013
Jeudi 4 avril j’avais rendez-vous à l’Atelier avec un chanteur qui a marqué une grande partie de mon adolescence rebelle et ténébreuse : Stephan Eicher. Je m’en rappelle comme si c’était hier : à force d’appuyer sur la touche «Repeat» lors de la chanson Déjeuner en paix j’avais détruit l’intégralité de son CD.
Stephan Eicher ou la précision d’une montre suisse
C’est avec étonnement que je redécouvre un Stephan Eicher à 21 heures tapantes – normal d’être ponctuel pour une personne qui est née en Suisse dira-t-on – avec l’allure d’un jeune premier. Il est loin le dernier souvenir que j’avais de lui dans le clip de Déjeuner en paix où il avait des cheveux noirs mi-longs et un teint blafard, presque malade. Aujourd’hui les tempes grisonnantes sur une chevelure assez longue, accompagnées par une petite barbichette, et habillé avec une chemise blanche et un gilet foncé pour cacher son petit ventre, Stephan a bonne mine et a l’air d’un D’Artagnan qui se serait trompé de siècle.
Avant même que le spectacle ne commence, une petite voix demandera à l’auditoire de ne pas mitrailler la troupe avec les téléphones portables. Jolie intention, surtout dans une salle comme l’Atelier où je me suis souvent retrouvée derrière un iPad rivé sur la scène. Inutile de dire que mon champ de vision a apprécié la demande, surtout au vu de mon emplacement dans la salle. La salle. Que dis-je ? Le vestiaire ou l’entrée des toilettes seraient un descriptif plus correct concernant mon emplacement exact. Aux dernières nouvelles, le concert ne se jouait pas à guichets fermés. Ce n’est pourtant pas l’impression que me fait la salle ce soir, au bord de l’asphyxie.
Qu’à cela ne tienne ! Visiblement très en forme, le jeune Bernois a lancé la soirée, qui était dépouillée de première partie, par l’interprétation de son titre Le sourire dans le noir le plus complet et seul au piano. Cette douce mélodie est le premier extrait de son dernier et douzième album solo appelé L’Envolée, sortie en octobre 2012 et a annoncé une soirée riche en optimisme. Le jeune Suisse n’a cependant pas oublié de jouer ses titres les plus connus comme l’incontestable Déjeuner en paix, Confettis, Pas d’amis comme toi ou encore Des hauts et des bas, ce dernier interprété enchevêtré façon mash-up rock avec le titre de Bob Dylan Like a Rolling Stone. Il n’oubliera pas de faire quelques plaisanteries avec le public tout en utilisant son dialecte bernois (si, si, c’était très drôle) et d’ironiser sur les affinités bancaires entre le Luxembourg et sa patrie.
J’aurais bien aimé vous citer d’autres anecdotes sur cette soirée, qui du point de vue du concert a été une belle réussite. Malheureusement le nombre de personnes présentes ne m’a pas permis de savourer le spectacle à sa juste valeur, étant donné le grincement de la porte des toilettes toutes les quinze secondes environ. La prochaine fois peut-être ?
Article : Nathalie Barbosa