Nous voici, Dimanche 30 juin au bout du marathon Hors Format, la 9ème journée de festival. La fatigue est palpable parmi les acteurs de l’événement, mais il faut tenir bon dans la dernière ligne droite…
Histoire de me mettre en jambe, je me dirige vers l’esplanade à Metz où a lieu un concert de l’harmonie municipale de Metz. Bien installés sous le ciel bleu, les musiciens sont rapidement rejoints par une masse de curieux qui ne demandaient pas mieux pour passer la fin d’après midi en attendant les têtes d’affiche…
Ce n’est qu’une heure plus tard que la scène laissa entendre les premières notes. Aux commandes, Driss Malek et son Genius Band.
Malek est un compositeur interprète qui a su fédérer autour de lui une sorte de « super groupe » constitué de musiciens de la région et provenant d’univers variés, pop, rock ou encore électro.
A la montée sur scène on reconnait des membres de Backstage Rodeo, Cold Gravity, Portland ou encore Piège à filles. On apprend d’ailleurs que c’est la première scène du groupe, le plus gros reste donc à faire.
Le registre est difficile à définir, on oscille entre chanson française, rap, rock, des touches jazzy se font sentir. Chaque morceau apporte sa surprise et décuple la présence scénique. Qui plus est, malgré le fait que le groupe soit uni autour d’un même compositeur, chaque musicien à la possibilité de montrer son savoir faire, le spectacle n’en est que meilleur.
Driss Malek ne manque pas de saluer musiciens, public et la ville de Metz avant de quitter la scène dans une accolade avec ses génies.
Le ciel est encore bleu et le soleil se couche sur l’esplanade quand Manu Dibango entre en scène. Ce saxophoniste exceptionnel qui fêtera ses 80 ans cette année a toutes les cartes en main pour offrir un concert mémorable au public messin et c’est dans ce but qu’il a emporté le Soul Makossa Gang avec lui.
Le groupe monte sur scène pour une longue introduction avant que la pièce maîtresse ne fasse son entrée, saxophone à la main. Comme prévu, la part belle est faite au jazz et une ambiance toute particulière envahit la scène et contamine le public. Après quelques morceaux, Dibango, trompant les années avec son énergie, prend le micro pour nous faire part de son envie de nous emmener en voyage, un véritable safari musical selon ses dires. Première étape : le Mali qu’il salue particulièrement en ces temps difficiles.
Les morceaux se suivent et ne se ressemblent pas, évoluant au gré des pays « traversés ». Les ambiances sont travaillées. Dibango nous parle justement de son voyage à la Jamaïque, toujours le sourire aux lèvres, avant de lancer quelques morceaux aux sonorités reggae.
Le groupe est ensuite rejoint sur scène par Ballake Sissoko et son Kora, instrument atypique à cordes qui se greffe au groupe à la perfection.
Le safari musical reprend en direction de l’Afrique du Sud, cette fois avec une pensée pour Madiba et son histoire.
Le set tire vers la fin, mais un membre du groupe passe au micro pour déclarer que le public de Metz est le meilleur du monde, mais qu’il doit encore faire quelques preuves. Il fait alors chanter et danser la place qui se prête au jeu avec plaisir. Suivent alors quelques derniers morceaux dansants, avant les remerciements.
Ainsi s’achève cette nouvelle édition du Festival Hors Format, avec des découvertes en pagaille, à la fois de groupes, d’artistes locaux mais aussi de lieux. Le bouquet final de trois journées réunissant Orelsan, Sébastien Tellier et Manu Dibango sur la Place de la République de Metz a conclu avec brio cette grosse semaine tout en musique. A l’année prochaine !
Article : Matthieu Henkinet